Star Wars - L’héritage de la Force partie 1/5 : Peter Jackson

Date : 24 / 12 / 2015 à 13h45

Par : Christophe Dasse

Sources :

Deadline

Star Wars Le réveil de la Force est finalement sorti après 3 ans d’attente et après un week-end un légèrement fou en fréquentation un peu partout à travers le monde et une quasi unanimité sur le film. Il est donc grand temps de s’intéresser à l’héritage de Star Wars et comment J.J. Abrams a réussi à replonger les spectateurs dans l’univers qu’ils chérissent depuis le début de la saga de George Lucas en 1977. Deadline a demandé à 5 réalisateurs, Peter Jackson, Ridley Scott, Guillermo del Toro, Ron Howard et Luc Besson de se souvenir. Il leur est demandé d’expliquer en quoi ce simple film a pu changer la donne, pour eux et pour les autres. Il semblerait que cette expérience soit similaire à des événements comme Neil Armstrong marchant sur la lune, ceux dont on se souvient de ce qu’on faisait et de l’endroit où on était quand ils se sont déroulés. Chacun se souvient du moment exact où il a vu le film et de ce que ça a changé à partir de ce moment là. La première partie est consacrée à Peter Jackson, l’incroyable réalisateur de films comme la trilogie du Seigneur des Anneaux ou de la trilogie du Hobbit.

Peter Jackson a vu Star Wars pour la première fois à Wellington au Cinerama Theatre de Courtney Place. "C’était l’été 1977 et j’avais 16 ans, probablement l’âge parfait. Le cinéma était plein et bouillonnait d’anticipation. Je me souviens très clairement de ce moment où l’Étoile Noire explose, les spectateurs ont bondis sur les pieds pour applaudir, moi y compris. Ce type de comportement émotionnel n’arrive jamais en Nouvelle Zélande. Ce fut ma première et dernière expérience d’hystérie collective au cinéma.

Étant un véritable fanatique de films, j’achetais tous les mois un magasine de cinéma sur lequel je pouvais mettre la main. C’était l’époque où un film comme L’Âge de cristal était une référence en science-fiction et je me souviens à cette époque ne pas avoir lu quoi que ce soit sur Star Wars avant que le film ne rentre en production. Mais tout a changé en mai 1977 quand soudainement tous les magasines se sont pressés à mettre Star Wars en couvertures et ça a duré plusieurs mois.

Mon seul problème c’est qu’une sortie estivale pour la Nouvelle Zélande, cela signifie l’hiver. A cette époque révolue, les films sortaient en Nouvelle Zélande avec 6 ou 7 mois de retard par rapport à la sortie américaine.

Ces mois, de mai à décembre 1977 ont été probablement les plus longs de ma vie. Lorsque j’ai finalement vu Star Wars, j’avais été bombardé de spoilers pendant 7 mois, même sans internet (ni le mot spoiler). J’ai étudié des centaines si ce n’est pas des milliers de photos, d’articles et d’interviews sur le film, j’ai écouté la bande originale encore et encore. Je peux dire que j’ai vu Star Wars lorsqu’il est sorti en 1977 et même s’il n’y avait plus véritablement de surprise, l’excitation pure était véritablement présente.

Ce fut la même chose pour l’Empire et le Jedi. Je les ai vu tous les 2 le jour de la sortie en Nouvelle Zélande, en décembre. Et pour moi aucun de ces films n’a égalé l’expérience de la première fois que j’ai vu Star Wars. En fait, j’ai du avouer par la suite, ne pas être un fan pur et dur de Star Wars.

En tant que réalisateur, ma gratitude et mon respect pour George Lucas sont sans limite. Dans les décennies faisant suite à Star Wars, George a utilisé ses propres ressources pour développer les effets spéciaux, le montage digital, le son digital et le tournage numérique. Il a ouvert la porte à des gens comme moi pour que nous puissions faire les films tels que nous les envisageons. Ce sont les technologies développées par George qui m’ont permis de transférer les images issues de mon imagination vers l’écran.

Et cela devrait être pareil pour la plupart des réalisateurs en activité actuellement. Mais j’ai comme l’impression que George Lucas n’a jamais été véritablement reconnu à sa juste valeur dans l’industrie cinématographique. Il était comme le Thomas Edison de l’ère moderne de l’industrie cinématographique.