Le prophète : Salma Hayek et Mika - La rencontre
A l’occasion de la sortie en salle du film d’animation Le prophète, j’ai rencontré Salma Hayek et Mika deux des voix du film à la Fnac des Ternes.
Les échanges qu’ils ont eus avec une journaliste sur scène étaient très intéressants. Vous pouvez les retrouver ci-dessous.
Qu’est-ce que Le Prophète ?
Salma Hayek : c’est une expérience de liberté.
Quel est le lien avec l’identité ? Comment avez-vous fait pour le cheminement du livre vers le film ?
Salma Hayek : mon grand-père était libanais. J’ai toujours vu le livre Le prophète à son chevet. Il est mort quand j’avais 6 ans. A 15 ans, j’étais marqué par la vision de la vie du livre. A 18 ans, je l’ai redécouvert et tout mon passé à ressurgit. Je l’ai relu et j’ai eu l’impression que mon grand-père était à côté de moi et qu’il me parlait de la vie.
Mika, comment êtes-vous venu à faire la voix de Mustapha ?
Mika : en fait je n’ai pas cherché à le devenir. Selma est extrêmement instinctive et directe. Elle a trouvé le numéro de téléphone de ma mère et a laissé un message pour moi : « Bonjour, c’est Sema Hayek, je te cherche et ai un projet pour toi. Comme tu es à moitié libanais, tu comprendras. Viens me rejoindre à Cannes. » Je me suis vraiment demandé ce que j’allais faire à Cannes en plein dans le festival !
Puis il a fallu que je fasse la démarche pour trouver la voix de Mustafa. Je ne suis pas comédien. Je n’ai pas 50 ans. Je suis un peu complexé pour faire une telle voix. Mais j’ai grandit avec le livre.
Quand j’étais plus jeune, à 14 ans, j’ai lu le livre en anglais (la langue dans lequel il a été écrit originellement, nda) et j’ai découvert que mes parents ont tout piqué dans le livre ! C’est une belle histoire.
Ce film est une lettre d’amour au Liban, à votre grand père et votre fille, d’autant que vous interprétez le rôle de la mère.
Salma Hayek : oui, c’était très agréable de passer l’histoire à ma fille. Mais le film parle de choses importantes. C’est pour nous que je le fais. Nous sommes parents et enfants en même temps. Nous sommes connectés avec les autres et nous communiquons avec les autres. C’est un film important et très romantique. Il permet d’apprécier la vie et d’être très excité avec.
Il y a très peu de film qu’on peut aller voir en famille ou avec des amis. La technologie est omniprésente autour de nous, mais nous sommes moins capables de communiquer.
Le film est un divertissement et rapproche les uns avec les autres.
Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez à 8 ans ?
Salma Hayek : je suis plus âgée que Mika. Le film parle d’une petite fille, d’imagination et de politique. Je pense que pour les femmes aujourd’hui, c’est très difficile de trouver sa voix. Il est important pour les enfants de trouver ce qui les inspire. Les images, la musique leur parle.
Dans le film, on le regarde et on réfléchit pour soi-même. On crée sa propre histoire et sa propre voix.
Salma Hayek, vous êtes la productrice du film. Pourquoi avoir choisit de l’animation ?
Salma Hayek : la poésie est un symbole. L’animation est un moyen de faire de la poésie grâce à l’imagination et laisse libre l’interprétation de ce que l’on voit. J’ai trouvé Mika pour la voix de Mustafa. C’est un personnage qui a la pureté du cœur d’un enfant.
Le film est une invitation à plonger dans le monde de l’enfance car on est plus pur et profond à 8 ans.
L’auteur parle de choses très simples. Le film est la mise en image de sa poésie. Mais ce n’est pas une adaptation littérale. Les animateurs viennent du monde entier et ont eu une totale liberté d’interprétation.
Mika, vous avez l’habitude d’enregistrer des albums. Comment s’est passé l’enregistrement de la voix de Mustafa ?
Mika : je me disais que si je faisais un jour une voix dans un film, je commencerais par un petit rôle, peut-être une minute au maximum. Là, c’était 1h30, c’était beaucoup.
Je pensais que le studio d’enregistrement serait semblable à celui d’un studio de musique, mais c’était un énorme studio avec un écran de la taille d’une salle et un micro au milieu. Il n’y avait pas de son et les paroles défilaient sur un écran et en plus il fallait incarner le personnage.
Du coup il fallait imaginer les autres personnages autour de soi, ainsi que la musique alors qu’on était seul dans cette grande salle toute noire.
Puis après une pause, on écoute sa voix avec celle des autres acteurs ainsi que la musique et c’est vraiment une expérience délicieuse !
Salma, vous faites la vois française et anglaise du personnage. Comment avez-vous appréhendé ce rôle ?
Salma Hayek : faire la voix en français a été très humiliant pour moi. Car ma fille a fait la voix de la jeune héroïne et elle a fait cela avec une grande facilité. Et tout le monde autour disait que c’était magnifique et superbe ! Et après, c’est moi qui suis passée, et cela a été très difficile, notamment au niveau de la synchronisation en français. Elle, pour son premier enregistrement, elle a passé 1 heure. Moi, je suis resté un jour et demi.
J’étais à la fois fière et triste.
Comment s’est fait le choix du réalisateur ?
Salma Hayek : nous avons pris des artistes du monde entier, des deux sexes et de toutes les religions, mais il s’agissait avant tout des meilleurs animateurs. Ils ont été complètement libres de faire ce qu’ils voulaient.
Mika : c’est une animation très différente qu’on ne voit plus vraiment. Certaines séquences sont très émouvantes. Cela, c’est grâce à Selma qui a eu le courage de produire un long métrage d’animation beau et artistique. C’est très rare de faire ce genre de travail, même pour les animateurs.
Salma Hayek : j’adore le travail sur une glace en verre fait par une femme, Joan Gratz. Elle fait de la peinture avec les doigts et la transforme en animation. C’est une technique qu’elle a inventé. Elle travaille sur une seule surface avec les doigts. Quand un de ses doigts fatigue, elle en utilise un autre. Les artistes sont tous brillants, mais elle est plus talentueuse que les autres.
Est-ce vous qui chantez le générique Mika ?
Mika : dans le film, c’est d’autres personnes qui chantent, mais à la fin du générique, c’est en effet moi.
Pourquoi avoir produit ce film ?
Salma Hayek : j’ai produit Frida et cela a été un cauchemar, mais c’était une chose que j’avais envie de dire. Néanmoins, c’est beaucoup de responsabilité que de produire un film. J’ai eu beaucoup de maux d’estomac, mais cela permet aussi de m’exprimer.
Le prophète est un très beau film d’animation, très touchant avec des séquences parfois envoûtante et un texte qui fait bien réfléchir. Vous pouvez en trouver la critique ICI.
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