Hunger Games 2 - L’Embrasement : Le film est-il surestimé ?
Avec Francis Lawrence aux manettes et un scénariste oscarisé, on aurait pu penser qu’Hunger Games : L’Embrasement allait surpasser en tout point de vue le premier opus ; ce n’est malheureusement pas le cas. Pourquoi ? Comment ?
En dépit d’une mini connexion avec le premier volet (le cauchemar de Katniss avec Marvel - Jack Quaid - est une idée astucieuse au début de cette suite), l’absence de lien (en dehors des Jeux, de l’univers, des protagonistes sans oublier le magnifique hommage à Rue) se fait cruellement sentir, la rupture avec Hunger Games est violente et s’en est déconcertant. Une progression naturelle entre les événements du premier film et du second aurait été beaucoup plus appréciable. L’illustration la plus probante est justement le triangle Peeta/Katniss/Gale : horrible sensation de twilightisation alors que ce n’est pas du tout le propos du roman.
La shaky cam très contestée du précédent opus a beau ne pas être présente, la réalisation (pourtant fluide et particulière) de Francis Lawrence est beaucoup trop classique, pas assez agressive ou pas vraiment adaptée pour les passages intimistes (exceptions pour les scène finales dans l’overcraft et la scène de l’ascenseur avec Johanna - Jena Malone parfaite jusqu’au bout des ongles dans ce rôle).
Certaines répliques ô combien cultes du roman ont été respectées au mot près, l’essentiel de la trame respectée, c’est une bonne chose. Cependant, le rythme d’enchainement des scènes est beaucoup trop saccadé, voire vulgairement haché gâchant au passage l’appréciation des scènes les plus marquantes du roman. Cette sensation de vouloir tout précipiter et de ne pas y aller jusqu’au bout (lorsque Gale se fait fouetter, Katniss reçoit un coup qui lui laisse une trop petite égratignure alors que l’impact que reçoit la gagnante du district 12 par Thread est beaucoup plus violent) laisse un goût amer dans l’appréciation générale du film. Ce sentiment s’accentue encore plus avec toutes les scènes de l’arène sans parler de l’absence de côté gore (c’est un comble pour des tributs qui doivent s’entretuer !).
Du côté des nouveaux personnages (et des anciens), c’est là aussi mitigé. Réussite pour : Johanna (cf. ci-dessus), Maggs, Beetee, Wiress, Plutarch Heavensbee et enfin Finnick (même si sa première scène n’est pas vraiment réussie, il s’en sort très bien dans l’arène). Katniss, Effie, Caesar, Cinna, Prim, Haymitch impériaux et le président Snow encore plus machiavélique que dans Hunger Games (on voit enfin la véritable cruauté de ses décisions). Par contre, pour Seeder et Chaff, les vainqueurs du district 11 sont à peine vus et ne tiennent même pas Katniss au courant pour la famille de Rue (là où le début de la révolte a commencé), Peeta n’est plus que l’ombre de lui-même (trop en retrait par rapport au roman), Gale beaucoup trop mis en avant (et le résultat est indigeste), Gloss et Cashmere font de la figuration...
Les costumes sont encore plus spectaculaires, tout comme les effets spéciaux (sur les singes ou encore le brouillard), mais la musique instrumentale (en dehors de quelques morceaux) et du générique de fin manquent cruellement d’émotion.
Petite surprise pas désagréable à la fin du film : la révélation du logo (plutôt réussi) du prochain volet.
En somme, une adaptation fidèle avec trop de petits détails pas soignés qui gâchent l’appréciation du film dans sa totalité et apporte une once d’inquiétude pour Hunger Games : La Révolte (malgré sa division en deux parties).
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