Star Trek Into Darkness [Combo Blu-ray 3D + Blu-ray + DVD] : Le test

Date : 25 / 10 / 2013 à 19h10
Sources :

Source : Unification France


Star Trek Into Darkness


Disponibilité : 16 octobre 2013
Distributeur : Paramount Home Entertainment France



Ce qu’ils en disent


Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre univers dans le chaos… Dans un monde en guerre, le
capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk :
son équipage.


Ce qu’on en pense


Après un prélude musclé et héroïque mettant en scène Kirk et Bones poursuivis par les indigènes de la planète Nibiru et Spock plongé dans un volcan de la même planète pour en sauver les habitants, on se retrouve sur Terre pour faire face aux répercussions de la violation, par l’équipage, de la première directive de Starfleet. Le résultat sera pour Kirk la perte du commandement de l’Entreprise. C’est à ce moment là que John Harrison, un ancien de Starfleet, choisit de se venger en frappant la Fédération en plein cœur, d’abord Londres, puis San Francisco. Starfleet mise à mal, par l’intermédiaire de l’amiral Marcus, n’a aucun autre choix que d’autoriser Kirk à reprendre l’Enterprise pour traquer Harrison jusqu’à Kronos, la planète mère des Klingons, sa dernière destination connue. La traque peut alors commencer...

Nous vous avons déjà très longuement parlé de Star Trek Into Darkness avec Star Trek Into Darkness : La critique de Frank et Eric et Star Trek Into Darkness : La critique détaillée d’Yves. Vous connaissiez l’essentiel de ce film au travers de nos écrits, excepté mon point de vue qui diffère "légèrement". Cependant, un “bémol” : loin de moi la volonté de soulever, à nouveau, la polémique, puisqu’il s’agit simplement de donner un point de vue autre que ceux déjà publiés chez nous.

Comme avec le premier film sorti en 2009, J.J. Abrams propose une vision différente, décalée et nouvelle de ce que l’on connaît depuis maintenant près de 50 ans. Alors qu’il aurait pu faire un film se plaçant dans la continuité des précédents, rebooter complètement la série avec un équipage plus jeune tout en restant dans le carcans imposé, il a eu l’idée (lui ou ses scénaristes) de proposer un univers parallèle, une fracture dans le temps et l’espace qui éloigne le nouvel équipage de la timeline originale et de tous les événements qui ont marqué quasiment 5 décennies.

A partir de là, une fois cela assimilé et accepté, tout est possible, tout est imaginable, il n’y a plus de limites. Il suffit de se laisser porter par l’histoire, ce que j’ai délibérément décidé de laisser faire. Alors pourquoi pas ? Pourquoi effectivement ne pas inverser quelques rôles et coller Spock avec Uhura ? Pourquoi ne pas faire exploser Vulcain ? Pourquoi ne pas retrouver Khan mais différent de celui que l’on connaît de la série ou du film ? Tout est possible et tout est envisageable dès que l’on accepte le postulat de départ : l’univers parallèle ou uchronie.

Du coup, J.J. Abrams nous propose un film grand spectacle. Ne nous leurrons pas, l’objectif assumé étant d’attirer le plus de monde possible dans les salles obscures pour financièrement avoir la possibilité de continuer à faire d’autres films. Pari réussi avec brio puisqu’il s’agit d’action non-stop du début jusqu’à la fin et qu’Abrams est extrêmement talentueux dans sa réalisation. Mais restons honnêtes, même s’il viole quelques canons, le film est tout de même respectueux de l’univers de Star Trek déjà préétabli puisqu’il multiplie les références pour les plus aguerris, tout en gardant un socle commun et en profitant de cette liberté offerte par cette timeline différente.

Côté casting, il faut avouer que J.J. a trouvé les bons acteurs qui composent son nouvel équipage, puisque tous excellent dans leurs rôles, ce qui les rend très attachants. Pine et Quinto en tête même si certains sont encore refoulés au rang de faire valoir. Tous redonnent vie différemment à ces personnages, tout en en gardant l’essence même. Le méchant de l’histoire, interprété par Benedict Cumberbatch, est très convainquant en Harrisson/Khan nouvelle version et son aisance naturelle et son charisme font qu’il volerait presque la vedette aux autres personnages. Cet acteur est décidément très doué, il faut le voir dans Sherlock, il y est incroyable. Alice Eve qui joue Carole Marcus est, quant à elle, juste délicieuse mais n’apporte rien au film avec une simple scène de déshabillage pas forcément nécessaire.

Au final, nous voilà donc en présence d’un blockbuster grand public assumé et, malgré quelques incohérences scénaristiques et un manque d’originalité, le film reste un très bon divertissement, doté de scènes d’action à couper le souffle et à la mise en scène parfaitement maîtrisée. Cependant, n’était-ce pas là le souhait dès le départ ? Donner au grand public la possibilité de mettre un pied en douceur dans l’univers de Star Trek grâce à un bon gros film d’action non stop bien rythmé, efficace, qui n’a plus besoin de se perdre dans les présentations puisque celles-ci ont été effectuées dans le premier film ? Le revers de la médaille, c’est effectivement que certains personnages passent aux oubliettes (Chekov pour ne citer que lui) ou sont mal voire trop peu utilisés et que l’on aurait préféré que le scénario prenne davantage en compte l’équipage dans sa globalité, ce qui reste quelque peu compliqué pour ce genre de film plutôt orienté “action” avec autant de personnages. Le plus important, c’est surtout que l’on ne dispose pas de Star Trek "old school", ce qui dérange effectivement pas mal les Trekkies et autres Trekkers mais il faut plaire au peuple grand public qui veut du sang dans l’arène blockbuster.

Le troisième volet ne sera vraisemblablement pas réalisé par J.J. Abrams, parti travailler pour Disney et Lucasfilm sur le Star Wars Episode 7 mais il y a fort à parier qu’il sera présent pour superviser le tout et qu’il ne laissera, en aucun cas, sa franchise prendre l’eau. Les rumeurs les plus persistantes parlent d’une guerre contre les Klingons. Laissons l’exploration pour une éventuelle future série télé. Pourquoi pas ? Je pense qu’il y a la place dans le paysage audiovisuel pour une bonne série Star Trek, quelque soit la timeline. Engage....

En conclusion, nous sommes en présence d’un Star Trek moyen, même très mauvais (pour les puristes), mais le film est avant tout un bon film d’action, voire un excellent blockbuster et c’est pour cela que la note est au vert : du grand spectacle divertissant. Mission impossible accomplie.

Visuels

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Caractéristiques techniques


• Format image : 2.35 - 16/9 natif compatible 4/3
• Format son : Anglais 7.1 Dolby True HD et Français Dolby Digital 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 132 minutes
• Prix public indicatif : 29,99 € le Blu-ray

Sans grande surprise, l’image 2D est absolument référentielle ! Comment aurait-il pu en être autrement d’ailleurs, dans la mesure où Star Trek Into Darkness a été tourné en IMAX, soit le format d’exploitation le plus performant aujourd’hui, héritier du 70 mm des années Kinopanorama, et flirtant avec une définition 8K native.
Que l’on aime ou pas la mise en scène de JJ Abrams, celle-ci aura bénéficié de tous les sacrements de la profession, à savoir la plus grande opulence financière et technologique du moment, s’exprimant notamment par une collaboration très étroite avec ILM (le state of the art des SFX) durant tout le tournage (& ses phases de prévisualisation), mais aussi par – chose très rare en SF - des prises de vue sur pellicules Kodak Vision3 500T & 200T en décors naturel chaque fois que possible (la Crystal Cathedral à Garden Grove, le Getty Museum de Los Angeles, le Lawrence Livermore National Laboratory à Livermore…) afin de réduire la proportion de décors de studios et de green screens… quitte à en sacrifier certaines cohérences contextuelles trekkiennes.
Ajouté à ça, le transfert full HD vers un Blu-Ray 50, pourvu d’une seule piste audio HD (pour l’anglais 7.1 Dolby True HD) et de très peu de bonus (du moins au regard des standards auto-promotionnels de Bad Robot) se traduit par des fichiers vidéo M2TS de très gros volume et donc très faiblement compressés.
Du coup, qu’il s’agisse de la définition full HD, du piqué, de l’absence de grain et de bruit vidéo, de la profondeur de champ (2D), de la justesse colorimétrique (conforme au gamut UIT-R BT 709) et de son échantillonnage sur 24 bits, nous avons affaire-là à un Blu-Ray de démo pour showroom, c’est-à-dire à un parfait étalon de la norme Blu-Ray.

La 3D ne joue évidemment pas dans la même cour que la 2D. Mais il n’y a pas de miracle, Star Trek Into Darkness n’a pas été tourné en 3D. C’était l’IMAX ou la 3D native, JJ Abrams a donc fait le bon choix, le plus artistique du moins, sachant qu’un tournage en IMAX 3D aurait sacrifié les qualités argentiques et "naturalistes" auquel JJ Abrams est attaché… tant il a été nourri du cinéma populaire de Steven Spielberg et tout particulièrement des "années Amblin".
Bien que transférée sur un Blu-Ray 50 dédié sans bonus aucun (les fichiers vidéo 3D occupent donc l’espace maximal autorisé par la norme Blu-Ray), la 3D de cette édition domestique de Paramount ne peut prétendre faire mieux que celle des salles obscures IMAX numériques. Malgré tout, le rendu stéréoscopique demeure normatif pour de la post-conversion 3D, c’est-à-dire supérieur ou égal à nombre de films directement tournés en 3D avec moins d’application (ou de moyens), mais très en deçà des références du genre tel Avatar de James Cameron.
Le point fort de cette post-conversion 3D tient à sa considérable profondeur de champ, se traduisant notamment par des effets de jaillissement très affirmés pour ne pas dire saisissants (par exemple lors des jets de flèches sur Nibiru ou encore des mouvements d’étoiles dans le générique final). Dans la lignée des lens flare de ST 2009, JJ Abrams a d’ailleurs recouru à quelques astuces pour renforcer "l’effet 3D" de ST ID, à l’exemple des curieux contrails que laissent les nacelles de distorsion de l’univers ST rebooté et qui permettent d’introduire artificiellement une perspective dans l’espace lorsque celui-ci n’est composé que d’étoiles lointaines immobiles (champ unique).
En contrepartie, le gros point faible de cette post-conversion 3D réside dans le crosstalking relativement élevé (déjà visible dans les salles IMAX 3D), et provoquant un ghosting perpétuellement visible à l’extrémité des plages (arrières plans et/ou sous-titres), ce qui pourra gêner les spectateurs les plus sensibles à cet artéfact. Néanmoins, le phénomène n’est pas assez prononcé pour déconcentrer celui que le film réussira à absorber.
Formulé autrement : cette "3D ajoutée" représente un bel exploit technique en lui-même (qui fera probablement école), mais elle demeure réservée aux vrais fans du film (ou aux fans de la 3D).

La piste son VO en Dolby True HD 7.1 est à l’aune de l’image HD, exemplaire ! Magnifique spatialité sonore, assortie d’une directivité découpée au scalpel, et d’une diaphonie inexistante. Les dialogues en voie avant sont cristallins, et la bande originale de Michael Giacchino est particulièrement mise à l’honneur en bénéficiant des standards qualitatifs Hi-Fi pourtant mâtinés de DSP 7.1 de haute tenue, avec une forte prévalence des mediums comme pour rappeler son ascendance symphonique… dans l’ombre de l’irremplaçable Jerry Goldsmith.
A l’inverse, la VF se limite à un simple son SD, à savoir le minimum syndical du Dolby Digital 5.1 disponible à l’identique (1:1) sur l’édition DVD (fournie gracieusement en bonus dans les coffrets Blu-Ray 2D et 2D+3D).
Cela ne fait plus mystère, ni Paramount, ni Warner ne sortent de Blu-Ray pourvus de pistes VF en son HD ! L’honneur des pistes audio en haute définition (Dolby True HD, Dolby Digital Plus, DTS HD Master Audio, DTS-HD High Resolution…) est manifestement réservé à la seule VO. Cette politique indigne fort légitimement bien des francophones (notamment au regard de la qualité générale des doublages hexagonaux contribuant à défendre les couleurs de la francophonie), et d’innombrables pétitions et/ou boycotts fleurissent sur le web…
Malgré tout, ce mépris évident des deux Majors américaines pour les langues non anglaises ne justifie pas – du moins hors de l’acte de protestation envers cette politique et/ou envers le reboot lui-même – de bouder cette édition Blu-Ray dont les qualités techniques sont par ailleurs exceptionnelles, même si l’édition Blu-Ray 2D plus économique pourra suffire (l’édition 3D étant finalement assez dispensable).

Bonus


Les bonus consistent en seulement 6 modules qui peuvent être visualisés séparément ou d’une traite à la façon d’un making-of de 40’15. Ils sont disponibles à la fois sur le Blu-Ray 2D (en HD) et sur le DVD (en SD).

• Créer la planète rouge (8’28)
La scène d’introduction décryptée, avec un focus sur les techniques employés pour tourner les scènes (celle de la poursuite et celle du volcan). Les différents intervenants s’attardent sur les décors, les maquillages, les costumes...

• L’attaque de Starfleet (5’25)
L’explication de la scène de l’attaque du QG de Starfleet par Harrison/Khan, la préparation, la chorégraphie de l’action, les effets spéciaux...

• Le monde Klingon (7’30)
Les Klingons et leur planète expliqués par l’équipe technique, les choix narratifs, les décors de Kronos, les costumes, les maquillages, et bien entendu la langue (sous la houlette du linguiste Marc Okrand).

• L’ennemi de mon ennemi (7’03)
On y parle de Khan, du pourquoi d’un tel choix, de l’incroyable interprétation de Benedict Cumberbatch, ainsi que de la psychologie des personnages.

• Abordage (6’03)
La séquence de "spacediving" de Kirk & Khan décortiquée, du vol entre les deux vaisseaux jusqu’à l’arrivée dans la gigantesque soute de l’USS Vengeance.

• Affrontement final (5’44)
Honneur au combat final et à sa préparation dans ce dernier module.

Quarante minutes de making-of auto-promotionnel, c’est aujourd’hui le minimum syndical.
Les bonus de cette édition Blu-Ray manquent vraiment de consistance au regard de l’opulence à laquelle nous ont habituée les productions Bad Robot (Lost, Fringe, Star Trek 2009...).
Paramount aurait pu faire bien mieux, en proposant par exemple le traditionnel commentaire audio du film par ses auteurs, les inévitables scènes coupés (qui existent forcément), ainsi que des modules consacrés à la bande originale, aux bruitages sonores, à l’analyse du scénario, etc...
Un grand merci à Yves pour son expertise concernant la partie technique de ce Blu-Ray. Mon avis sur le film n’engage bien évidemment que moi dans cet article, le sien est à découvrir dans sa critique détaillée.


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