La nuit des humains : La critique

Date : 16 / 03 / 2012 à 20h10

par Eric Darsan

La critique de La nuit des humains de David Llewellyn, le second roman Doctor Who sorti en français chez Milady en janvier dernier.

Fiche technique




Doctor Who
La nuit des humains

• Auteur : David Llewellyn
• Éditeur : Milady
• Illustrateur : Lee Binding
• Traducteur : Laurent Queyssi
• Série : Doctor Who
• Nombre de pages : 256
• Prix de vente : 7€
• Date de sortie : 20 janvier 2012
• N°ISBN : 9782811206635

Présentation de l’éditeur


Le Gyre, l’endroit le plus hostile de la galaxie.

En deux cent cinquante mille ans, le Gyre a abrité les naufragés Sittuuns, les carnivores Sollogs et la pire des espèces : les humains.
Le Docteur et Amy arrivent sur ce monde terrifiant pour lequel Sittuuns et humains se disputent la suprématie… alors qu’une comète est sur le point de s’écraser. Lorsque le Docteur est enlevé, c’est à Amy et à un certain Dirk Slipstream que revient la mission de le sauver.
Mais qui est vraiment Slipstream ? Et que fait-il ici ?

Décryptage


« Le temps est compté, les humains arrivent… », voici une affirmation pour le moins surprenante quand on sait la foi du Docteur en ceux-ci, l’acharnement qu’il met habituellement à les défendre contre toutes les formes de vie hostile qui jalonnent l’univers, tout en n’ayant de cesse de les mettre en garde contre eux-mêmes.

Mais, dans ce recoin perdu de la galaxie que constitue le Gyre, sorte de décharge à ciel ouvert, que reste-il de l’humanité ? Qui parle, et de quels humains parle-t-on ? Des habitants, des visiteurs, d’Amy, de Slipstream, voire même du Docteur ? En quoi constituent-ils un danger, et pour qui ? Et si une menace bien plus grand se présentait, qu’adviendrait-il ?

Après Apollo 23, ce second volume de la série publié en français par Milady, nous entraîne de nouveau sur une lune froide et sombre, corps artificiel et plat qui n’a cette fois de céleste que le nom, et un pouvoir d’attraction que seule égale sa mauvaise réputation. Au coeur de ses paysages désolés, dont les descriptions répétées, bien qu’un peu redondantes, ajoutent à l’atmosphère oppressante, s’est recomposée une société composite, recyclée, livrée à l’obscurité et en proie à l’obscurantisme entretenu ses maîtres, où la nuit des humains est aussi celle de l’esprit. Face à eux les Sittuuns, venus pour en finir avec le Gyre et les avertir. Au dessus, une comète, prête à tous les anéantir. Et, au milieu, le Docteur et Amy, débarquant du Tardis pour répondre à un signal de détresse transtemporel.

Le récit, prenant, servi par une écriture simple mais précise qui ne se perd pas en circonvolutions, apparaît d’abord très linéaire et peu surprenant, surtout si l’on est un habitué de la série. Pourtant, progressivement, la narration évolue à la manière d’un travelling arrière, nous amenant à prendre du recul, comme pour mieux embrasser la trame dans son ensemble, et redonner aux personnages l’amplitude nécessaire pour échapper à cette pesanteur et quitter ces lieux sordides. Ce qui, somme toute, rend le dénouement incertain et nous réserve bien des surprises.

Et si les expressions et manies de nos héros, sont moins présentes par exemple que dans Apollo 23, leurs réactions moins fulgurantes, le rythme de leurs péripéties moins haletant, c’est que ce volume correspond à un autre type d’aventure auquel nous a habitué la série originelle, où la trame de fond et la réflexion l’emportent sur les particularités des personnages, et s’inscrit dans une réflexion plus globale. Questionnement sur l’évolution, l’histoire et la religion, la destinée humaine, son histoire et ses mythes, mais aussi sa nature, l’aveuglement et la cruauté auxquels peuvent le mener la peur et l’ignorance.

Avec une fidélité irréprochable, David Llewellyn signe ici un volume très emblématique de la série des Docteur Who qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler évidemment le premier arc de la série classique de 1963 qui se situe à la préhistoire, ou encore ceux plus récents, pertinents et désespérés, qui évoquent les derniers humains. Mais aussi cette parabole du dernier homme, dans le Zarathoustra de Nietzsche, qui, complice et incapable de supporter la lumière, refuse toute interrogation en clignant de l’oeil et qui, incapable de grandeur, amenuise tout, à commencer par la Terre.


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