Apollo 23 : La critique du tome 1 de Doctor Who

Date : 12 / 03 / 2012 à 20h15

par Eric Darsan

La critique d’Apollo 23 de Justin Richards, le premier roman Doctor Who sorti en français chez Milady en janvier dernier.

Fiche technique



Doctor Who
Apollo 23

• Auteur : Justin Richards
• Éditeur : Milady
• Illustrateur : Lee Binding
• Traducteur : Rosalie Guillaume
• Série : Doctor Who
• Nombre de pages : 256
• Prix de vente : 5€
• Date de sortie : 20 janvier 2012
• N°ISBN : 9782811206628

Présentation de l’éditeur


Pendant quelques instants, cet après-midi, il a plu sur la Lune.

Au moment où un astronaute en combinaison spatiale apparaît au milieu d’un centre commercial bondé, une jeune femme est retrouvée morte au bord d’un cratère, sur la face cachée de la Lune.
Le Docteur et Amy font le lien entre ces deux événements : quelque chose de terrible se trame sur notre satellite.
Mais, à la suite d’un malheureux concours de circonstances, le Docteur est bloqué sur Terre tandis qu’Amy et le Tardis sont perdus sur la Lune.
Le seul espoir du Docteur : un des plus grands secrets de l’humanité… Apollo 23.

Décryptage


« Houston, on a un problème » : jamais cette phrase prononcée au passé par un astronaute d’Apollo 13 au sujet du module lunaire n’a retenti comme aujourd’hui. Mais si le problème ne datait pas d’hier ? Et s’il venait à se reproduire ? S’il n’était pas celui que l’on pense ? Enfin pourquoi ce titre, Apollo 23 ?

Cela commence comme un roman policier : un employé de bureau consciencieux, écourtant sa pause déjeuner dans le square, trouve la mort dans d’étranges circonstances. Au même moment, non loin de là, un astronaute débarque devant la file d’attente d’un fast-food. Crise cardiaque pour l’un, coup publicitaire pour l’autre, les explications respectives des témoins, médecin légiste et badauds, ne satisfont pas le Docteur qui comprend très vite que les deux événements sont liés. « Une petite promenade dans le parc qui se transforme en grand pas pour l’humanité » : tel est le postulat de notre Seigneur du Temps qui, séparé d’Amy, va tenter de réparer l’incident tandis que celle-ci, livrée à elle-même et peut-être à l’ennemi, va mener sa propre enquête.

A un rythme soutenu et changeant, d’un paragraphe, d’un lieu, d’un personnage à l’autre, les investigations des deux compagnons vont nous entraîner dans un climat de suspicion, où les plus fous et les plus sérieux ne sont jamais ceux que l’on croit mais où l’humour triomphe toujours, donnant lieu à quelques morceaux d’anthologie comme cette conversation en décalé entre Amy et le Docteur, ou cette autre entre ce dernier et un officier (« -Vous êtes soit très brillant soit complètement cinglé, dit le major Carlisle. -En fait je suis les deux. Mais plutôt tendance brillant. Vous n’avez pas envie de me voir quand je suis cinglé »). D’ailleurs, outre la cadence de la série, Justin Richards recrée à merveille et à foison les expressions de nos deux héros, maniant les humeurs impondérées d’Amy Pond et l’improbable humour du Docteur sans pesanteur aucune, tout en jouant sur la complicité de ces personnages so british qui feront dire à leur interlocuteur « sauf votre respect, vous deux, vous n’avez pas l’air très américains » et, bien que séparés, ne cesseront d’interagir.

De fait si l’histoire, d’abord surprenante, s’avère réunir des idées déjà développées dans des aventures antérieures du Docteur, l’ensemble reste ingénieux autant que cohérent et se distingue surtout par son atmosphère propre autant que propice, entre huis clos et complot à grande échelle, ce qui en l’occurrence importe peut-être davantage. En effet, si la lune a toujours éveillé l’imagination et suscité de nombreuses créations dans le domaine de la science-fiction et de l’anticipation, de Jules Vernes à Hergé ou de Méliès à Kubrick, il faut savoir que plus près de nous pas moins de trois films sont sortis ou à venir, qui mettent plus particulièrement en lumière sa face cachée : Transformer 3, Iron Sky et …Apollo 18 ! Or, sans robot ni nazis, tambour ni trompette, gants ni fioriture - mais avec le Docteur - l’auteur revient ici et avant eux sur l’exploration lunaire et ses mythes, signant avec son Apollo 23 un bon roman de genre pouvant tout à fait se lire indépendamment de la série, même si son ambition est avant tout de combler l’absence de celle-ci sur nos écrans.

A cet égard il faut avouer que Justin Richards se tire avec légèreté de cet exercice et que, d’abord tenté de lui reprocher de marcher sur des œufs au niveau de l’intrigue, ou de viser la lune en croyant pouvoir attenter à l’intégrité d’éléments clés de la série, l’on est bien forcé de reconnaître le respect et la connaissance approfondie et détaillée qu’il a de celle-ci. Et si l’on peut dire de lui, à l’instar du Docteur, qu’il avance dans cet univers comme s’il était chez lui, c’est qu’il poursuit en vérité ce travail comme auteur puis consultant depuis près de quinze ans et autant de livres, comme en témoignent ces clins d’œil répétés à de lointains épisodes de la série dite classique, c’est-à-dire antérieurs à 1989, date à laquelle remontent les dernières et seules traductions française de romans dérivés, jusqu’à ce jour, et dont je vous reparlerai peut-être une autre fois.


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