La Saga des Sept Soleils : La critique du tome 7

Date : 06 / 03 / 2012 à 20h10
Sources :

Source : Unification France via Le Galion des Etoiles


La critique par Koyolite Tseila du tome 7 de La Saga des 7 soleils paru chez Bragelonne en novembre dernier.

Fiche technique




Mondes en cendres
La Saga des Sept Soleils - tome 7

• Auteur : Kevin J. Anderson
• Éditeur : Bragelonne
• Illustrateur : Sarry Long
• Traducteur : Claude Mamier
• Nombre de pages : 576
• Prix de vente : 25€
• Date de sortie : 18 novembre 2011
• N°ISBN : 9782352945352

Présentation de l’éditeur


C’est l’acte final : l’alliance de la Confédération humaine du roi Peter avec l’Empire Ildiran, les Verdanis et les Wentals, a tenu bon face aux Hydrogues et aux robots renégats commandés par Sirix. Mais deux terribles ennemis continuent à menacer le Bras Spiral : les Faeros, dont le feu vivant détruit tout sur son passage, et les Klikiss, des monstres insectoïdes qui sont sur le point de former un essaim imbattable.
Pendant ce temps, le président de la Ligue Hanséatique réaffirme sa volonté de placer l’humanité sous sa coupe, prêt, pour cela, à mettre tout espoir de victoire en péril.

Le dernier tome de l’extraordinaire Saga des Sept Soleils fournit une conclusion saisissante à un vaste conflit galactique émaillé de trahisons imprévues, d’amours contrariées et de batailles titanesques.

Décryptage


Mesdames et Messieurs, faites vos jeux, rien ne va plus dans le Bras Spiral ! Les Faeros brûlent et détruisent tout ce qui se trouve sur leur chemin, tandis que les redoutables Klikiss prolifèrent en masse en assimilant – entre autres - des colonies humaines. Même les puissants Verdanis et Wentals ne peuvent repousser ces envahisseurs. Quant aux Humains, ils se déchirent entre eux : d’un côté, il y a la Ligue Hanséatique terrienne gouvernée par un Président dément, et de l’autre, la Confédération Séparatiste, dirigée par le Roi Peter, qui regroupe les Vagabonds et Theroc. L’Empire Ildiran, quant à lui, se voit privé de son Mage Imperator et attaqué par les Faeros. Et Sirix, qui est à la tête des robots Klikiss, s’est juré de détruire ses créateurs, ainsi que toute autre forme de vie dans la galaxie. 

J’aimerais pouvoir vous dire que tout ceci est fort palpitant, mais honnêtement… c’est du grand n’importe quoi (*)… 

… et ça commence déjà sur le fond : depuis quand un roi dirige-t-il une Confédération ? Bref, passons. 

*** attention spoilers *** 

Dans ce très attendu 7ème et dernier tome de « La Saga des sept Soleils », Kevin J. Anderson fournit une conclusion à ce space opera truffé de conflits galactiques, de trahisons inattendues, de revirements insolites et de batailles titanesques. En ce sens, je dois dire que c’est une bonne chose qu’il termine son histoire avec une vraie fin – que chacun sera libre d’apprécier ou pas – et qu’il ne nous laisse pas dans le flou. 

Au niveau du style, celui-ci est simple et fluide. La lecture est plaisante, même s’il y a beaucoup de répétitions. C’est à se demander si celles-ci servent à l’auteur pour ne point perdre le fil de son récit, ou s’il ne s’est pas relu et ne se souvient plus qu’il vient de nous raconter cela, ou si c’est pour remplir un chapitre, ou alors pire, s’il prend le lecteur pour un débile. A mon avis, quand on a lu 6 pavés, on sait quand même qui est qui, et quel est son vécu… 

Comme c’est parfois le cas dans cette saga, on trouve également des répliques qui, soit ne sont pas nécessaires, soit qui détonnent dans le contexte. Par exemple, un robot parle au Président au sujet d’un autre robot et dit : « Tout se passera bien. Sirix vous obéira au doigt et à l’œil » (p.187). Je me pose la question de savoir si cette remarque est vraiment appropriée de la part d’un robot à propos d’un de ses congénères ? Mais bon, c’est un détail.

Je me suis également intéressée à l’aspect scientifique de certains faits, et là, malheureusement, je me dois aussi de dire que c’est parfois n’importe quoi. 

Les Faeros, qui sont des entités ignées, se précipitent par milliers sur la Lune pour la bombarder : 

P. 326-327 : « Des milliers de boules de feu continuaient à arriver des confins de l’espace pour attaquer la Lune. Toute la Lune. Les êtres ignés déclenchèrent un tir de barrage sur le paysage désolé du satellite, y creusant une nouvelle série de cratères fumants. [...] Les Faeros s’acharnaient sur la Lune sans retenue, transformant roches et cratères en rivière de lave. [...] Ils lancèrent et lancèrent encore leurs projectiles brûlants, jusqu’à fracturer le régolite puis la croûte même du satellite. La Lune, soudain, se craquelait et rougeoyait. [...] La charge infernale se poursuivit jusqu’à toucher le noyau. [...] La lune se fissura petit à petit avant de voler en éclats comme une simple boule d’argile lancée contre un mur ». 

Ceci me semble bien plus théâtral que réaliste ! Pour un film de Roland Emmerich, ça pourrait convenir. Mais dans la réalité, je m’interroge… Comment des boules de feu – même en grand nombre – peuvent-elles détruire la Lune ? J’ai donc posé la question à mon joker (merci Maestro !), qui m’a expliqué que le feu, c’est du gaz. Et que tout objet gazeux d’une taille inférieur à la Lune n’aurait pas assez de masse (sans même parler de consistance) pour la faire exploser. Ce serait comme balancer une allumette sur un rocher ! 

Lorsque la Lune explose, certains de ses fragments se dirigent droit sur la Terre. Une autre aberration figure noir sur blanc à la page 343, lorsque l’auteur affirme que « Les plus gros débris sont aussi les plus lents ». Par là, il veut dire que les plus petits débris frapperont en premier la Terre, et que les plus volumineux suivront ensuite. Pourtant, dans l’espace, les frottements sont nuls. Il n’y a pas de différence entre petits ou gros objets. Seule compte la vitesse radiale… 

Je pourrais vous citer encore d’autres exemples, mais je m’abstiendrai. Comment dire ? Ce n’est pas parce que l’on écrit de la science-fiction, que l’on peut se permettre de raconter n’importe quoi. 

*** fin des spoilers *** 

Si l’aspect scientifique n’est pas le point fort de Kevin J. Anderson, il faut par contre souligner l’admirable travail qu’il a réalisé sur ses très nombreux personnages. Et c’est là, à mon avis, que réside la plus grande force de cette saga. L’auteur a géré avec une main de maître chacun de ses personnages – il doit y en avoir au minimum une bonne vingtaine ! Tout au long de cette histoire, ils ont évolué, tous, sans exception, ce qui fait qu’ils sont vraiment intéressants. Il a su donner une personnalité et un rôle propres à chacun. Je me suis attachée à bon nombre d’entre eux. J’ai également apprécié de pouvoir découvrir « La Saga des sept Soleils » au travers de ces multiples regards. 

« La Saga des sept Soleils » est fortement inspirée d’éléments d’autres œuvres de SF. L’auteur a repris certains ingrédients connus et les a tournés à sa manière, pour les développer selon ses idées et les intégrer dans son histoire. Et c’est quelque chose qu’il a fait avec beaucoup de talent. 

Sinon, j’ajouterai encore ceci : toute bonne chose à une fin. Et je regrette que Kevin J. Anderson n’ait pas su s’arrêter quand il le fallait et ait persisté – me semble-t-il - à livrer 7 tomes pour donner écho au titre de sa saga. En effet, pour ma part, il aurait pu arrêter au 5ème tome, après le combat contre les Hydrogues, un combat qu’il aurait d’ailleurs dû soigner d’avantage. Jusqu’à ce stade, j’ai trouvé la saga magnifique et passionnante, et je pense honnêtement qu’elle aurait pu entrer dans les annales de la SF ! A mon sens, il n’était vraiment pas nécessaire de rajouter une couche avec le retour des Klikiss, l’incarné des Faeros, la Confédération du Roi Peter, la démence du Président de la Hanse et la prise en otage du Mage Imperator, parce qu’au final, ça devient du grand n’importe quoi, comme je le disais tout en haut de ma critique (*). A un moment donné, trop c’est trop. 

En conclusion, ce que je retiendrai donc de cette saga, c’est le meilleur : des personnages attachants et fort bien construits, et des idées et des concepts développés de manière très intéressante (le Thisme, la saga elle-même, les coutumes ildiranes, le Thélien, les Verdanis, la forêt-monde, etc.). Ce que je mettrai de côté : les aberrations scientifiques, la résolution trop simplifiée des terribles menaces hydrogue et Klikiss, et le fait que l’auteur n’ait pas su mettre un frein à son imagination débordante. Une bonne dose d’imagination c’est excellent, oui. Mais c’est dommage quand celle-ci vient étouffer un space opera aussi bien parti que l’était celui-ci. Cette saga est donc passionnante jusqu’au 5ème tome, mais à l’instar de ses mondes, tombe en cendres par la suite...


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