La planète des singes - Les origines : Les secrets du réalisateur Rupert Wyatt

Pour La planète des singes Les origines, 20th Century Fox a choisi Rupert Wyatt, un réalisateur anglais de 38 ans avec un seul film à son actif, Ultime Evasion pour s’attaquer à une franchise importante dotée d’une base de fans remontant à bien avant Star Wars. Le réalisateur a du établir une toute nouvelle mythologie pour cette série socio-politique avec son lot d’action et dont les personnages principaux sont entièrement générés par ordinateurs.

Dans cette interview, Wyatt parle de ce boulot, du travail avec Andy Serkis, de ce qu’il pense du remake de Tim Burton et de ce que réserve le futur de son audacieuse nouvelle vision du monde des singes.

Ce projet n’a pas débuté avec un autre scénariste avant d’arriver au film d’aujourd’hui ?

Si, vous avez raison. Les gens pensent que c’est le travail de Scott Frank depuis le départ mais en fait, les premiers à avoir travaillés sur le sujet étaient Rick Jaffa et Amanda Silver. Mais là c’était un film très différent. Puis Scott Frank a pris le relais mais les gens du studio n’aimaient la direction que prenait son histoire. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé mais il a quitté le projet et Rick et Amanda sont revenus. Ils se sont mis à la recherche d’un réalisateur et c’est là que je suis entré en scène. Rick et Amanda ont remaniés certains aspects du projet original, si bien que 3 ans plus tard, on avait un script qui était devenu très différent et beaucoup plus excitant pour nous. C’est devenu moins une histoire de domestication d’animaux de compagnie mais plus une histoire de soulèvement à la Che Guevara.

Passer d’un film à petit budget comme Ultime Evasion à une franchise de 90 millions de $ pour un gros studio ne doit pas être simple. Qu’avez-vous réussi à faire qui vous a le plus surpris ?

Avoir le boulot était déjà une surprise. C’est un énorme privilège et une opportunité incroyable. Le plus souvent dans ce genre de film, l’histoire n’est pas forcément une priorité. Mon boulot était de raconter une histoire qui serait la meilleure possible viscéralement et surtout divertissante.

Ça fait quoi de travailler avec une tel vétéran de le capture de mouvements comme Andy Serkis ?

Andy est un acteur formidable et c’est en ça que Weta ne s’est pas trompé. Il a cette expérience incroyable de la motion capture, il sait comment s’approprier la technologie pour ensuite s’en débarrasser, uniquement pour se focaliser sur le rôle. Il a pu relayer son expérience aux nombreux autres cascadeurs qui jouaient les singes. La plupart n’avaient jamais vu un costume de capture de mouvements. Je les ai choisi pour leur capacité à jouer le rôle, non parce qu’ils étaient de bons cascadeurs. Andy a pu leur relayer son expérience d’acteur et devenir leur leader. Et c’était parfait pour le film, parce qu’il était le leader des singes. Ça m’a beaucoup aidé et m’a aussi permis d’apprendre énormément.

Peu de réalisateurs ont eu accès à ce niveau d’effets spéciaux.

C’est un véritable bonheur de pouvoir travailler dans de telles conditions. J’ai bien compris maintenant ce que je pouvais faire avec. C’est une technologie terriblement libératrice et en fin de compte, elle sert à ce qui compte le plus, c’est à dire l’histoire et les personnages. Les gens de chez Weta sont probablement les meilleurs au monde parce qu’ils ont compris cela. Tout tourne autour de l’histoire, la rendre possible, la rendre vrai. Par exemple quand certaines personnes voulaient que les singes sautent de 15 mètres, les gens de Weta s’assuraient qu’ils ne sautent que les 3 mètres qu’ils pouvaient vraiment sauter. C’est leur façon de travailler, tout est fait pour que ce soit crédible pour le public.

Rester crédible est ce qui rendra le film attractif au public. Ce ne sont pas des super-singes mais des singes qui ont eu un petit coup de pouce.

Exactement. Et le but est de rendre ça excitant et passionnant. Il y a un moment que l’on peut voir dans la bande annonce où le singe saute du Golden Gate vers un hélicoptère, vous pensez que ça ne pourrait jamais arriver. Mais en même temps, le film est d’une très grande réalité. Il suffit juste de connaitre les motivations et la détermination de ce singe à ce moment là pour comprendre qu’il pourrait très bien le faire.

Qu’avez-vous pensé du film de Tim Burton ?

On doit reconnaître que les singes rendaient plutôt pas mal dans le film, grâce au maquillage de Rick Baker et Tim Roth était vraiment bon. La grosse différence entre son film et ceux de la mythologie et le notre était que le sien se déroulait sur une autre planète, c’est ce qui l’a détaché de la mythologie originale.

Comment voyez-vous la suite de la série ?

J’ai plein d’idées pour les suites, j’aimerai commencer la suite avec un décalage d’une génération dans le temps, 8 ans après. On peut parler de résistances des humains, les singes combattants les humains dans les rues. Des humains aux services des singes allant espionner les résistants... pleins d’idées.

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