Anti-Squat : La critique

 Date de sortie : 06/09/2023
 Titre original : Anti-Squat
 Durée du film : 1 h 35
 Réalisateur : Nicolas Silhol
 Scénariste : Nicolas Silhol, Fanny Burdino
 Interprètes : Louise Bourgoin, Samy Belkessa, Sâm Mirhosseini, Kahina Lahoucine, Arthur Choisnet, Agnès Sourdillon, Ike Ortiz, Adèle Wismes, Antoine Gouy, Violaine Fumeau

Il était délicat de faire un film avec la thématique des mal-logés reposant sur la loi anti-squat, et pourtant cet Anti-Squat est vraiment très bon.

Le scénario du réalisateur Nicolas Silhol et de Fanny Burdino tourne autour d’une jeune femme qui va être expulsée avec son fils. Elle va alors accepter un emploi dans une agence surprenante qui installe à petit loyer des personnes dans des immeubles vides pour qu’ils les occupent. Mais l’une des règles principales est que les enfants ne sont pas autorisés.

Le film de Nicolas Silhol montre non seulement très bien comment cette pratique se met en place, mais interroge le spectateur sur le travail caché et l’utilisation de la misère pour protéger certains bâtiments et leur redonner de la valeur. De plus, les conditions d’occupation et le contrat fourni sont parfaitement décortiqués au sein d’un récit passionnant à suivre et qui sait vraiment mettre en place un suspense intelligent.

L’œuvre repose sur une formidable interprétation, notamment celle de Louise Bourgoin qui est remarquable en femme se demandant si elle est prête à tout pour sauver sa famille. Elle est fort bien accompagnée, notamment par Samy Belkessa qui très bon dans le rôle de son fils. On découvre à ses côtés Sâm Mirhosseini, Kahina Lahoucine, Arthur Choisnet, Agnès Sourdillon, Ike Ortiz et Adèle Wismes qui sont fort juste en différents occupants des lieux. Alors qu’Antoine Gouy est très intéressant en responsable de l’agence.

Le long métrage se déroule en grande partie dans un ancien immeuble de bureaux désaffecté. Ce qui offre un huis clos original dans lequel les individus peuvent se dévoiler progressivement et les trahisons se font sentir encore plus vivement.

L’œuvre est sans concession. Toutefois, elle possède une grande force et une belle véracité et offre surtout de magnifiques portraits humains. Elle met aussi à l’honneur des individus en grande précarité, montrant que ces derniers peuvent aussi avoir un travail et quand même se trouve en difficulté.

Le rythme est vraiment très bon. Le récit monte crescendo et propose quelques passages particulièrement tendus, voire même anxiogènes. Il est donc captivant du début à la fin. Om fait aussi se poser la question au spectateur sur ce que lui-même serait prêt à faire dans des circonstances aussi compliquées. Tout en n’oubliant pas de dénoncer sans concession ce type de pratique, et d’entreprises, profitant d’une loi pour exploiter les personnes en difficulté.

Anti-Squat est un très bon film reposant sur une histoire extrêmement solide et sur une mise en scène très intéressante. Son interprétation d’une grande justesse et le sujet principal de sa thématique en font un long métrage qui mérite assurément d’être découvert.

Fort et marquant.

Inès est menacée de se faire expulser de chez elle avec Adam, son fils de 14 ans. A la recherche d’un emploi, elle est prise à l’essai chez Anti-Squat, une société qui loge des personnes dans des bureaux inoccupés pour les protéger contre les squatteurs. Son rôle : recruter les résidents et faire respecter un règlement très strict. Inès est prête à tout pour se faire embaucher et s’en sortir avec Adam. Mais jusqu’où ira-t-elle ?

 Photographie : Pierre Maillis-Laval
 Montage : Florence Bresson
 Musique : Mike Kourtzer, Fabien Kourtzer, Alexandre Saada
 Costumes : Catherine Rigault
 Décors : Jérémie Duchier
 Producteur : Jean-Christophe Reymond pour Kazak Productions
 Distributeur : Diaphana Distribution

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