Il était une fois les Nanars : Turkish Star Wars

 Type : Nanar de l’espace
 Titre : Dünyayı Kurtaran Adam
 Sortie : 1982
 Durée : 91 minutes
 Scénariste : Cüneyt Arkin
 Réalisateur : Çetin İnanç
 Interprètes : Cüneyt Arkin, Aytekin Akkaya, Füsun Uçar, Hüseyin Peyda

Dans un futur très avancé, l’humanité, qui s’est largement étendue au-delà du système solaire et a désormais colonisé de nombreuses exoplanètes, se livre une guerre nucléaire fratricide, car les membres de l’Empire Tyrannique veulent devenir immortels et assiègent les autres Terriens qui se protègent en produisant un bouclier mental autour de la Terre.

Lors d’une bataille spatiale qui tourne mal, Murat et Ali, deux pilotes d’élite, s’écrasent sur la surface d’une planète rocailleuse sur laquelle ils découvrent les ruines d’une ancienne civilisation. Ils devront affronter un terrible Sorcier, qui planifiera de voler leur cerveau, afin de pouvoir passer le bouclier humain et attaquer la Terre.

Il est difficile de commencer à décrire ce film, tant le grand n’importe quoi prédomine ici.

Tout d’abord, le scénario est abracadabrantesque, se contredisant constamment, jusque dans les dialogues des personnages, parfois, sans aucun rapport avec l’histoire. Ce que l’on peut en retenir est une bouillie écrite en cours suite à une suite de péripéties de tournage (dont une tempête qui détruisit une partie des décors).

Les décors, les accessoires, et les costumes, justement, parlons-en. Tout est en carton ou en plastique, parfois directement achetés dans le commerce de farces et attrapes du coin de la rue. Les Troupes du Sorcier portent des casques qui ne sont d’autres que des saladiers retournés, les fourrures et appendices des monstres sont constitués de tissus ou en papier mâché. Le robot est constitué de briques et de brocs, et tire au laser avec un effet au tipex peint à même la pellicule.

Les bruitages sont effectués par des tubes et souffles artisanaux, et les musiques présentes sont des thèmes directement repris de Les Aventuriers de l’arche perdue, Flash Gordon, Ben Hur, La Planète des singes et Moonraker. Les rares images potables sont en fait des stock-shots de La Guerre des étoiles.

Le jeu d’acteur est catastrophique, si l’on met de côté les séquences de dialogues surjouées, les scènes de combat sont grotesques et sans aucun réalisme, avec des armes ridicules (épée en bois, boulet de pierre attachés au pied...), des cascades au trampoline digne d’un dessin animé, et surtout une chorégraphie très lente, faisant apparaître qu’aucun coup n’est porté et que les adversaires attendent patiemment d’être approché par son opposant pour lui tendre gentiment la joue, presque avec un petit sourire entendu.

Mais il y a encore pire.
En effet les moyens techniques sont extrêmement limités, produisant une image sombre (très peu éclairée lors du captage), ou verte. L’original de la bobine fut perdu et en partie restauré, ce qui explique aussi la présente de tressautement et d’obstruction d’artefacts collés à la pellicule, qui demeurent visibles à l’écran.

L’ensemble propose un "film" encore pire que les prises de vue de tonton Roger, au Touquet en 1967, avec sa caméra Super 8, et qui avait malencontreusement séjourné dans l’eau.

Le film est considéré aujourd’hui comme l’un des pires nanars jamais produit.
Je vous laisse le découvrir, en visionnant ci-dessous le film complet, amoureusement sous-titré en anglais par des fans qui visiblement n’avait rien d’autre à faire ce jour-là.

Notez qu’une suite, surnommée L’Homme qui sauva le monde, le retour, fut produite en 2006. Toutefois, tournée intentionnellement sur le ton humoristique, afin de surfer sur la réputation de catastrophe ambulante qu’avait connue le film original, n’a absolument pas le même sel, et se perd dans sa propre parodie.

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