La Nuit des morts-vivants : La critique

 Date de sortie : 22/02/2023
 Titre original : The Night of the Living Dead
 Durée du film : 1 h 36
 Réalisateur : George A. Romero
 Scénaristes : George A. Romero, John A. Russo
 Interprètes : Duane Jones, Judith O’Dea, Karl Hardman, Marilyn Eastman, Keith Wayne, Judith Ridley, Kyra Schon, Charles Craig, George Kosana

La Nuit des morts-vivants est une œuvre majeure et culte de l’horreur réalisée en 1968 par George A. Romero qui a ainsi lancé la mode du zombie tel qu’on connaît.

C’est avec un petit budget, mais beaucoup d’envie et d’idée que le jeune réalisateur de l’époque a décidé de faire cette œuvre subversive et nihiliste qui n’épargne personne.

En effet, en plus de ces morts-vivants qui attaquent les humains et les mangent, c’est aussi une critique sociétale qui se dévoile dans ce premier volet d’une saga qui va en compter 6 au total.

Car c’est aussi la société américaine de l’époque qui est mise en avant et qui s’immisce jusque dans une fin particulièrement glaçante venant conclure un long métrage qui a vraiment révolutionné le genre.

Sans compter que le personnage principal n’est pas la blonde que l’on découvre au début du récit, cette fameuse Barbara que « l’on vient chercher », mais bien un héros noir qui va essayer de sauver un maximum de personnes.

On ne se rend plus forcément compte aujourd’hui de l’impact d’un tel choix qui était clairement politique. Surtout en cette période ou l’ostracisme vis-à-vis des Afro-américains était très grand 5 ans après la marche des droits civiques. Une année 1968 qui a été marquée par l’assassinat de Martin Luther King. Le contraste entre cet homme généreux, aux nombreuses capacités, avec la veulerie du père de famille est vraiment très grand.

Il est d’ailleurs formidablement interprété par Duane Jones qui est très à l’aise dans le rôle de cet homme souvent providentiel. Judith O’Dea est très bonne dans celui d’une femme traumatisée après la perte de son frère. Keith Wayne est intéressant en jeune homme ouvert. Karl Hardman est impeccable en homme prêt à tout pour sa famille. Et George Kosana est vraiment intéressant en shérif local se déployant avec ses hommes pour éradiquer, sans états d’âme, les morts-vivants.

C’est avec son premier long métrage que George A. Romero a rendu canon les zombies et a marqué le milieu de l’horreur de son empreinte indélébile. Dans son premier opus, il montre des créatures pas toujours habiles, marchant lentement et ne s’arrêtant jamais avant d’avoir mis à mort tout ce qui est vivant. Un véritable cauchemar auquel il est difficile d’échapper, d’autant que toute morsure s’avère fatale à plus ou moins court terme.

Il s’amusera d’ailleurs à rappeler la raison de cette lenteur dans son quatrième volet, Chronique des morts-vivants, prenant à contre-courant l’évolution d’un zombi hyper véloce.

Il utilise aussi le principe de la transformation de certains personnages qui reviennent après avoir été tués, ce qui rend les confrontations pour les survivants beaucoup plus compliqués et difficile émotionnellement, et ajoute encore plus à l’horreur de la situation.

La réalisation est vraiment très bonne et grâce à cette belle version restaurée bénéficiant d’un fort beau noir et blanc, on peut apprécier au mieux la très belle photographie et des plans qui seront repris parfois tels quels par la suite dans des œuvres nettement moins bonnes.

Si on connaît le film, il ne faut pas hésiter à aller le découvrir sur grand écran pour l’apprécier au mieux. C’est aussi une manière d’appréhender cette œuvre majeure du cinéma de genre dont tous les amateurs ont entendu parler, mais n’ont peut-être pas eu l’opportunité de la visionner.

La Nuit des morts-vivants est un excellent film d’horreur créant la genèse d’un sous-genre zombiesque qui continue d’être exploité aujourd’hui dans des films, des séries, des jeux vidéo ou encore des livres, comics et mangas.

Avec une histoire toujours aussi puissante, une réalisation vraiment brillante et des comédiens convaincants, l’œuvre n’a pas pris une ride et continue d’être toujours aussi fascinante.

Immense et culte.

Chaque année, Barbara et Johnny vont fleurir la tombe de leur père. La route est longue, les environs du cimetière déserts. Peu enclin à prier, Johnny se souvient du temps où il était enfant et où il s’amusait à effrayer sa soeur en répétant d’une voix grave : "Ils arrivent pour te chercher, Barbara."

La nuit tombe. Soudain, un homme étrange apparaît. Il s’approche de Barbara puis attaque Johnny, qui tombe et est laissé pour mort. Terrorisée, Barbara s’enfuit et se réfugie dans une maison de campagne. Elle y trouve Ben, ainsi que d’autres fugitifs. La radio leur apprend alors la terrible nouvelle : des morts s’attaquent aux vivants.

 Photographie : George A. Romero
 Montage : George A. Romero, John A. Russo
 Musique : Scott Vladimir Licina
 Producteur : Russell Streiner, Karl Hardman pour Laurel Productions, Image Ten
 Distributeur : Les Acacias

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