Il était une fois les séries : Deux ans de vacances

 Type : Aventure
 1ère Diffusion France : ORTF (1974)
 Épisodes : 6 x 50 minutes
 Créée par : G. Grangier, C. Desailly
 Production : ORTF
 Musique : Alain Le Meur
 Interprètes : Franz Seidenschwan, Marc di Napoli, Werner Pochath, Rainer Basedow, Dominique Planchot, Didier Gaudron, Christian Sofron, Horia Pavel, Constantin Nedelcu

Ayant connu plusieurs rediffusions sur différentes chaînes (TF1, La Cinq, M6, La Cinquième, dans les années 80-90) cette série a touché un large public.

Vous devez vous souvenir, au moins, de ce fantastique générique sur fond de chanson de marin, composée pour l’occasion :

Vogue la vie, vogue l’aventure
Amis buvons sans mélancolie
Aux matelots, à nos joies futures
Chantons la vie qui nous réunit.

Vogue la vie, vogue l’aventure
Amis buvons sans mélancolie
Aux matelots, à nos joies futures
Chantons la vie qui nous réunit.

Doniphan Weldon est un élève studieux, mais un peu bravache, de la prestigieuse pension Chairman à Auckland en Nouvelle-Zélande à la fin du 19ème siècle. À la faveur de la visite de son oncle, Lord Buchanan, qui possède une somptueuse goélette, le Sloughi, qui doit rester au port pendant son séjour, il lui demande d’envisager une croisière de repos, qui doit emprunter les routes les plus sures du pacifique, pour lui-même et certains de ses camarades, tirés au hasard lors d’une fête paroissiale.

C’est ainsi que de jeunes aristocrates se retrouvent embarqués dans une folle aventure, qui les mène d’une partie de pêche improvisée un jour sans vent, au sauvetage de mystérieux rescapés, puis à se retrouver livrés à eux-mêmes en pleine tempête, leur bateau filant tout droit vers des récifs acérés.

Du spectacle des 6 épisodes, on ne peut que vivre l’Aventure avec un grand A.

La période (l’ère victorienne), les noms chantants (qui ne rêverait pas de faire partie d’un groupe au milieu de Doniphan, Gordon, Baxter, Garnett, Wilcox, Iverson, Briant, Service et son chien Phann, à bord du Sloughi, sous le commandement du Capitaine Hull, et des matelots O’Brien, Dick Sand et Whiterspoon), et leurs péripéties, sont l’essence même de l’aventure.

De plus qu’elle est vécue par des enfants, qui n’ont quasiment jamais quitté leur vie paisible (à part le français Briant qui voyagea de France). Heureusement, le jeune mousse Dick Sand, les prendra en amitié et les guidera, comme il le pourra.
La tension est grande, car, face aux forbans, l’inquiétant Forbes et la brute Pike, mais surtout face à la nature, les plus âgés des garçons auront bien du mal à consoler et protéger les plus jeunes.

Notez que le roman de Jules Verne avait déjà été adapté, dans de mauvaises productions (puis, plus tard, en bande dessinée, à soigneusement éviter).

Cette version, d’origine franco-germano-roumaine rend, elle, totalement hommage à l’œuvre originale, mais pas seulement.

En effet, des éléments sont empruntés d’une autre œuvre de l’auteur :

Un Capitaine de 15 ans.

C’est ainsi que Dick Sand remplace le mousse Moko, et que le fidèle Capitaine Hull fait son apparition.

Autre différence notable, le rythme. Le parti-pris de raconter l’aventure chronologiquement (ce que ne fait pas le roman, commençant par le naufrage) est une formidable idée pour l’adaptation à la télévision, nous offrant un fabuleux climax au cœur de l’intrigue, une gigantesque tempête lors de laquelle tout semble perdu, sous les hurlements du vent faisant penser à des râles humains.

Oh, bien entendu, on peut trouver à cette série des défauts dus à l’interprétation (ou doublages) de certains personnages. Mais le langage châtier, la tenue, et la fraîcheur de leurs relations (les personnalités s’entrechoquent devant l’adversité) ne peut que lancer le téléspectateur dans une aventure que tous les effets spéciaux du monde ne pourraient pas soutenir, comme un symbole universel de l’entrée dans la vie d’adulte.

Un petit mot sur les instigateurs de la série :

La réalisation est de Gilles Grangier (avec Sergiu Nicolaescu), un touche-à-tout, à qui l’on doit Le rouge est mis, Les Vieux de la vieille, Le Cave se rebiffe, Le Gentleman d’Epsom, Maigret voit rouge, La cuisine au beurre, Train d’enfer...
L’adaptation, et les formidables dialogues, sont de Claude Desailly, à qui l’on doit l’écriture d’une quinzaine de films, mais surtout les scénarios des séries Les Faucheurs de marguerites, Les Brigades du Tigre, Michel Strogoff, Les Cinq Dernières Minutes...

Pour finir, le plus important, Deux ans de vacances est à voir absolument.
Ne manquez, ni ne reportez, le visionnage de ce formidable moment.

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