Superman & Lois : Review 1.08 Holding the Wrench

Holding the wrench : tenir la clé anglaise, c’est ce que fait la personne qui veut aider mais qui n’a pas les talents requis pour effectuer le travail elle-même. Et c’est l’un des sujets qu’aborde ce huitième épisode. ’Nous sommes les humains extraordinaires dans une famille de surhommes’ dit une mère à son fils qui ne sent pas à la hauteur à côté d’un père et d’un frère qui possèdent des pouvoirs qu’il n’a pas.

Loïs (Elizabeth Tulloch) découvre les véritables motivations de Marcus/Captain Luthor (Wolé Parks) - qu’il convient à présent d’appeler John Henry Irons. Elle sait que son alter-ego sur l’autre Terre était l’épouse du faux journaliste et qu’ils avaient une fille ensemble. Cette révélation fait remonter à la surface un terrible souvenir, et lorsque Jonathan (Jordan Elsass) risque sa vie de façon stupide, elle n’arrive pas à se retenir et lui passe un savon XXL. Et c’est ce savon qui va l’amener à consulter une psy au cours d’une séance qui servira de fil conducteur à une partie de l’épisode. Ce que Loïs dit au Dr Wiles (Wendy Crewson) sonne terriblement vrai : la relation entre une mère et son enfant n’est jamais simple et elle a peur de ne pas réussir à réparer les choses avec Jonathan. Cet épisode a été écrit et réalisé par des femmes et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se sent : les mots qu’emploie Loïs sonnent vrai, et c’est une des choses qui me séduit tant dans cette série, je ne cesse de le répéter : son authenticité.

Superman (Tyler Hoechlin), quant à lui, essaie de découvrir comment va se dérouler la fin du monde que John Henry Irons essaye de prévenir, mais celui-ci ne veut parler qu’à Loïs. Le général Lane (Dylan Walsh) fait bien une tentative d’approche, mais elle se solde par un échec. L’intervention d’un antagoniste inattendu va redistribuer les cartes, mais pas à l’avantage de Superman. Évidemment, tout se finit bien, et John Henry l’extra-Terrien (ça sonne pas trop mal pour quelqu’un qui vient d’un univers parallèle, non ?) reconsidère sa position.

Pendant ce temps, au lycée... Jordan (Alex Garfin) laisse tomber le foot, et il soutient Sarah (Inde Navarrette) qui a décidé de surmonter son trac et de se présenter à une audition. Est-ce que cette séquence avait une raison d’être ? Pas pour cet épisode en tout cas, mais il fallait bien occuper le jeune acteur qui a déjà été beaucoup présent dans les épisodes précédents. Elle sert peut-être aussi à montrer à nouveau Kyle (Erik Valdez), le père de Sarah, sous un mauvais jour, de façon à ce que, lorsqu’il lui arrivera quelque chose de terrible, on s’en fiche complètement. Parce que Kyle, grand admirateur de l’immonde Morgan Edge (absent de l’épisode) ne rêve que de le servir, au grand désespoir de son épouse Lana (Emmanuelle Chriqui) qui fait tout pour lui éviter le pire, au risque de briser son ménage.

C’est un épisode très fort, non par son action, mais par ses sentiments. Quand Loïs pleure, c’est plus qu’une prestation d’actrice, c’est une femme qui pleure sur sa condition de mère et ça tord les boyaux. Je comprends que les fans de Superman le super-héros aient du mal avec Clark Kent le père de famille : tout est chamboulé, le fantastique disparaît souvent derrière le quotidien et, dans une série où l’on s’attend a priori à du muscle et de la baston à grand renfort d’effets spéciaux, on trouve surtout des sentiments et de l’intelligence. En sourdine les tripes et les roustons, voici l’avénement du coeur et du cerveau. C’est juste une question de goût finalement, car tous les éléments sont là qui font de cette série une pièce rare de la collection du CW.

 Episode : 108
 Titre : Holding the Wrench
 Date de première diffusion : 1er juin 2021 (The CW)
 Réalisatrice : Norma Bailey
 Scénariste : Kristi Korzec