Bombay Begums : Review de la saison 1

Bombay Begums est une excellente série indienne de huit épisodes d’une cinquantaine de minutes.

Le scénario de la créatrice Alankrita Shrivastava, qui le co-écrit avec Iti Agarwal et Bornila Chatterjee et qui co-réalise la série avec Bornila Chatterjee, se focalise sur cinq femmes provenant d’origine, de niveau social et de caste différente. Trois d’entre elles évoluent dans le milieu de la banque, la quatrième est la fille de l’une d’entre elle alors que la cinquième va demander un prêt pour espérer avoir une meilleure vie.

Les épisodes suivent les vies de ses cinq femmes qui s’entremêlent et montrent l’envers du décor d’un milieu de la banque pas toujours reluisant. De plus, ils permettent d’évoquer des sujets sociétaux importants, et qui font parfois grand bruit dans le pays, telle la quête du pouvoir, la famille, la sexualité, l’adultère, l’adoption, le système de castes et bien sûr les violences sexuelles faites aux femmes. Une thématique importante et particulièrement bien traitée qui occupe, en partie, la deuxième moitié de la saison. On peut aussi découvrir les difficultés pour un célibataire de trouver un logement dans cette grande métropole qu’est Bombay.

L’interprétation est remarquable. Pooja Bhatt est absolument formidable en PDG d’une banque qui s’est hissée à ce niveau par pure volonté. Shahana Goswami est magnifique en femme confrontée à son ambition et à la famille qu’elle souhaite fonder. Amruta Subhash est superbe en danseuse exotique voulant gagner une certaine respectabilité pour permettre à son fils de réussir ma vie. Plabita Borthakur est très bonne en jeune femme voulant être maîtresse de son existence et monter les échelons de la banque. Aadhya Anand est vraiment intéressante en fille adoptive de la PDG aux sentiments à vif.

Si les femmes tiennent le haut de l’affiche et sont omniprésentes, les hommes n’en sont pas moins oubliés. Il faut saluer la formidable prestation de Vivek Gomber, campant un mari voulant à tout prix avoir une famille. Un rôle particulièrement intéressant montrant à la fois les attentes d’une société patriarcale, et l’évolution d’un homme moderne. Manish Chaudhary est très bon en grand ponte charismatique de la banque. Danish Husain est bien sympathique en mari de la PDG. Et Vihaan Samat est impeccable en banquier au grand cœur.

La réalisation d’Alankrita Shrivastava et de Bornila Chatterjee est vraiment très bonne. Elle suit de près ses différents protagonistes et réussit à bien rythmer son récit et à captiver l’attention, notamment lors de scènes particulièrement palpitante, très bien filmées. Cette plongée au cœur du milieu bancaire, et de l’existence de femmes résilientes découvrant qu’elles peuvent compter les unes sur les autres, est réellement captivantes. Aussi, après une fin montrant des personnes personnages parfois en difficulté, il faut vraiment espérer qu’il y ait seconde saison pour découvrir comment chacune d’entre elle va réussir à mener à bien sa vie rêvée, tout en œuvrant un peu pour aider à améliorer les injustices de ce monde.

En effet, la banque ouvre un nouveau département s’adressant aux femmes défavorisés, ce qui permet de montrer la manière dans la société traite ces dernières, leur offrant quasiment aucun espoir d’émerger d’une certaine pauvreté dans laquelle leur statut de femme les enfonce encore plus.

Un très beau travail a été fait sur les décors, aussi bien majestueux et imposants que beaucoup plus sommaires, sur les costumes particulièrement bien choisis et trouvés pour chacun des protagonistes et sur les maquillages. La belle ville de Bombay sert de parfait écrin à cette chronique sociale, et parfois dramatique, brossant le portrait de femmes ne voulant plus se cantonner à leurs rôles traditionnels.

Il faut aussi saluer la très bonne musique qui accompagne la série et qui est particulièrement agréable à entendre. Les amateurs de Bollywood seront peut-être déçus de ne pas découvrir de scènes emblématiques de ce cinéma, toutefois, un grand soin a été porté aux chansons montrées, en mélangeant d’ailleurs des genres musicaux.

La première saison de Bombay Begums est particulièrement passionnante et vraiment addictive à suivre. Il est très dur de ne pas enchaîner les épisodes, tant on veut savoir ce qu’il va advenir aux protagonistes principaux et à l’évolution de leurs relations respectives. Avec une écriture remarquable et parfois très subtile, une fort belle mise en scène et des comédiens impeccables, dont les cinq rôles-titres crèvent l’écran, il ne faut vraiment pas passer à côté d’une série aussi intéressante permettant de prendre l’ampleur d’une Inde moderne et de femmes aux tempéraments et aux envies universels.

Remarquable et fascinant.

 Episode : 1.01 à 1.06
 Titre : Femmes qui courent avec les loups, Amour, La Couleur pourpre, La Cloche de détresse, Le Carnet d’or, Une Chambre à soi
 Date de première diffusion : 8 mars 2021 (Netflix)
 Créateur : Alankrita Shrivastava
 Réalisateur : Alankrita Shrivastava, Bornila Chatterjee
 Scénariste : Alankrita Shrivastava, Iti Agarwal, Bornila Chatterjee
 Avec : Pooja Bhatt, Shahana Goswami, Amruta Subhash, Plabita Borthakur, Aadhya Anand, Manish Chaudhary, Vivek Gomber, Danish Husain, Rahul Bose, Imaaduddin Shah, Sanghmitra Hitaishi, Vihaan Samat

Des conseils d’administration aux marges de la société, cinq femmes ambitieuses d’origines diverses naviguent entre rêves et déceptions dans le Mumbai d’aujourd’hui.

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