Last Chance U Basketball : La Review de la série documentaire Netflix

Il y a des programmes qui ne perdent que peu en qualité d’années en années. Malgré quelques variations, au fur et à mesure des saisons, on aime retrouver son programme fétiche, car on sait ce que l’on va y retrouver.

Last Chance U entre dans cette catégorie. Amateurs de documentaire sportif en immersion, illustrant l’apport du sport d’un point de vue social et sociétal, s’intéressant aux humains derrière les sportifs, cette série est faite pour vous.

Après cinq saisons à s’intéresser au sport roi des USA, le football américain, le programme bascule sur un sport d’intérieur largement plus connu mondialement, avec Last Chance U Basketball. Alors est-ce que ce changement vient altérer la qualité habituelle ? Tout en sachant que la saison suivit débute en août 2019 pour se conclure en mars 2020…

Passion et Dieu en cité des Anges

Comme à chaque saison, les équipes mises en avant ont un coach charismatique sortant de l’ordinaire. John Mosley, entraîneur débutant étant devenu le meilleur de l’histoire d’East Los Angeles College (ELAC) en huit ans. Il est ce que l’on peut appeler un entraîneur « vocal ».

Passionné jusque dans ces tripes, professeur de remise en forme au sein de l’université, il n’hésite pas à challenger constamment ses joueurs avec des hurlements et d’autres méthodes de management atypiques. Marié, excellent père de trois enfants, il officie en tant que diacre dans une modeste paroisse. Son rapport à Dieu imprègne tous les épisodes. Sans entrer dans le prosélytisme, ce rapport lui permet de relativiser beaucoup de ses colères et de donner un cap à ses « hoopers », ayant souvent connus des jeunesses tourmentées.

Malgré ses excès, le documentaire donne de lui une bonne image, en particulier avec la fin de saison, sublimant le personnage. Avec toujours ce dosage de prises de vue au vif et d’interviewes intimistes permettant d’installer un lien empathique avec le spectateur.

Deuxième chance pour destins troublés

L’université d’ELAC est un Junior College. Situé dans la banlieue est de Los Angeles, cet établissement permet un cursus de deux ans post-bac, donnant accès à un parcours universitaire à presque 30000 étudiants. Dans un pays où les frais d’inscriptions des facs privés peuvent être pharamineux, les JUCO donnent des perspectives à de nombreux jeunes.

L’équipe de basket d’ELAC, les Huskies, est construite sur le même principe : aller chercher des joueurs de grandes universités ayant fautés, n’ayant pas eu les bonnes notes et donnant leurs chances à certains destins brisés.

Car dans le monde merveilleux du sport universitaire américain, rapportant beaucoup d’argent, si vous n’êtes pas une superstar, les bourses d’études sont très vites perdues et beaucoup de joueurs modestes se retrouvent sans rien alors que leur seule perspective initiale était de devenir professionnel en NBA.

Orphelin, test de drogue raté, problèmes de gestion de la colère et cognitif, tous ses jeunes se donnent une deuxième chance en intégrant cette équipe, en acceptant de se fier à l’exigeant Coach Mosley tout en essayant de valider une année universitaire. Ajoutez à cela l’objectif de devenir champion de Californie et vous obtiendrez le parfait mélange typique de Last Chance U.

Des portraits, des confidences, des caméras espionnes, avec au centre de tout cela, de la narration autour des matches donnant un rendu visuel sublimant l’esthétique du sport.
Le contexte historique ajoutant encore plus un caractère exceptionnel à cette saison.

[SPOILER] 2020, annus horribilis

Le début d’année 2020 fut marqué par un événement traumatisant pour la ville de Los Angeles, la mort de Kobe Bryant. L’un des meilleurs basketteurs de tous les temps était grandement impliqué dans la communauté locale. Adulé par tous les jeunes du programme d’ELAC, son décès a bouleversé les Angelenos.

Mars 2020. À l’orée de jouer enfin leur première finale, un virus venu de Chine vient mettre un terme à leurs rêves de fin de saison victorieuse, de manière brutale. Et par la même, mettre en parenthèse leur chance d’obtenir une bourse pour entrer dans une grande université cotée et l’espoir de devenir professionnel.

Les caméras de Greg Whiteley, Adam Leibowitz et Daniel George McDonald ont eu la « chance » exceptionnelle d’être témoin de ces deux événements donnant un côté historique à la série.

Cette première saison hors football est donc clairement exceptionnelle et un incontournable pour cette année 2021.

 Titres : The Window ; Hooper ; Jenny ; In My Father’s House ; Colby Ranch ; Get Thee Behind Me ; Lifers & Bound for Promised Land
 Date de première diffusion : 10/03/2021 (NETFLIX)
 Réalisateur : Greg Whiteley ; Adam Leibowitz & Daniel George McDonald
 Créé par : Greg Whiteley

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