Space Sweepers : Review du film Netflix

Sur le sempiternel thème de la quête, ce film ne brille pas forcément par l’originalité de son scénario, mais le travail artistique est plutôt impressionnant.

Le contexte de l’histoire fait beaucoup penser à Elyseum : pendant que la Terre se meurt, une poignée de privilégiés se dore la pilule dans une luxueuse station orbitale. Ces méchants profiteurs, sélectionnés par le richissime Sullivan (Richard Armitage), attendent avec impatience de pouvoir s’installer sur Mars qui est en cours de terraformation. Pendant ce temps, le reste de l’humanité survit sur une Terre version Blade Runner 2049, avec nuage orange et tutti quanti.

L’équipage du Victory - des ferrailleurs de l’espace - récupère toutes les merdes qui traînent en orbite, c’est un job comme un autre, mais ce n’est pas comme ça qu’ils vont devenir riches. C’est une drôle d’équipe : le capitaine Jang (Kim Tae-ri) est une ancienne ingénieure de la société de Sullivan ; le pilote, Tae-ho (Song Joong-Ki), est un ancien membre de la milice de Sullivan, le mécano, Tiger Park (Seon-kyu Jin) est un ancien chef de gang et le harponneur, Bubs, est un ancien robot militaire qui rêve de se payer une vraie peau. Une équipe soudée qui n’a qu’une ambition : gagner rapidement beaucoup d’argent. C’est surtout critique pour Tae-ho qui a perdu sa fille dans un accident spatial et qui n’a pas les moyens de lancer les recherches pour la retrouver.

La découverte d’un petite passagère clandestine, Dorothy (Ye-Rin Park), va remettre les choses en perspective : la gamine est recherchée par les autorités car elle appartiendrait au groupe Black Fox, des terroristes qui se seraient juré de détruire l’oeuvre de Sullivan. Les médias racontent que Dorothy est une androïde munie d’une bombe et qu’elle représente un grave danger. L’équipage du Victory décide de négocier avec le ’créateur’ de Dorothy qui est prêt à payer 2 millions de dollars pour la récupérer. Mais Dorothy n’est pas une androïde, c’est une véritable petite fille avec des pouvoirs qui pourraient sauver l’humanité.

L’équipe de bras cassés qui va sauver le monde, c’est un grand classique, mais quelque part, on ne s’en lasse pas. Les personnages ne sont pas particulièrement originaux, si ce n’est le robot Bubs qui désire tellement ressembler à un être humain et qui fait un excellent ’comic relief’. L’histoire de Tae-ho est touchante et l’on aimerait bien qu’il puisse retrouver sa petite fille, mais sa façon de systématiquement mettre son besoin d’argent en priorité est pesante. La petite Dorothy est adorable, le rayon de soleil du film, et chaque scène dans laquelle elle apparaît est un moment de douceur dans cet univers de brutes. Les liens qui se nouent entre elle et l’équipage du Victory sont subtilement élaborés, et c’est pour moi la plus grande force du scénario.

La plupart des acteurs qui jouent les seconds rôles caucasiens sont particulièrement mauvais, et ça casse un peu l’ambiance. On n’a même pas la possibilité de les entendre parler en français (ça aurait peut-être pu améliorer la sauce) car le multilinguisme est l’un des effets importants de l’histoire et la version française ne concerne que les personnages qui parlent coréen. Alors il faut subir le jeu insupportable de ces acteurs qui n’ont pas réussi dans leurs propres pays...

Indéniablement, les trois points forts du film sont les effets spéciaux, la cinématographie et la réalisation. C’est parfois touffu et j’ai eu du mal à déchiffrer certaines scènes d’action, mais le cinéma asiatique est connu pour son côté un peu ’too much’, c’est sa marque de fabrique et dans le cas présent, c’est tout à fait à propos et très satisfaisant visuellement.

Un space opera divertissant.

2092 : les hommes ont réussi à rendre la Terre quasiment inhabitable. Une partie de l’humanité à été ’choisie’ pour vivre dans une station orbitale, dans le confort et l’air pur, pendant que l’autre partie survit tant bien que mal à la surface de la planète. En orbite, des ferrailleurs de l’espace récupèrent des déchets dans l’espoir de se faire quelques dollars. C’est le cas de l’équipage du Victory, dont les membres ont un paquet de trucs à se reprocher. Ils découvrent dans leur soute une passagère clandestine, Dorothy, une enfant recherchée par les forces de l’ordre car elle serait une androïde appartenant à un groupe terroriste qui souhaite s’en servir pour détruire l’ordre établi. Mais dans l’espace tout se négocie et l’équipage du Victory voit en Dorothy une belle source potentielle de cash.

 Durée du film : 2 h 16
 Titre original : Seungriho
 Date de sortie : 05/02/2021
 Réalisateur : Sung-hee Jo
 Scénaristes : Yoon Seung-min, Yoo-kang Seo-ae, Jo Sung-hee
 Interprètes : Song Joong-ki, Kim Tae-ri, Jin Seon-kyu, Yoo Hae-jin, Richard Armitage
 Photographie : Byun Bong-sun
 Montage : Nam Na-young, Ha Mi-ra
 Musique : Kim Tae-seong
 Décors : Samuel King
 Producteur : Bidangil Pictures, Dexter Studios
 Distributeur : Netflix France

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