Minuit dans l’univers : La review du film Netflix

Minuit dans l’univers est un très bon film de fin du monde vraiment original réalisé et interprété par George Clooney.

Le scénario de Mark L. Smith, qui est l’adaptation du roman de Lily Brooks-Dalton, présente une catastrophe qui est en train de détruire la Terre. Un homme décide de rester seul dans une station située au pôle Nord et va tout essayer pour avertir un vaisseau spatial revenant de mission de ne pas atterrir sur la planète.

Le récit se focalise en grande partie sur les tribulations de ce solitaire. Tout en offrant de belles séquences se passant dans le vaisseau spatial. Il y a un très fort contraste entre les paysages désolés, enneigés et souvent frappés par un vent incessant du pôle et ceux souvent d’un grand calme au cœur de cet aéronef hyper moderne.

La réalisation de George Clooney est très bonne. Ce dernier joue parfaitement avec les flous et les cadrages, les ombres et les impressions pour faire entrer le spectateur dans un cauchemar parfois éveillé. Il sait très bien se mettre en scène dans le rôle du personnage principal, tout en offrant de fort belles séquences aux autres protagonistes. Il utilise aussi à merveille les codes des différents genres, en passant régulièrement d’une œuvre intimiste et psychologique à de la pure science-fiction, tout cela sur fond crépusculaire et poétique de la disparition de l’humanité.

Néanmoins, le long métrage aborde aussi la thématique de la famille et celle de la résilience, alors que les sentiments des uns et des autres, et leurs réactions face à la fin monde, sont très variés.

Il faut saluer le magnifique travail sur les décors de James D. Bissell qui sont vraiment très beaux. De superbes effets spéciaux leur apportent une grande dimension, permettant aussi de croire aux aventures spatiales de cet équipage d’explorateurs. Plusieurs éléments techniques évolués aident à croire à ce futur proche, alors que le drame se déroule avant tout à hauteur humaine. Les très beaux costumes de Jenny Eagan, notamment les scaphandres, apportent un grand plaisir visuel à une œuvre dense. D’autant que la superbe photographie de Martin Ruhe renforce cette impression de se retrouver parfois entre rêve et réalité.

George Clooney est excellent en homme essayant de se réconcilier avec son passé pour aider le dernier bastion de l’humanité. Caoilinn Springall est fort juste en jeune fille se retrouvant coincée elle aussi dans la station polaire. Felicity Jones est très bonne dans le rôle de la chargée des communications du vaisseau spatial. David Oyelowo l’est tout autant dans le rôle de son commandant. Tiffany Boone est attachante en jeune astronaute. Et Demian Bichir et Kyle Chandler sont sympathiques en membres d’équipage.

Quant à la musique d’Alexandre Desplat, elle accompagne à merveille ce récit du chant du cygne de l’humanité, aidant à en arrondir sa cruelle brutalité.

Minuit dans l’univers est un très bon film qui présente une fin du monde intimiste. Avec un scénario bien écrit, une superbe mise en scène et de formidables acteurs, ce mélange entre drame psychologique et science-fiction rutilante fonctionne à merveille.

Émouvant et spectaculaire.

IA

Minuit dans l’univers est ce que je qualifierais de conte dramatique de science-fiction. Posons le décor. Nous sommes en l’an 2047. La Terre a connu une mystérieuse catastrophe qui semble avoir mis fin au monde tel que nous le connaissons. Le mystère reste entier quant à savoir de quoi il s’agit et c’est dans ce contexte que le Dr Augustin Lofthouse (Clooney) est à un tournant de sa vie. Alors que sa fin est proche, c’est le moment pour lui de vivre ses regrets les plus profonds. En parallèle, l’équipage de l’Ether est sur le chemin du retour suite à une mission cruciale sur une Lune de Jupiter. Hors contact avec la Terre depuis la catastrophe, ils ignorent ce qui est arrivé. Augustin va tout faire pour tenter de rentrer en contact avec eux.

Le récit, écrit par Mark L. Smith, scénariste de The Revenant entre autres, suit 2 lignes distinctes. Celle centrée sur Augustin, isolé volontaire sur un site d’observation dans l’Arctique, et celle centrée sur l’équipage constituée de Sully (Felicity Jones), Mitchell (Kyle Chandler), Adewole (David Oyelowo), Maya (Tiffany Boone) et Sanchez (Damian Bichir), qui tente de comprendre ce qui se passe sur Terre, cette dernière restant sans réponse à leurs appels. Si la première partie du film est très majoritairement dédiée à Augustin, la seconde est presque’exclusivement réservée à l’Ether.

Premier point positif du long métrage, il est le fait de George Clooney. Adepte du plongeon profond dans l’âme des personnages, il va creuser dans celle de Augustin jusqu’à nous révéler - plutôt tardivement - les regrets qui le rongent. Mais ce n’est pas le seul, il fouille également dans l’âme de tous ses personnages et c’est ce qui donne une note dramatique à ce conte de science-fiction. Côté interprétation, Clooney est très à son aise en vieux scientifique malade et rongé. Le reste de la distribution fait le travail. J’aurais aimé voir Kyle Chandler dans un rôle un peu plus important. Le talent et le charisme de l’acteur est néanmoins présent et donne encore plus de crédit à l’ensemble.

Autre point positif, la conception de production est parfaite. On se trouve dans un futur pas si lointain (dans 27 ans). Certes, le film montre certains progrès techniques, en particulier dans les scènes sur l’Ether, mais aussi dans le centre de recherche de Augustin, mais il n’est absolument pas entré dans la surenchère technologique et cela ne fait que renforcer la justesse du propos. Le design est impeccable, depuis les costumes des astronautes jusqu’au vaisseau spatial Ether. Ce dernier est tout simplement très réussi.

Les décors sont époustouflants. Tant ceux de l’Arctique, balayés par un froid glacial, que ceux traversés par Sully par exemple. Les visuels sur la Lune de Jupiter, objet de la mission de l’équipage, sont de très bonne facture. L’intérieur de l’Ether, tout comme celui du laboratoire de Augustin, est sobre, sans surenchères de gadgets inutiles.

Le film réserve également une incroyable scène dans l’espace, lors d’une sortie extra-véhiculaire filmée telle un balai du Bolchoï. Les personnages, en combinaison spatiales, se déplacent avec cette aisance digne de ballerine sur un fond musical de piano et de violon enivrant. Les images sont superbes. C’est d’ailleurs à ce moment-là que les effets visuels sont les plus réussis et dignes de certaines productions hollywoodiennes qui sortent dans les salles. George Clooney semble avoir énormément appris de son passage dans le film Gravity de Alfonso Cuarón.

Minuit dans l’univers est une grande réussite. Les connaisseurs du style George Clooney seront ravis, ceux qui ne connaissent pas apprécieront sans doute. Amateurs de "SF = Action", vous ne trouverez peut-être pas votre bonheur, mais jetez-y un petit coup d’oeil, il en vaut franchement la peine.

Une belle réussite.

DT

Dans ce film post-apocalyptique, Augustine, scientifique solitaire basé en Arctique, tente l’impossible pour empêcher l’astronaute Sully et son équipage de rentrer sur Terre. Car il sait qu’une mystérieuse catastrophe planétaire est imminente…

Inspiré du roman éponyme de Lily Brooks-Dalton, plébiscité par la critique.

 Durée du film : 2 h 02
 Titre original : The Midnight Sky
 Date de sortie : 23/12/2020
 Réalisateur : George Clooney
 Scénariste : Mark L. Smith d’après l’œuvre de Lily Brooks-Dalton
 Interprètes : George Clooney, Felicity Jones, David Oyelowo, Tiffany Boone, Demian Bichir, Kyle Chandler, Caoilinn Springall
 Photographie : Martin Ruhe
 Montage : Stephen Mirrione
 Musique : Alexandre Desplat
 Costumes : Jenny Eagan
 Décors : James D. Bissell
 Producteur : George Clooney, Grant Heslov, Keith Redmon, Cliff Roberts pour Smokehouse Pictures, Anonymous Content, Syndicate Entertainment, Netflix, Truenorth Productions
 Distributeur : Netflix France

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