3615 Monique : Review de la Saison 1
Pour sa nouvelle série maison, OCS a décidé de (re)plonger les téléspectateurs dans les années 80. Une époque qui rappellera quelques souvenirs aux plus âgés d’entre nous et montrera aux nouvelles générations qu’il n’y a pas si longtemps que cela, il existait une époque sans smartphone, sans Internet et sans réseaux sociaux.
Pour rappel le Minitel pour " Médium interactif par numérisation d’information téléphonique " a fait de la France un pays précurseur dans le domaine de la télématique mondiale en permettant de fournir et échanger des informations au travers d’un écran et avec un clavier. Malgré des limitations technologiques énormes, les protagonistes principaux de 3615 Monique vont pourtant créer un service de Minitel rose, précurseur de l’utilisation du Web que nous connaissons aujourd’hui. Alors que rien ne semblait les destiner à collaborer ensemble trois étudiants, Simon, Stéphanie et Toni vont mettre à profit leurs compétences respectives en fournissant un service répondant à un besoin, certes tabou, mais massif, ne leur demandant pas de ressources matérielles trop importantes.
Pour grossir le trait, 3615 Monique est une sorte de croisement frenchie improbable entre The Social Network et Stranger Things où, aux origines d’une success story numérique se mêle une description nostalgique de la France des années 80. Ceci étant dit, il serait réducteur de réduire les ambitions de la série en ne citant que ces deux mastodontes du grand et du petit écran. En effet, d’une part, à travers le très geek et puceau Simon, on retrouve tout un pan de la comédie made in France dont les Beaux gosses de Riad Sattouf a été le meilleur représentant. Cependant, cet aspect régressif est idéalement contrebalancé par une reconstitution très réaliste d’une France Giscardienne qui va connaître ses premières années sous Mitterrand. Il faut ainsi saluer le travail très réussi sur les décors, les costumes et le contexte technologique qui donnent vraiment l’impression au téléspectateur de se retrouver dans une archive de l’INA. On (re)découvre ainsi comment la société française de l’époque avait du mal à sortir du carcan des conventions et à quel point l’émancipation de la sexualité, s’est faite de manière dissimulée.
Il a sans doute été difficile pour le scénariste de trouver le juste équilibre pour que la série ne paraisse ni trop kitch, ni maladroitement parodique et s’il a été atteint c’est grâce à casting au diapason qui apporte énormément de crédibilité à l’ensemble. On a ainsi dans le rôle de l’introverti Simon l’étonnant Arthur Mazet qui, depuis qu’on l’a découvert adolescent dans Nos Jours Heureux, nous épate par le changement de registre de ses différents rôles (La colle). Son antagoniste et associé , est joué par Paul Scarfoglio qui continue de se construire une place de choix sur le petit écran (Les Grands, Skam) avec sa gouaille et son physique de boy next door. Il y a aussi l’étonnante Vanessa Guide (Les nouvelles aventures d’Aladin) parfaite en prostituée au grand cœur et enfin David Salles, l’éternel second rôle (Case Départ), qui excelle en proxénète impulsif et violent.
Au final, en mode bingewatching, les 10 épisodes de 22 minutes se laissent regarder avec un plaisir constant : les péripéties s’y enchaînent avec intelligence, les protagonistes devant constamment faire face à des obstacles qui les obligent impérativement à évoluer pour s’en sortir. On regrettera toutefois la résolution un brin artificielle d’une situation de crise majeure lors du dernier épisode, bien que l’on puisse espérer avoir des réponses dans la prochaine saison si elle se fait. On a tout de même hâte de découvrir la suite de cette success story bien de chez nous !
ÉPISODE
Episode : 1.01 à 1.10
Titre : 3615 Stephanie, 3615 Fantasme, 3615 Mitterand, 3615 Clara, 3615 Toni, 3615 Q, 3615 Angelo, 3615 Chantal, 3615 Libération, 3615 Simon
Date de première diffusion : 17 décembre octobre (OCS)
Créateur : Emmanuel Poulain-Arnaud
Réalisateur : Simon buisson
Scénariste : Armand Robin
RÉSUMÉ
Dans la France du début des années 80, Simon, Toni et Stéphanie incarnent une nouvelle génération prête à tout pour s’approprier cette nouvelle décennie. Du fin fond de leur banlieue, leur idée révolutionnaire va contribuer à la désinhibition sexuelle de tout un pays.
3615 MONIQUE, c’est l’histoire de la collaboration de ces trois étudiants qui vont créer le premier service de minitel rose. Une aventure pleine d’apprentissage, de désir et passion mais aussi inévitablement de mensonges et trahisons.
Grisés par cette révolution technologique sulfureuse, le trio est en réalité sur le point de bâtir les prémisses des relations dématérialisées et les fondations d’internet. Ils imaginent, sans le savoir, le premier réseau social de l’histoire.
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