Mank : La review du film Netflix

Date : 06 / 12 / 2020 à 11h30
Sources :

Unification


Mank est un très bon film de David Fincher qui correspond au biopic d’une partie de la vie du scénariste Herman J. Mankiewicz.

Le scénario de Jack Fincher raconte la genèse de l’histoire de Citizen Kane. En effet, le jeune Orson Welles reçoit les presque pleins pouvoirs pour faire le film qu’il veut au début des années 40. Il va alors contacter l’auteur Herman Mankiewicz, « Mank », et l’installer dans un ranch afin qu’il se remette d’un accident et qu’il écrive, loin de toute distraction, le scénario qu’il lui demande.

Le récit présente donc la manière dont ce dernier a rédigé son texte en s’inspirant fortement de la vie du mania de la presse William Randolph Hearst qu’il côtoyait. De nombreux flashbacks sont insérés, permettant de découvrir les années 30 vues à travers les yeux d’un Mank qui revient sur les événements marquants du milieu hollywoodien et de la politique locale.

Le film de David Fincher est réellement brillant visuellement. On voit que ce dernier maîtrise parfaitement sa connaissance du milieu cinématographique des années 30. L’œuvre est d’ailleurs parfois extrêmement pointue et de nombreuses références risquent de passer inaperçues chez quelqu’un qui n’a pas cette passion des années 30 californiennes. D’autant que le texte est parfois un peu verbeux et que la très grande multiplicité de personnages, qui se côtoient parfois brièvement, nécessite une grande attention pour pouvoir saisir tous les tenants et les aboutissants des propos échangés.

La mise en scène est vraiment brillante. Elle s’appuie sur le splendide travail sur la photographie d’Erik Messerschmidt qui est vraiment impressionnante et sur un noir et blanc particulièrement somptueux qui rend un hommage appuyé à cette période à l’issue de laquelle la couleur commençait à peine à faire une timide incursion sur grand écran.

Les séquences sont très belles. La manière dont les scènes s’imbriquent, à l’aide du montage impeccable de Kirk Baxter, forme un véritable ballet visuel permettant au spectateur de plonger au cœur des souvenirs d’un homme que son alcoolisme chronique allait emporter une décade après le tournage de son script, considéré comme son œuvre majeure.

Gary Oldman crève littéralement l’écran dans le rôle-titre. Il est particulièrement impressionnant en homme n’ayant pas la langue dans la poche, à l’humour parfois douteux, qui permet de passer en revue une décennie au cœur de l’empire hollywoodien et de la politique californienne. Amanda Seyfried est magnifique en maîtresse de Hearst, parfaitement interprété par Charles Dance. La comédienne est vraiment très juste en jeune femme intelligente, elle est aussi adepte de la boisson, et bonne dans ses rôles.

Elle réhabilite le nom d’une actrice, à tort considéré comme le modèle exact de l’épouse du personnage de Citizen Kane. Une femme qu’Orson Welles a lui-même défendu après la sortie de son film, indiquant qu’il s’agissait d’un personnage de fiction n’ayant pas existé.

Un très grand soin a été apporté aux costumes très variés par Trish Summerville et aux fort beaux décors par Donald Graham Burt. On a vraiment l’impression de se retrouver projeté en plein cœur des années 30, juste après la Grande dépression de 1929 qui a durement impacté le pays, y compris l’industrie cinématographique.

La musique de Trent Reznor, d’Atticus Ross et d’Erik Messerschmidt est très agréable à écouter, ne prenant jamais le pas sur le récit et les images qui sont montrées. Le travail sur le son est aussi digne d’intention et les amateurs pourront entendre le bruit du grésillement de la bobine qui tourne dans le générique final. David Fincher a, de plus, poussé le soin du détail de son long métrage jusqu’à imprimer les marques des changements de bobines effectués régulièrement durant les 2h20 de l’œuvre.

Mank est un très bon film, brillamment réalisé et splendide visuellement. Il s’appuie sur un très bon scénario permettant de découvrir la création d’une œuvre majeure du siècle précédent et permet de se plonger dans le Hollywood des années 30 à travers l’homme qui a donné le jour à son scénario. Une immense minutie apportée à la mise en scène, au cadrage, à la photographie et d’excellents comédiens en fond un grand moment de cinéma. Et un long métrage incontournable pour tous les amateurs du septième art et de son histoire.

Impressionnant et captivant.

SYNOPSIS

Le Hollywood des années 1930 revisité à travers le regard d’Herman J. Mankiewicz, critique social et scénariste alcoolique, alors qu’il s’efforce de finir "Citizen Kane".

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 11
- Titre original : Mank
- Date de sortie : 04/12/2020
- Réalisateur : David Fincher
- Scénariste : Jack Fincher
- Interprètes : Gary Oldman, Amanda Seyfried, Lily Collins, Tom Pelphrey, Arliss Howard, Tuppence Middleton, Monika Gossmann, Joseph Cross
- Photographie : Erik Messerschmidt
- Montage : Kirk Baxter
- Musique : Trent Reznor, Atticus Ross, Erik Messerschmidt
- Costumes : Trish Summerville
- Décors : Donald Graham Burt
- Producteur : Douglas Urbanski, Cean Chaffin, Eric Roth pour Netflix
- Distributeur : Netflix France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Mank



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