Warrior : Review de la Saison 2
Vendue comme étant basée sur les écrits de Bruce Lee, c’est surtout la patte de Jonathan Tropper, showrunner de la cultissime série Banshee qui donne à Warrior toute sa saveur. Une saveur sacrément épicée où quelques scènes de sexe se conjuguent à des scènes d’action dantesques avec des coups pleuvant durement et du sang qui coule à flots.
Alors que Banshee se déroulait en grande partie dans une petite ville américaine, Warrior se déroule à San Francisco peu de temps après la Guerre de Sécession et bénéficie donc de costumes d’époque magnifiques et de décors grandioses où s’affairent des centaines de figurants. Dans cette seconde saison, la guerre des Tongs bat son plein et chacun sera prêt à tout pour parvenir à accomplir ses objectifs, et ce, pour notre plus grand plaisir.
Si les enjeux de l’intrigue sont plutôt simples et reposent sur beaucoup de choses déjà vues ailleurs, il y a suffisamment de rebondissements pour que l’on ne s’ennuie jamais et que l’on en redemande. Il faut dire que le casting suinte de charisme et parvient très rapidement à nous embarquer dans tout ce que vivent les personnages. Ajoutez à cela la plus-value que représentent les incroyables scènes de combats chorégraphiées et vous obtenez alors un spectacle d’une générosité rare, qui a fait de Warrior un classique instantané pour beaucoup de spectateurs.
La fin de la première saison laissait la porte ouverte à de nombreuses évolutions pour les personnages, mais aussi certaines attentes : Jun fils allait-il finir par ravir le pouvoir à son père ? Ah Sahm va t-il devenir le justicier que nous attendons tous et mettre fin aux manigances de sa sœur ? Accessoirement, va t-il enfin affronter Dylan Leary ? L’amitié entre Lee et O’Hara va-t-elle résister à la passion de ce dernier pour les jeux d’argent ? Penelope Blake va-t-elle arriver à se détacher de l’emprise de son mari ?
Sans surprises, on obtient dans cette nouvelle saison la réponse à toutes ces questions, mais les scénaristes ont bien entendu mis les circonvolutions nécessaires pour diluer agréablement l’obtention de ces réponses. Des réponses pour la plupart très satisfaisantes et qui apportent de surcroît son lot de conséquences pour la plupart cataclysmiques.
Parmi les circonvolutions bienvenues, c’est l’arrivée de toute une flopée de personnages qui participent grandement au plaisir renouvelé qu’on a à découvrir cette nouvelle saison. Des personnages plus inclusifs que ce soit en terme de sexualité ou d’origine ethnique, à l’image d’une série toujours plus axée sur l’intégration difficile de tous ces immigrés qui pensaient trouver fortune ou au moins de quoi vivre décemment en venant aux États-Unis. Néanmoins l’une des forces de la série et de ne faire preuve d’aucun manichéisme et de montrer les personnages dans toute leur humanité, même si celle-ci n’est pas des plus flatteuses.
Même si on regarde avant tout Warrior pour ses scènes d’action et sa capacité à nous dépayser et nous divertir, la série nous abreuvent de messages humanistes ou politiques qui prennent tout leur sens dans un neuvième épisode d’anthologie, où un événement particulièrement sordide donne lieu à des scènes ou plus que jamais, Gangs of New York rencontre le meilleur des films de Kung fu.
Rassurez-vous, nul besoin d’attendre cet épisode pour savourer la série où les répliques affûtées se succèdent aux coups les plus mortels. De plus, chaque protagoniste a le droit à son heure de gloire et quand les moins habiles au combat doivent faire face à la mort, la pression monte comme jamais, jusqu’à ce que le souffle coupé, on arrive à un cliffhanger des plus frustrants donnant envie de découvrir la suite au plus vite.
Vous l’avez compris, cette seconde saison est une véritable réussite et vu son dénouement, la suite devrait de nouveau rabattre pas mal de cartes. Mine de rien, de petit plaisir coupable d’initiés, Warrior est en train de devenir la série dont on a envie de parler autour de nous. Non seulement pour échanger sur tous ces moments de bravoure qui nous ont donné tant de plaisir, mais aussi pour évoquer toutes ces scènes ignobles qui font tristement écho à l’Amérique des Proud Boys que nous connaissons aujourd’hui. Que la série puisse nous faire penser qu’un jour, un héros se soit élevé pour se débarrasser d’eux à coups de nunchaku est certainement la plus belle chose qu’elle ait fait de mieux.
Que cette douce utopie continue de nous émerveiller pour de nombreuses saisons encore !
ÉPISODE
Episode : 2.01 à 2.10
Titre : Learn to Endure, or Hire a Bodyguard, The Chinese Connection, Not How We Do Business, If You Don’t See Blood, You Didn’t Come to Play, Not for a Drink, a F*ck, or a G**damn Prayer, To a Man with a Hammer, Everything Looks Like a Nail, If You Don’t See Blood, You Didn’t Come to Play, All Enemies, Foreign and Domestic, Enter the Dragon, Man on the Wall
Date de première diffusion : 2 octobre (HBO) - 3 octobre 2020 (OCS)
Créateur : Jonathan Tropper
Réalisateur : Jonathan Tropper, David Petrarca, Loni Peristere, Dustin Nguyen
Scénariste : Jonathan Tropper, Brad Kane, Evan Endicott, Josh Stoddard
Avec : Andrew Koji, Olivia Cheng, Jason Tobin, Dianne Doang, Kieran Bew, Tom Weston-Jones, Joanna Vanderham
RÉSUMÉ
La série se déroule pendant la guerre des tongs à la fin des années 1870 à San Francisco. Elle suit Ah Sahm, un prodige des arts martiaux qui émigre de Chine à la recherche de sa sœur, mais qui se retrouve vendu à l’un des plus puissants tong du quartier chinois.
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