Hollywood : Review de la saison 1

Date : 04 / 05 / 2020 à 13h45
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Unification


Il n’y a aucun doute : Ryan Murphy, (Nip-Tuck, Glee, Pose) est l’un des nouveaux princes d’Hollywood (une des nouvelles reines ?). Mais il le dit lui même : pour en arriver là, ça n’a pas été tous les jours facile. Être gay aux USA, ce n’est déjà pas évident, alors en plus utiliser la télévision pour faire valoir les droits des minorités : femmes, blacks, LGBTQ... c’est un sacré défi ! Mais c’est ce qu’il aime faire, et avec Hollywood, il enfonce le clou un peu plus profondément. Si je peux me permettre cette image, en toute candeur...

Ryan Murphy et son partenaire d’écriture Ian Brennan se sont lancés dans l’uchronie, un genre de plus en plus populaire que l’on retrouve entre autres dans la superbe série For All Mankind. Le principe est simple : on prend des événements du passé et on les réécrit à la sauce qui nous arrange. Voici les principaux ingrédients de ces plats décalés que les auteurs nous ont préparés :

Jack Costello (David Corenswet) est revenu de la guerre intact, avec sa belle gueule à damner un saint. Il est marié à Henrietta (Maude Apatow) qui est enceinte. Il rêve de devenir une star et fait la queue tous les matins devant la grille des studios ACE dans l’espoir d’être choisi pour faire de la figuration. En attendant qu’on lui donne sa chance, il doit gagner rapidement de l’argent pour assumer sa future famille, et il accepte à contrecoeur de travailler pour Ernie (Dylan McDermott) qui possède une station service où on ne s’occupe pas que de voitures...

Roy Fitzgerald (Jake Picking) n’a pas inventé l’eau tiède. Il est bien bâti, plutôt agréable à regarder, et il est convaincu que ses atouts physiques lui suffiront pour devenir acteur. D’autant qu’il joue comme un manche de pelle. Alors il prend pour agent l’immonde Henry Wilson (Jim Parsons) qui affirme pouvoir faire de lui une star à condition qu’il change de nom. Rock Hudson, c’est tellement plus vendeur !

Raymond Ainsley (Darren Criss) est réalisateur. De mère philippine, il rêve de tourner un film dont l’héroïne serait d’origine asiatique. Mais le producteur en chef des studios, Dick Samuel (Joe Mantello) sait que l’Amérique n’est pas prête pour ça, et il lui demande de réaliser un film mettant en scène des acteurs plus... conventionnels.

Archie Coleman (Jeremy Pope) est black, et en plus il est gay ! Devenir scénariste à Hollywood pour un homme comme lui relève du fantasme, mais il y croit, et il s’accroche. Il a écrit un superbe scénario sur lequel va flasher Raymond.

Camille Washington (Laura Harrier) est black elle aussi, et elle aussi rêve de devenir une star. Sous contrat avec les studios ACE, elle est cantonnée à des rôles de servante et ça commence à sérieusement lui peser. Est-ce que son fiancé Raymond pourra lui procurer ce premier rôle dont elle rêve tant ?

Claire Wood (Samara Weaving), c’est la fille du propriétaire des studios, Ace Amberg (Rob Reiner), mais elle a changé son nom pour ne pas que ça se sache. Elle aussi rêve de premiers rôles, mais ni papa, ni maman Avis (Patti LuPone) ne semblent souhaiter son succès.

Les destins de nos quatre héros et deux héroïnes vont se croiser pour les amener jusqu’au bout de leur rêve, portés entre autres par la collaboratrice de Dick, Ellen Kincaid (Holland Taylor), une ’studio exec’ de talent avec un coeur gros comme ça.

Surfant sur la vague du #metoo, Murphy et Brennan racontent une histoire ’behind the scenes’ d’Hollywood avec un double parfum de prostitution et d’homosexualité masculine. Le chemin tortueux de la gloire n’est pas abordé ici du point de vue des starlettes cédant aux Weinstein de l’époque dans l’espoir de décrocher le rôle qui lancerait leur carrière. On y voit des jeunes gens ambitieux, acteurs, auteur, réalisateur, confrontés à un monde d’hommes de pouvoir et d’argent qui vont les soumettre à d’odieux chantages. Il y a certainement beaucoup de vrai dans ce qu’ils nous décrivent, de façon diablement sexy, sans jamais tomber dans le vulgaire ni dans le pornographique.

Pour une fois, les femmes ont le beau rôle, et aucune d’entre elles n’est ni névrosée ni insupportable. Les femmes de Murphy et Brennan sont intelligentes et généreuses, parfois ambitieuses c’est vrai, mais toujours solidaires. C’est d’ailleurs surtout grâce à elles que le dénouement de cette histoire sera heureux.

Hélas, cette mini-série n’ira pas jusqu’au bout de son raisonnement et nous ne saurons pas quelles auraient pu être les conséquences historiques de ces choix uchroniques. Mais là n’est pas le propos de Murphy et Brennan : tout ça n’est qu’un prétexte pour s’amuser un peu avec les préjugés des conservateurs américains et balancer un grand coup de pied dans la fourmilière de l’Establishment.

Une réalisation et une photographie de superbe qualité ; des personnages hauts en couleurs et attachants, même dans leur perversité ; des scénarios certes conventionnels (on est loin d’American Horror Story !) mais qui servent parfaitement le propos, bref, un joli macaron à la fraise fourré à l’amande amère. Mais avec un épisode final à la guimauve, ce délicieux exercice de style m’a finalement paru un peu trop simpliste...


EPISODE

- Episodes : 1.01 à 1.07
- Titres : Hooray for Hollywood, Hooray for Hollywood : Part 2, Outlaws, (Screen) Tests, Jump, Meg, A Hollywood Ending
- Date de première diffusion : 1er mai 2020 (Netflix)
- Réalisateurs : Ryan Murphy, Daniel Minahan, Michael Uppendahl, Janet Mock, Jessica Yu
- Scénaristes : Ryan Murphy, Ian Brennan, Hernando Bansuelo, Janet Mock

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