The Naked Director : Review de la saison 1
La saison 1 de The Naked Director est une très bonne série japonaise revenant sur la vie réelle, pas tant modifiée que cela, de celui qui a été surnommé le "roi du porno", Toru Muranishi.
La série en 8 épisodes présente le début des années 80 au Japon. On y découvre comment Toru Muranishi a commencé à s’intéresser à l’industrie pornographique et comment, après un certain nombre de réussites et de revers impressionnants, il s’est lancé dans la réalisation de films et a changé la face de l’industrie pornographique du Japon.
Les épisodes suivent chronologiquement la montée en puissance du personnage, et présente des éléments qui se sont vraiment déroulés, généralement les plus étonnants, au milieu d’autres qui sont de la fiction.
On découvre ainsi, en même temps que le protagoniste principal, la façon dans la pornographie s’est développée au pays du soleil levant. La première saison de la série ne retrace que les premières années du réalisateur, laissant beaucoup de place à une suite, puisque ce dernier est toujours actif et a révolutionné beaucoup de choses dans cette industrie. Néanmoins, comme le dit l’un des personnages américain dans un des épisodes, la pornographie japonaise est très en retard sur ce qui se fait en Occident et aux États-Unis et la morale et les lois japonaises sont très peu permissives, ce qui nécessite beaucoup d’imagination de la part du réalisateur.
Le antihéros se crée rapidement une étrange famille de cinéma et va lancer la carrière de l’une des actrices de cinéma pour adultes qui a révolutionné le rôle de la femme dans son pays et qui a donné une certaine légitimité aux actrices de film X, Kaoru Kuroki. Cette dernière, féministe émancipée, a beaucoup fait pour la condition de la femme et a été pendant des années une égérie des médias.
La série revient d’ailleurs sur ce second personnage que l’on voit apparaître progressivement avant que son chemin ne croise celui du réalisateur.
Qui dit série sur la pornographie, dit forcément présence d’un certain nombre de personnes nues et de tournages de films pornographique. La mise en scène des épisodes alterne donc entre un style documentaire et des passages techniques extrêmement brillants qui permettent d’appréhender un tournage et de montrer ce qui s’y passe sans jamais tomber dans la véritable pornographie. Ni d’ailleurs dans l’érotisme, car le spectateur a bien conscience d’assister à des séquences de tournage qui ne tombent d’ailleurs jamais dans le glauque ou la facilité, et présentent souvent des prétentions artistiques réussies.
Si l’histoire est captivante et souvent surprenante, elle doit aussi beaucoup à la prestation magnifique de tous les comédiens. Et surtout à celle de Takayuki Yamada qui est incroyable en réalisateur passionné, bouillonnant d’idées nouvelles. Misato Morita est aussi splendide en actrice de film X qui crève littéralement l’écran.
On s’attache tout autant à l’étonnante équipe de tournage qui entoure continuellement le réalisateur. Ainsi, Shinnosuke Mitsushima est amusant en associé un peu voyou, Sairi Itô sympathique en maquilleuse, Takenori Gotô et Tokio Emoto touchants en caméraman et preneur du son. Il faut aussi signaler les rôles marquants de Ryo Ishibashi en grand patron des éditions ayant le monopole sur le milieu de la pornographie, de Jun Kunimura très juste en chef yakusa et de Tetsuji Tamayama intéressant en policier corrompu.
Car qui dit milieu pornographique, dit argent, milieu mafieux, corruption de la police et impact politique. Une intrication très grande entre ces éléments que la série arrive aussi à fort bien montrer.
The Naked Director est une série passionnante permettant de découvrir la vie sortant de l’ordinaire d’un homme qui a su révolutionner l’industrie de la pornographie au Japon et a lui apporter une certaine grandeur. Elle permet aussi de découvrir une actrice fascinante qui en utilisant son corps a réussi à faire évoluer la cause féminine est à rappeler que le désir féminin existait et devait être pris en compte.
Cette première saison est très agréable à découvrir et donne envie d’en apprendre encore plus sur un homme étonnant et sa petite troupe attachante, ainsi que sur une entreprise extrêmement rentable. Il est d’ailleurs intéressant de voir que la pornographie d’il y a 35 ans n’avait pas du tout la même connotation qu’aujourd’hui et qu’au pays du soleil levant, elle était soumise à des règles dont l’hypocrisie laisse un peu perplexe.
Avec une histoire empruntant beaucoup à la réalité, une galerie d’acteurs impressionnants et une mise en scène souvent brillante, on ne voit pas du tout les huit épisodes passer. Vivement la suite !
Édifiant et instructif.
ÉPISODE
Episode : 1.01 à 1.08
Titre : Sous l’emballage, Ura-bon, Nouvelle donne, Pour de vrai, Une actrice est née, La folie des grandeurs, La femme est l’avenir de l’homme, Une révolution sexuelle
Date de première diffusion : 8 juillet 2019 (Netflix)
Réalisateur : Masaharu Take
Avec : Takayuki Yamada, Shinnosuke Mitsushima, Tetsuji Tamayama
RÉSUMÉ
Années 1980. Japon. Le réalisateur Toru Muranishi développe des vidéos pornographiques. Il remet ainsi en question la morale japonaise au sujet du sexe.
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