[Théâtre] Front familial : La critique

En 2017, à deux semaines des élections présidentielles, Jeannine, candidate, enferme son père et président d’honneur du parti dans la maison familiale car ce dernier à une fâcheuse propension à la provocation qui pourrait nuire à son élection. Bien entendu toute ressemblance avec une famille bien connue de la scène politique n’est pas fortuite.

Les acteurs interprétant chacun des membres de cette famille si spéciale sont plutôt convaincants. Si tous les gags ne font pas mouche, les plus réussis sont ceux qui semblent approcher le plus d’une vérité que l’on peut deviner à travers les escarmouches et les règlements de compte en public qu’il y a pu avoir ces derniers mois. Il y a également quelques scènes chorégraphiées très entraînantes où les acteurs font aussi preuve d’une justesse vocale assez surprenante.

Le ton de la pièce est mordant, mais on aurait eu envie que cela aille encore plus loin. Il y a une véritable tragédie qui se joue dans ce huis-clos et la conclusion œdipienne, ne manquera pas d’interpeller le public.

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Front familial est une parodie acerbe d’une famille politique dont on parle beaucoup en France. Le metteur en scène et créateur de la pièce, Alexandre Kollatos, reconnait lui-même s’être inspiré des pièces politiques d’Aristophane pour brosser le portrait de cette famille tourmentée, l’auteur grec n’hésitant jamais à mêler politique et satire sociale.

La pièce se focalise donc sur un homme, Jean Jean, en quelque sorte assigné à résidence par sa propre fille Jeanine. Il y vit avec sa dernière femme Jane et sa femme à tout faire / infirmière. Sa petite fille Jeanne fait régulièrement des apparitions au grand dam de sa tante.

Le texte a été écrit en février et semble bien documenté sur la famille servant de source d’inspiration et plus que pertinent sur un certain nombre de points. Toujours est-il que ces derniers temps, la réalité a dépassé la fiction et que le script semble avoir été rédigé à postériori au vue des résultats électoraux des derniers jours écoulés.

La mise en scène est sobre, préférant se concentrer sur les personnages qui apparaissent et disparaissent comme dans une pièce de boulevard. Ces derniers occupent l’espace d’un salon cossu qui se transforme tour à tour en lieu intimiste ou endroit de rencontre et d’affrontement entre les différents membres de la famille.

Les acteurs n’hésitent pas à pousser la chansonnette régulièrement, parfois de façon décalée, mais pour le plus grand bonheur des spectateurs. Et si les comédiens ne sont pas de grands chanteurs, leur prestation n’en apporte que plus de vérité à leur rôle.

Claude Dartois est très bon dans le rôle de ce patriarche fondateur d’un parti politique qui lui échappe de plus en plus. Il est gouailleur au possible et n’hésite pas à essayer d’user de son charme sur la gent féminine.

Alix schmidt campe avec talent une femme volage mais sachant ce qu’elle veut avec beaucoup de naturel. Son personnage apporte régulièrement une touche d’humour plus subtile et corrosive.

Clarisse Lhoni-Botte interprète une impressionnante Jeanine en femme maîtresse d’elle-même et sachant ce qu’elle veut avant tout. L’actrice est très bonne et réussit presque à faire croire que l’on voit son double réel sur scène.

Agathe Anquez est excellente en Jeanne et donne parfois des frissons dans le dos tant son interprétation est convaincante. Sa séquence des voix est un grand moment du spectacle.

Quant à Lyna Koudry, elle est fort juste dans le rôle de cette femme musulmane qui s’occupe de la famille et en apprécie le patriarche. L’actrice joue de façon probante une jeune femme extérieure à la famille qui voit cette dernière se déchirer sans qu’elle ne puisse rien y faire.

Front familial est une pièce comique très agréable à découvrir. Si la parodie reste bien faite, elle est aussi malgré tout respectueuse des personnages qui l’inspirent. Les travers de ces derniers sont montrés avec justesse et l’amplification des défauts des uns et des autres sert à faire bien rire. Quoique ce rire soit parfois plus sombre quand certaines situations ont quitté le domaine de la fantaisie littéraire pour se révéler exact dans la vie réelle.

Une pièce à regarder avec plaisir. Et pour ceux qui l’auront raté, une reprise est prévue en septembre sur Paris, et un DVD du spectacle sera bientôt disponible.

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La pièce sera reprise en septembre sur Paris. Elle sera aussi disponible prochainement en DVD.

« La famille c’est l’enfer » Jean -Marie Le Pen

Il était une fois, tous les règlements de comptes débutent ainsi, il était une fois donc, un père, créateur d’une entreprise florissante, qui songeait à sa fille pur lui succéder un jour, à la tête de ladite entreprise.

Las, pressée, avide de pouvoir et ayant fort bien assimilé leçons et combines de son géniteur, celle-ci mit tout en œuvre pour le dépasser et l’éliminer plus vite que prévu surtout, devant l’alliance du papa-président avec sa petite fille, autre héritière possible dans l’entreprise.

Décidemment, toujours et partout, l’élève voudra dépasser le maître et l’enfant tuer le père. Ainsi vont les choses, ainsi va la vie !

• Artistes : Claude Dartois, Alix schmidt, Clarisse Lhoni-Botte, Agathe Anquez et Lyna Koudry
• Metteur en scène : Alexandre Kollatos
• Compagnie : lézard triste
• Genre : comédie satirique
• Type de public : tout public
• Durée du spectacle : 1h15

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