The Cape : La critique

Date : 24 / 09 / 2013 à 20h05

Sources :

The Cape

• Éditeur : Milady
• Scénaristes : Jason CIARAMELLA, Joe HILL
• Dessinateur : Zach HOWARD
• Traducteur : Maxime LE DAIN
• Sortie le : 21 juin 2013
• ISBN : 978-2811210465
• Nbre de pages : 160
• Dimension : 26,2 x 17,2 cm
• Prix : 19,90 €
• Edition : Reliée

The Cape
Qui n’a pas rêvé de s’élancer dans les airs ?
De détenir d’extraordinaires pouvoirs ?
Mais qu’arriverait-il si ce rêve se réalisait ?

Eric est un homme brisé. Depuis l’accident tragique qui a bouleversé sa vie, à huit ans, et lui a arraché ses rêves de grandeur, rien n’a plus de sens. Si seulement il remettait la main sur la cape de son enfance, l’impossible serait à portée de main. Il pourrait s’envoler vers le ciel… et assouvir enfin ses désirs de vengeance.

Décryptage :
Eric est un petit garçon qui ne quitte jamais la cape qu’il porte autour du cou pour jouer son personnage préféré des super-héros "l’éclair Rouge" jusqu’au jour du terrible accident qui va le clouer au sol très longtemps avec de très nombreuses blessures et de très nombreuses séquelles. 10 ans plus tard, il fait la connaissance d’Angie avec qui il va partager ses premiers émois amoureux. Mais la vie cruelle, ne défile pas toujours comme on aurait aimé qu’elle se déroule et le couple de tourtereaux plonge dans une routine ponctuée par les problèmes de boulot d’Eric dus à son instabilité. Il va de petits boulots en petits boulots et d’une bouteille de bière à d’autres bouteilles de bière.

Perclus de migraine atroces depuis son accident, il se soigne à l’alcool et son monde s’écroule petit à petit autour de lui et forcément son couple va en pâtir. Angie le quitte et de nouveau célibataire, il retourne vivre chez sa mère où il tombe à nouveau sur la fameuse cape avec laquelle il jouait étant enfant et qu’il pensait disparue (sa mère lui ayant dit l’avoir jeté). Sa cape, qui une fois enfilée lui permet de voler, fera de lui un super-héros. Mais Eric décidera de sombrer du mauvais côté de la force et va s’adonner au mal.

Du coup l’histoire est une nouvelle vision du genre du super-héros qui décide de se servir de ses pouvoirs, non pas faire le bien mais pour régler ses propres comptes et toujours de manière plutôt extrêmes. La découverte de ce twist dans l’histoire est un véritable choc, le premier, il y en aura d’autres. Du coup ce fameux mythe du héros volant prend un sacré coup de griffe puisqu’il s’agit là maintenant plus d’un super-méchant aigri que d’un super-héros. S’en suit alors une vengeance personnelle qui se met en place pour condamner ceux qui ont fait que sa vie soit ce qu’elle est maintenant.

De nombreux flashback qui viennent combler les trous du récit, viennent expliquer le pourquoi du comment du revirement d’Eric mais jamais l’histoire ne prend partie sur ce qu’elle déroule, elle n’excuse pas les dérapage d’Eric mais se pose en témoin de cet homme qui pète littéralement un plomb, devient paranoïaque et plonge dans une démence liée à son pouvoir qui lui procure une toute puissance. On peut aussi y voir en seconde lecture une critique de notre société sur la provenance de la violence enfouie en lui. L’histoire fortement maitrisée, du coup plutôt originale, est assez fascinante tout en étant émouvante. Les dessins de style comics sont parfaitement adaptés à cette histoire sombre et super violente dotés de personnages crédibles suffisamment approfondis.

Encore une claque de la part de monsieur Joe Hill, on ne s’attend pas du tout à que le récit prenne cette tournure. Après la génialissime série Locke & Key, voici (malheureusement) un one shot avec The Cape qui nous prouve s’il en était encore besoin que Joe Hill est un génie... Et il a de qui tenir, forcément quand on est le fils de Stephen King, ça aide un peu, ce doit être dans les gènes. On en redemande forcément parce que ça fait penser à Chronicle le génial film sur des gosses ordinaires qui se découvrent des pouvoirs extraordinaires et qui se laissent dépasser pour leur pouvoir et leurs capacités. Le mythe du super-héros en prend pour son grade.