L’ombre blanche : La critique du tome 1

Date : 21 / 08 / 2013 à 20h00

Par : Christophe Dasse

Sources :

Source : Unification France

L’Ombre blanche

Tome 1 - La Traque du Sans-nom

• Éditeur : Soleil Prod
• Scénariste : Antoine Ozanam
• Dessinateur : Antoine Carrion
• Date de sortie : 27 février 2013
• Pages : 48
• Taille : 323 mm x 234 mm
• EAN : 9782302027824
• Prix : 13,95 €

Depuis quelques années, le roi Benedek se meurt. Il ne sort plus de sa chambre et a laissé son royaume à la charge de son bras droit, le baron Akos qui jusqu’à maintenant a su faire taire toutes les rivalités entre les prétendants au trône.
Pourtant, à l’annonce du kidnapping du jeune prince Mozes par une bête sanguinaire et légendaire, il ne faut pas attendre bien longtemps pour que les vieilles rancoeurs resurgissent. Et ce n’est pas la traque organisée par le baron pour retrouver en vain le prince qui changera les choses. Bien au contraire. Les participants voyant dans cette chasse à la bête, un moyen à peine déguisé d’accélérer la chute du royaume. Mais cela est sans compter sur une âme lumineuse qui agit dans l’ombre. Et qui veille au destin de la lignée royale.

Décryptage :
Le roi Benedek est alité et mourant alors que le prince Mozes, seul héritier du royaume d’Etelkoz disparaît enlevé et/ou sauvagement dévoré par le mystérieux monstre "Sans-nom" (c’est bien son nom) qui hantait et terrorisait jadis la contée. Mais sa disparition n’est pas sans arranger les 6 familles qui gravitent autour du trône, deux ans après une tentative manquée d’empoisonnement du roi. Sans héritier, le roi devra laisser sa place (une fois mort bien entendu) à l’un d’eux. Mais il ne peut en rester qu’un et eux sont 6 à prétendre au même trône.

Dans l’ombre, le Baron Akos qui tire les ficelles, va organiser sur ordre du roi une traque de la bête par les membres les plus influents des 6 familles. Ouvertement ou non, les vieilles animosités qui animent ces familles vont refaire surface et la chasse sera finalement une bonne occasion de montrer qui est le plus fort, ou qui est le plus fourbe. Pour cela tous les coups sont permis. Mais tous les mauvais coups ne se joueront pas dans la forêts ou dans les grottes, le palais sera aussi le centre de toutes les trahisons et exactions possibles. Un seul objectif, s’assurer de la mort du prince et en profiter pour se débarrasser des autres prétendants au trône.

Conspiration, trahison, coups bas, meurtres, jeux de pouvoir, rien n’est de trop pour étancher la soif de pouvoir des protagonistes de cet intéressant récit qui ne manque pas de rappeler le roman de George R. R. Martin, le Trône de Fer ainsi que la série de HBO qui s’en inspire pour tous ces thèmes politique, la multiplicité des personnages et où règnent en maître la trahison et le pouvoir. C’est donc une course au pouvoir politique qui est lancée pour ces 6 familles qui évoluent dans un moyen âge glauque et sombre.

C’est très sombre, pas uniquement à cause du thème mais surtout grâce aux dessins qui illustrent à merveille cette époque mystérieuse et effrayante (dont je vous laisse découvrir les premières planches ci-dessous). Les auteurs nous proposent une galerie de personnages tous aussi fourbes les uns que les autres, inquiétant et qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. Du coup, on est tenu dans un état de stress permanent tout le long de l’histoire, en attendant le rebondissement qui nous emmènera sur une autre piste et ils sont nombreux les rebondissements qui sont là pour brouiller les pistes.

Aucune chance de s’ennuyer puisque le récit ne laisse aucun temps mort et l’histoire défile à vitesse grand V sous nos yeux, laissant sur un cliffhanger très intéressant. L’action est au cœur de ce tome qui reste un peu verbeux mais sans pour autant être gênant puisque ce monde se doit bien d’être décrit avec toute l’attention qu’il mérite. La suite devrait nous apporter quelques surprises mais surtout quelques réponse et éclaircissements. Le récit est complexe et violent, et suit un découpage fluide et très cinématographique qui nous entraîne dans l’action et dans ce monde plutôt bien construit et étoffé avec des dessins aux tons froids comme la mort qui rode sur ces pages.