Pusher [Blu-ray] : Le test

À Londres, Franck vend de l’héroïne et fréquente le milieu de la petite criminalité. Endetté envers son fournisseur qui le menace de mort, il tente un ultime coup et échoue. Il se retrouve alors embarqué dans une descente aux enfers sans limites…

Frank est un petit trafiquant de drogue Londonien au business fleurissant, pas trop gros mais tout de même assez pour écouler suffisamment de drogue pour bien en vivre et côtoyer quelques malfrats hauts placés. Il fréquente Flo, une stripteaseuse, calme et posée qui compense la rage de Frank. Il écume les soirées avec son copain pour écouler sa dope. Très sûr de lui, il n’a pas froid aux yeux et ce n’est pas une petite rixe pour aider son copain qui va lui faire peur. Mais sa vie va sombrer dans l’enfer quand il va accepter un deal trop important pour lui. Bien trop gourmand, il va se faire doubler et se faire rattraper par ses créanciers. Piégé, il se retrouve à la merci des gens à qui il doit de l’argent. Son objectif maintenant va être de trouver très rapidement de l’argent pour rembourser ses dettes, quel qu’en soit le moyen. Et c’est là que sa vie va basculer dans l’enfer. Bienvenu dans une semaine de la vie d’un dealer londonien.

Extrême, c’est le premier mot qui vient à l’esprit en voyant de film qui reprend donc une semaine, plutôt intense et bien remplie, de la vie d’un petit dealer qui nous promènera malgré lui dans les bas-fonds londonien. C’est une histoire d’amour complexe et atypique, une descente aux enfers dans le monde glauque de la drogue et de la nuit. Les personnages du film sont des marginaux, de par leurs occupations (vente de la drogue pour lui, vente de rêve pour elle) et leur manière de vivre mais restent tout de même des gens normaux et c’est cette normalité qui est mise en avant. C’est une fuite pour tous les 2, une manière de refuser ce qui leur propose la vie. Ce sont au final des personnages attachants et vulnérables. Frank est un anti-héros, un criminel rendu sympathique qui doit assumer ses choix même s’ils sont mauvais et en assumer les conséquences. Et Flo tente désespérément de s’accrocher à lui, de l’aider sans grand succès.

Pusher est un remake moderne anglais du film éponyme de Nicolas Winding Refn sorti en 1996. Sorte de film expérimental à l’époque, le long métrage de Nicolas Winding Refn, qui nous a donné Bronson et Drive connaîtra 2 suites en 2004 et 2005. Les points communs des 2 films sont nombreux mais les plus évidents sont bien Zlatko Buric, l’acteur qui tient le rôle de Milo dans les deux films et le fait que Nicolas Winding Refn intervient sur ce film en tant que consultant et producteur. N’ayant pas vu la trilogie originale, je ne peux absolument pas vous dire si on est ici en présence d’un film beaucoup moins bon que ses ainés. Celui là a l’avantage d’être maitrisé et de s’inscrire dans une certaine modernité inhérente à notre époque. Mais c’est plutôt bien joué, très bien réalisé, on s’attache rapidement à ces pauvres jeunes gens qui eux ne maitrisent plus rien.

Très rythmé, le film possède une esthétique propre très intéressante et une bande son plutôt entrainante. La violence du film est assez contrôlée, le sujet ici étant cette dépendance à la drogue et tous les mauvais choix que l’on peut faire. Une course contre la montre endiablée. C’est un film qui n’a comme prétention que de rendre hommage à ses prédécesseurs tout en leur donnant un air plus moderne.

Visuel

• Format image : 2.35 - 1080p - 16/9 compatible 4/3
• Format son : Anglais & Français DTS Master Audio 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 89 minutes
• Prix public indicatif : 24,98 € le Blu-ray

C’est une image très filtrée qui nous est proposé pour Pusher, très colorée et très travaillée particulièrement sur les plans nocturnes qui sont nombreux et soignés. Visuellement c’est très agréable et très original voire décalé comme est le film. Les scènes de jour sont plus tristes mais les unes comme les autres donnent véritablement le ton du film.

Une piste audio très péchue qui doit beaucoup à sa musique. Le mixage son/voix/musique est bien respecté. La bande son d’Orbital est assez dynamique, assez "lourde" même (c’est l’impression qu’elle donne). La VO est à préférer à la VF.

Techniquement, que ce soit le son ou l’image, on est sur de la très bonne qualité sans atteindre non plus le nirvana visuel ou auditif mais la qualité est définitivement au rendez-vous.

• Making-Of (18’29)
L’équipe du film parle du film original, des différences que propose le nouveau film, des personnages, de l’histoire. Les interviews, les images de tournage et celles du film s’intercalent dans ce reportage qui raconte toutefois bien le film.

• Table ronde (11’46)
La désormais classique session de Questions et Réponses lors de l’avant première du film. On y parle du film avec plus de spontanéité, de décontraction et de sincérité.

• Entretiens
 Luis Prieto, réalisateur (6’32)
 Richard Coyle, Frank (9’55)
 Agyness Deyn, Flo (5’15)
 Mem Ferda, Hakan (6’12)
Des entretiens très intéressants qui expliquent le cheminement de chacun vers et dans le film, de la collaboration avec les autres acteurs, des personnages et de l’histoire.

Les différents modules présentés même s’ils restent intéressants sur quelques aspects restent toutefois très promotionnels, très conventionnels et très classiques dans leur construction, sorte de passage obligé. Quelques redites entre les entretiens et le making-of quelque peu pénibles.

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