Lincoln [Blu-ray] : Le test

Les derniers mois tumultueux du mandat du 16^ème Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Abraham Lincoln représente la force tranquille, 16^ème président des États-Unis, il est celui qui se battra pour l’égalité de tous les Hommes et pour la fin de l’esclavagisme en son pays. Ce sont ses derniers mois de bataille pour enfin faire adopter le 13^ème amendement de la Constitution des États-Unis, par la chambre des Représentants, qui abolira l’esclavage du pays. Et ce ne se fera pas sans heurt, ni sans mal. La guerre de Sécession fait rage et le sujet divise.

Indéniablement, nous sommes ici en présence d’un très beau et d’un très bon film qui s’inscrira dans la légende Hollywoodienne. C’est un film très largement maîtrisé, doté d’une esthétique qui lui est propre, qui mérite toutes les louanges qu’il a pu recevoir. Steven Spielberg aux manettes, John Williams à la musique, un panel d’acteurs tous aussi fantastiques les uns que les autres, un Daniel Day-Lewis encore une fois magistral qui transporte le film de bout en bout. On peut citer aussi, pour être plus complet, Janusz Kaminski, le chef opérateur, Michael Kahn au montage, Rick Carter aux décors et Joanna Johnston aux costumes. Rien que de très talentueux artistes. Ajoutons à la liste tous les acteurs qui gravitent autour de Daniel Day-Lewis comme Sally Field, David Strathairn, Joseph Gordon-Levitt, James Spader, Hal Holbrook, Tommy Lee Jones, John Hawkes, Jackie Earle Haley... et bien d’autres encore, mais que des pointures.

Acteur caméléon, Daniel Day-Lewis est une fois de plus habité par son rôle, il propose un portrait impeccable de Lincoln qu’il incarne à la perfection et mérite très largement son Oscar pour l’occasion. Mais, parce qu’il y a un mais... C’est un film sur tout un pan bien précis (et Dieu sait qu’il est important) de l’histoire Américaine et je ne suis pas sûr que ce soit un sujet qui passionne les autres peuplades non américaines, à moins bien entendu d’être féru ou tout du moins très intéressé par l’histoire du peuple américain. C’est forcément un film qui ne résonnera pas de la même manière pour les américains que pour les autres.

Même si le thème central de Lincoln est bien évidement politique, sa lutte pour l’abolition de l’esclavagisme, sa lutte pour l’égalité, c’est aussi et surtout un film sur un homme, sur la solitude du pouvoir et la solitude de l’homme face à ses responsabilités. Ce sont aussi ces moments intimes que le président tente de conserver avec les membres de sa famille et plus particulièrement ses enfants qu’il protège du mieux qu’il peut. Mais sa famille est déchirée : il y a cette douleur liée à la perte de ce garçon qui laisse une cicatrice béante dans le couple. La famille se retrouve piégé dans un tourbillon politique et doit arborer des sourires de façades pour mieux pleurer en coulisses. De nombreuses scènes sont en huis-clos, à la Maison Blanche par exemple, ce qui renforce encore plus l’intimité du film.

C’est surtout un film très bavard qui plonge dans les dessous peu reluisants (déjà) de la politique, les magouilles, les arrangements, les décisions, les joutes verbales entre adversaires politiques, les débats houleux à la chambre des députés, la course aux voix plus ou moins légale, "l’achat" des voix des démocrates en leur promettant des postes au gouvernement et enfin les retournements de situations.

Spieberg délivre ici un film sur une période sombre de l’histoire de son pays : l’esclavage, la Guerre de Sécession qui a bel et bien dévasté et divisé le pays et l’abolition de l’esclavagisme. Il nous dépeint un président entièrement dévoué à sa cause, intelligent, complexe, bien souvent drôle et humaniste pour le moins mais un homme sensible et tourné aussi vers sa famille. Un véritable film historique mais surtout sur un homme qui a marqué son époque et l’Histoire des États-Unis qui ne l’étaient pas encore tous (unis, les États). C’est un sans faute et Finalement le film nous fait dire que le monde n’a pas beaucoup changé.

Les phrases du film :
 On ne peut pas lui faire confiance.
 Confiance ? Je pensais que vous aviez choisi de faire de la politique. Je ne fais confiance à personne.

Visuel

• Format image : 2.40 - 1080p - 16/9 compatible 4/3
• Format son : Anglais DTS-HD Master Audio 7.1 et Français DTS Dolby Digital 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 150 minutes
• Prix public indicatif : 24,98 € le Blu-ray
Le master proposé par FPE est de toute beauté. L’image magnifique, très fine, est d’une pureté très classieuse. Elle est très précise, très détaillées, d’une très grande profondeur de champs et plutôt dans des teintes sombres. Ces scènes sombres, majoritaires sont sans défaut, les noirs étant très denses. Les couleurs éclatantes joliment étalonnées sont flamboyantes.

Une superbe bande son qui va à ravir avec l’image. Une bande originale de maitre Williams qui enveloppe le film. Les dialogues et les ambiances sonores sont extrêmement bien rendues. La VF en DTS ne peut se comparer à la magnifique VO en DTS-HD Master Audio 7.1 qui n’est faite que de détails qui égayent les oreilles.

• Pourquoi Spielberg a voulu faire «  Lincoln  » (9’27)
On parle ici de Team of Rivals The Political Genius of Abraham Lincoln, le livre de Doris Kearns Goodwin qui a servi de base au film de Spielberg. La genèse du film et l’implication des différents intervenants (scénaristes...), l’envie et les motivations de faire un tel film sont expliqués dans ce module.

• L’incroyable travail d’acteur de Daniel Day-Lewis (10’27)
La transformation de Daniel Day-Lewis en Lincoln, son incroyable performance louée par tous les collaborateurs. On y parle aussi des autres acteurs comme Sally Field, Gloria Rubben... etc... et leurs manières de se préparer. Mauvais choix de titre pour ce module qui ne parle pas que de lui.

• Le tournage à Richmond (4’04)
L’histoire du choix de Richmond et les facilités proposées par la ville, de l’importance du lieu et le symbole qu’elle représente.

• Le souci de l’authenticité (10’46)
Focus sur l’esthétique du film, sur l’importance de la véracité des décors pour un tel film d’époque, de tous les petits détails presque invisibles qui font l’authenticité du film. Il en est de même pour les incroyables costumes qui sont ici détaillés.

• Les étapes de la réalisation (27’07)
L’authenticité, maitre mot du film et du tournage, nous est expliquée ici en détail et cela passe par le travail des acteurs, du réalisateur, des recherches sur l’époque, sur la technique, sur les décors. Les différents techniciens parlent plus longuement de leur travail.

• Dans les pas de Lincoln (16’38)
La technique du montage expliquée, l’importance et la subtilité de la musique et du son décortiqués pour un film qui n’est pas un film d’action mais un film de paroles. Le module se termine par les principaux intervenants qui concluent sur leur aventure sur le tournage, sur Lincoln et son héritage.

C’est au final un bon making-of de près d’1 h 20 découpé en 6 modules, très complet et qui couvre (presque) toutes les étapes de la conception du film, qui est produit par nul autre que Laurent Bouzereau, le français spécialiste du making-of à Hollywood.
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