Flight [Combo Blu-ray + DVD] : Le test

Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière…

Whip Whitaker (Denzel Washington qui a frôlé l’Oscar pour le rôle) est un pilote de ligne expérimenté et divorcé avec un garçon qu’il ne voit malheureusement jamais. Il met à profit le temps libre lors des escales pour profiter de la vie : boire, se droguer et s’éclater au lit avec une hôtesse de l’air. Très sur de lui et limite même arrogant, il n’en reste pas moins un pilote chevronné d’exception qui saura, le moment venu sauver son avion. Mais voilà, des gens sont pourtant morts lors de cet accident spectaculaire en plein vol et même s’il a réussi à faire atterrir miraculeusement son avion dans des conditions extrêmes et qu’il a sauvé un grand nombre de vies, l’enquête qui va suivre révélera ses addictions et risquera de lui coûter sa liberté.

Il prend conscience à son réveil qu’il a frôlé la mort et que ses démons qui le hantent auraient pu lui coûter la vie et coûter la vie de tous les passagers de son avion. Il fera connaissance à l’hôpital de Nicole (la délicieuse Kelly Reilly), alcoolique et droguée sur le chemin de la rédemption. Partant de chez elle, il va la recueillir chez lui à la campagne, pensant se ressourcer et ainsi chasser ses démons. Il pense pouvoir se sauver et la sauver en même temps. Et tous les deux vont tenter de reprendre une vie normale, ce qui va être impossible sans aide. Ses démons vont le retrouver et très vite. Va s’en suivre toute la préparation de sa défense alors qu’il est au fond du trou.

Flight est un drame mais pas seulement. Fort d’un scénario très maîtrisé (le scénariste explique s’être servi de sa propre expérience) c’est un mélange de film d’action avec la séquence de crash très impressionnante et maîtrisée au début du film (et je ne parle pas de la séquence où Nadine Velazquez défile en tenue d’Ève en séquence d’introduction). Époustouflante, elle ouvre le film sur le drame de cet homme qui est censé être un modèle de droiture et de confiance aux yeux de tous les gens qui mettent leurs vies entre ses mains et qui tout à coup se retrouve pointé du doigt, au rang des accusés et le héros qu’il devrait être, est redescendu de son piédestal. Le film montre les faiblesses et les défauts d’un homme censé être un héros et non pas un looser.

Le film va raconter les différentes phases d’acceptation, de culpabilité puis de déni, de recherche de rédemption et de combat contre son alcoolisme et la drogue qui ont fini par lui gâcher sa vie autant personnelle que professionnelle. Il va chercher à aider Nicole qui a son tour souhaitera l’aider mais sans succès. Les deux acteurs Denzel Washington et Kelly Reilly sont magistraux et campent ces deux éclopés de la vie à la perfection. Ce qui est intéressant c’est de voir les différentes attitudes des personnages face à la mort et leur vision aussi bien différente de la vie. Il en devient tour à tour attachant ou détestable et c’est cette ambivalence qui est intéressante à suivre au sein du film.

Tous les autres acteurs méritent eux aussi que l’on parle de leur performance, que ce soit Nadine Velazquez qui n’a pas froid aux yeux dans la première scène dans l’hôtel mais qui est aussi sublime en habits d’hôtesse de l’air. John Goodman est transcendant comme dans toutes ses apparitions et il porte à lui seul les petites parties de comédie. Bruce Greenwood et Don Cheadle dans les rôles respectifs du représentant syndical, collègue fidèle et de l’avocat froid sont eux aussi parfaits pour ces rôles et James Badge Dale juste très bon pour le très peu que l’on peut le voir. Les amateurs apprécieront.

Flight est le genre de film dont on attend pas forcément grand chose de premier abord et qui se révèle être au final une bonne, voir une excellente surprise. Il marque là le grand retour dans un film "live" de Robert Zemeckis après un petit tour de 10 ans dans l’animation. C’est un film qui s’inspire de faits réels dans lequel Denzel Washington se transcende. Il a beaucoup travaillé son rôle (simulateur...) mais il arrive surtout à donner à ce personnage ce petit plus qui lui aurait fait très largement mériter l’Oscar à Hollywood cette année pour le film. Pour la petite histoire, les scènes ont été tournées dans l’ordre chronologique, ce qui est plutôt rare dans le cinéma mais qui permet surtout d’appréhender beaucoup mieux son personnage et son évolution tout au long du métrage.

Deux faux pas pourtant, cette fin pleurnicharde du héros repentant qui émeut et qui remue l’Amérique puis avec le fils et sa scène finale hallucinante qui n’aurait jamais du finir dans le métrage à mon sens. Mais c’est l’Amérique avec ses héros. Mais par contre, ce qui reste particulièrement gênant même si c’est une pratique courante, c’est cette facilité de mettre en avant les marques d’alcools des nombreuses canettes et bouteilles que l’on voit dans le film. Le film ne fait pas l’apologie de la boisson, bien au contraire mais il semble bel et bien financé par les mêmes marques que l’on voit à l’écran. Alors qu’il devrait s’agir d’un film sur le fléau que peut être l’alcoolisme. Seconde fausse note du film avec le final.

Visuel

• Format image : 2.40 - 1080p - 16/9 compatible 4/3
• Format son : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 et Français Dolby Digital 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 138 minutes
• Prix public indicatif : 24,98 € le Blu-ray

L’image de ce transfert haute définition est parfaite et fait parti des plus belles proposée à ce jour pour ce film que nous propose Paramount. Elle propose une qualité de détails incroyable et une profondeur de champs tout aussi inouïe. Filmé assez proche de ses acteurs on peut profiter de tous les détails à l’écran et il en va ainsi de tous les objets filmés. Les noirs très profonds sont sans défaut et les couleurs puisés dans une palette formidablement riche sont fantastiquement belles. Un régal pour les mirettes. LA 3D aurait été parfaite... non je blague, il ne faut rien toucher c’est parfait.

Lorsque le choix est à faire entre une piste DTS-HD Master Audio 5.1 et un Dolby Digital 5.1 le choix est assez vite fait, sachant que la VO est la piste dotée de la meilleur qualité. Passée l’extraordinaire séquence du crash qui est un pur régal pour les oreilles, le film reste un drame et ce sont donc les musiques qui viennent remplir l’espace de bien belle manière parce que très présentes et très importantes pour le film. Les dialogues sont très bien représentés sur le centre, il n’y a rien à redire de ce côté là. Et puis juste le crash est sublime (techniquement parlant) : le son jailli de partout, les moteurs, les cris, les alarmes, la radio... un pur régal pour les oreilles.

• Flight : les origines (10’29)
L’équipe du film (scénariste, producteur, réalisation et acteurs) parle du film et principalement dans ce module, des origines de son histoire, de son traitement, de l’implication de Denzel Washington et du processus de construction du film. Le tout sur des images du film et des images du tournage.

• Flight : le making of (11’31)
Plutôt classique dans sa construction, il est la suite du précédent et traite de la préparation des acteurs, des personnages, du tournage, de la pratique du simulateur pour le pilote et le co-pilote, des décors et plus principalement de l’avion sur le site du crash.

• Anatomie d’un crash aérien (7’46)
Le crash du vol 227 de la compagnie SouthJet décortiqué, la préparation, les "storyboards" en images de synthèses et les "trucs" du tournage.

• Questions-réponses (7’46)
La séance (qui risque de devenir un classique des bonus) de Questions/Réponses lors de projections presse. C’est assez sympathique de voir les acteurs "au naturel" faire la promotion de leur film en répondant aux questions soit d’un modérateur soit du public. Mais ils sont là pour la promo ne l’oublions pas.

Les bonus, trop peu nombreux ne sont pas à la hauteur du film, ce qui est fort dommage et quelque peu dommageable à cette édition de haut niveau. Il s’agit en fait d’un making-of découpé en autant de petit module, mais ça reste trop superficiel, trop court, les sujets ne sont que survolés alors qu’on aurait aimé qu’ils soient plus approfondis.

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