Notre seul ami commun : Critique du tome 3

Date : 14 / 06 / 2013 à 20h05

Par : Christophe Dasse

Sources :

Source : CFSL INK

Notre Seul Ami Commun

Tome 3 - Celui du cochon

• Editeur : CFSL INK
• Scénario : Boris Mirroir
• Dessin : Boris Mirroir
• Date de sortie : 7 mai 2013
• Format 16x23 cm
• Nombre de pages : 112
• ISBN : 978-2-35947-041-3
• Prix : 15 €

Trois personnages se croisent au fil d’une histoire d’amitié, dans un monde proche du nôtre où les protagonistes ont le corps d’un chien, d’un drôle de canard et d’un cochon. Les destins se croisent et avec eux le dessin change. On suit les personnages dans leurs univers respectifs jusqu’à ce qu’ils finissent par se rencontrer, avec des conséquences parfois tragiques. Presque autobiographique, cette bande dessinée au graphisme incisif et moderne revient sur une histoire triste et drôle, traitée avec poésie et sans concession.

Décryptage :
Après une tentative de suicide liée à l’accumulation de malheurs et de problèmes dans sa vie, Boris se réveille ne sachant pas trop où il se trouve. Le réveil suivant s’effectuera en hôpital psychiatrique où il est mené pour être surveillé et s’assurer qu’il ne recommencera pas. Pour cela il se retrouve logé à la même enseigne que des gens aux cerveaux endommagés. Même sous traitement pour le calmer, Boris va très vite appeler son père pour qu’il le sorte de là. Chose amusante, ce sera au tour de Boris de rassurer son père qui culpabilise d’avoir laisser son fils après la mort de sa femme : "ça va aller tu sais papa." Mais après 2 mois passés chez papa, il faut malgré tout reprendre le cours de sa vie et Boris repart chez lui au grand regret de son père. Et chez lui ce sont les amis, le psy et le retour aux beaux arts.

Comme dans les deux premiers tomes, on peut suivre en parallèle l’histoire de Cochon le garagiste qui nage en plein bonheur (étrange contraste), heureux avec sa truie, la famille s’agrandit d’un petit porcelet. Puis les deux histoires vont se percuter d’une manière tout à fait étonnante, inattendue et cruelle.

Je n’ai pas pu résister, il a fallu que je me plonge très vite dans ce 3^ème tome des histoires de Boris. Tranche de vie en partie autobiographique de l’auteur qui se livre sans pudeur, qui raconte son malheur, son mal-être. La couverture très explicite le montre derrière des barreaux, enfermé, séparé de la vie et de la lumière de l’autre côté. Nouvelle claque que ce 3^ème tome de cette saga dans laquelle l’auteur nous a décrit tous les sentiments par lesquels il est passé dans cette partie douloureuse de sa vie. Il y a traité tout le long de l’importance de la famille, du soutien des amis, de la place que l’on peut avoir dans la société, de l’anonymat aussi, des regrets.

C’est une série touchante parce qu’elle parle à tout le monde, elle parle de tout le monde. C’est un témoignage touchant de sincérité sur la vie et de ce qu’on en fait, c’est très poignant et les dessins plutôt minimalistes et parfois sans parole se suffisent à eux même pour raconter sa douleur en empruntant le corps d’un chien, ce qui apporte bien heureusement une certaine légèreté au récit. "Notre seul ami commun" serait le destin qui nous attend tous, maintenant reste à savoir ce qu’on veut faire de notre vie en attendant cette fin inéluctable.