Notre seul ami commun : Critique du tome 2

Date : 08 / 06 / 2013 à 20h05
Sources :

Source : CFSL INK



Notre Seul Ami Commun

Tome 2 - Celui du cafard

• Editeur : CFSL INK
• Scénario : Boris Mirroir
• Dessin : Boris Mirroir
• Date de sortie : 14 mars 2013
• Format 16x23 cm
• Nombre de pages : 112
• ISBN : 978-2-35947-040-6
• Prix : 15 €

Trois personnages se croisent au fil d’une histoire d’amitié, dans un monde proche du nôtre où les protagonistes ont le corps d’un chien, d’un drôle de canard et d’un cochon. Les destins se croisent et avec eux le dessin change.
On suit les personnages dans leurs univers respectifs jusqu’à ce qu’ils finissent par se rencontrer, avec des conséquences parfois tragiques. Presque autobiographique, cette bande dessinée au graphisme incisif et moderne revient sur une histoire triste et drôle, traitée avec poésie et sans concession

Décryptage :
Il y a Boris le chien qui vient d’enterrer sa mère et qui participe avec les amis et la famille à la veillée funéraire où il entend tout et n’importe quoi de la part des gens qui y participent, parce que comme dans la vrai vie, les gens qui sont là oublient bien souvent pourquoi ils le sont et font ce qu’ils font le mieux, c’est à dire déblatérer sur les autres. Il y a ensuite Mouss, l’ami de beuverie de Boris qui vient lui apporter des bières et son soutien sur le site de l’hôpital démoli sur lequel sera construit une banque (tout un symbole). Malheureusement il subira les foudre de son ami qui passera sa colère sur lui. Puis il y a Mary, la petite amie de Boris qui est un havre de paix dans sa dérive. Enfin viennent se greffer de nouveaux personnages comme Flip qui auront peut être plus d’importance dans la suite.

Là on suit la déchéance de Boris, les événements qui ont suivi le décès de sa mère, sa tentative ratée de s’en remettre rapidement et malgré tout cette douleur qui le hante, puis sa chute vers un échappatoire radical. Et bien entendu toujours le cochon garagiste qui entrecoupe toujours l’histoire. Malchanceux au départ, il va connaitre l’amour et le bonheur, contraste flagrant avec l’histoire de Boris, étant là comme pour témoigner du fait qu’il ne faut pas perdre espoir, que la roue fini bien par tourner un jour dans le bon sens.

L’auteur traite ici du deuil que son personnage a du mal à faire de sa mère, des regrets post mortem, de son rapport à la mort, des problèmes de communication entre personnes, des non-dits mais aussi de la force de l’amitié et de l’amour. C’est un récit (quasi) autobiographique et on ressent là toute l’émotion que l’auteur a voulu faire passer dans son histoire, la détresse et la douleur face à cette perte. C’est une immense déclaration d’amour à ses parents. Mais c’est aussi une histoire sur les choix que l’on effectue dans sa vie et qui font ce qu’elle est. Ceux qui guident nos actions dans les bons ou mauvais sens. Les personnages ne sont pas vraiment humains mais se comportent comme des humains, ils nous ressemblent tellement. Le fait d’en faire des animaux et de ne pas leur donner une apparence humaine rend le récit encore plus crédible et encore plus ancré dans la réalité. C’est assez troublant et étonnant ce qu’arrive à en faire Boris Mirroir, c’est une BD très touchante et très personnelle mais chacun arrive à trouver par-ci, par-là des bribes, des passages entiers ou des moments vécus qui résonnent dans sa propre existence.

"...ça va aller fils..." cette p****n de phrase qu’on a pas envie d’entendre... La tristesse est là, l’incompréhension est là, la colère est là, la révolte est là mais l’espoir que ça aille mieux est bien loin... Boris tente de se changer les idées mais en vain, il est incapable de combler ce vide qu’il ressent avec le décès de sa mère. L’auteur montre l’introspection de son personnage qui fait défiler toutes les étapes du deuil et qui replonge dans son quotidien toujours autant rempli de vide. C’est émouvant et à la fois très drôle aussi et cet humour permet justement le récit de ne pas flancher dans la dépression en le parcourant. Les dessins toujours aussi fins, simples mais beaux et suffisamment éloquents participent à cette ambiance toute particulière pour une BD qui est une incroyable découverte dont on ne sort pas indemne.


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