Superstar : La critique

Date : 06 / 06 / 2013 à 19h55
Sources :

Source : Unification France



Superstar


• Scénario : Kurt Busiek
• Dessin : Stuart Immonen
• Éditeur : Glénat
• Collection : Comics
• Date de sortie : 3 avril 2013
• Nombre de pages : 80
• ISBN : 9782723494199
• Format : 17,3 x 26,5 cm
• Prix : 13 € 95

Fils d’un géant des médias, Superstar est un héros sous contrat dont la vie est filmée 24 h / 24. Mais où se situe la frontière entre la téléréalité et le réel ? Ce personnage iconique du petit écran saura-t-il être à la hauteur de ce qu’on attend de lui ? Devenir un super-héros est une longue route et une question de choix...

Décryptage
Superstar est un super-héros adulé de tous. En plus d’être beau et fort, il est surtout télégénique. En plus de sauver le monde des menaces et des méchants les plus terribles, il assure le spectacle, fais le show pour ses fans qui sont en admiration (adoration ?) devant lui et doit même s’adonner au jeu des questions/réponses avec la presse. Malgré tout, il aime ce contact qu’il peut avoir avec son public qui lui rend bien, un peu comme une rockstar... en tout cas comme une superstar.

Son père lui sert de manager et évoque toujours de fallacieux prétextes pour profiter lui aussi de la célébrité de son fils et faire de l’argent sur son dos au passage comme en faisant construire des figurines à son effigie pour le merchandising pour faire encore plus d’argent ou encore une série télé, le succès étant déclinable à l’infini. Et cette partie-là du "business familial" lui déplait énormément. Et lorsqu’une nouvelle menace surgit c’est aussi par la famille que cela est géré mais c’est bien Cody qui part au charbon. La nouvelle menace s’appelle Robot Sapiens et l’étrange robot propose de prendre le contrôle des esprits de toute la population pour leur imposer une pensée unique (tiens donc...).

Cody est victime de sa sur-médiatisation et booké comme une rockstar, il lui faut tout de même trouver de le temps de s’organiser une vie privée. Mais au final, le héros se retrouve tout seul, isolé pour ne pas cautionner ceux qui se servent de lui. L’originalité de ce superhéros est dans l’énergie qu’il récolte des dons de ses admirateurs. Il tire son énergie de "l’amour" que lui porte son public comme un participant d’une émission de télé-réalité qui restera une semaine de plus grâce au vote du public. Alors bien évidemment c’est plus amusant avec un super-héros qu’une star de rock ou de cinéma mais au final c’est le même combat. Pour ces gens là, la célébrité impose des sacrifices.

11ème volume de la nouvelle collection Comics de Glénat et c’est au final une courte histoire qui reprend tout cet épiphénomène de la gloire éphémère des gens hyper médiatisés et surtout de tous les gens qui gravitent autour d’eux pour s’occuper de leurs intérêts. Et c’est absolument bien résumé dans le "bonus" lorsque le reporter à la télé indique : « Encore une victoire pour le héros Américain du moment ». Peu importe la forme c’est le fond qui compte et les super-héros plaisent et sont à la mode alors autant les utiliser. Mais sorti de ces considérations mercantiles autour du héros, l’histoire n’est pas passionnante et le méchant qui pourrait tout aussi bien faire parti de la colonie des Borgs est très vite défait. L’intérêt n’est donc pas là.

La BD plonge plus profondément dans la psychologie du personnage en cours de récit, son enfance, les expériences qui l’ont construit lorsque Cody se livre à sa petite amie (qui va elle aussi tenter d’en tirer quelque chose). Un petit bonus de 5 pages vient compléter la description faite de notre héros, c’est un peu comme une scène coupée au montage, elle approfondit les relations avec son frère (et son père). La toute fin sur 18 pages présente les carnets de croquis des différents dessinateurs rattachés au projet et montre l’évolution du personnage dans le temps. Quelques thèmes sont touchés du bout du doigt mais malheureusement pas assez creusés comme le méchant écolo qui se bat pour préserver les océans. La question aurait mérité une plus grande interrogation du héros.

Une BD sympathique pour son thème traité, pas forcément aussi fraiche qu’un Aquaman dans le genre super-héros blond, beau et fort mais c’est original dans le traitement. Ce héros dépassé par sa médiatisation et la cupidité de son père, qui s’interroge sur sa condition. Mais qui au final fera des compromis pour faire ce qu’il fait le mieux, sauver le monde tout en restant un produit de consommation, une star éphémère jusqu’à ce que le public porte son "amour" et son intérêt vers un autre. Graphiquement c’est assez flashy et assez vivant avec un petit style rétro pop très agréable, c’est un beau boulot du dessinateur qui transcrit bien les émotions et les questionnements de ce super-héros.




Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Creature Commandos présente Frankenstein : La critique
The God-Slaying Demon King : La critique du tome 1
Kill Blue : La critique du tome 1
Le Dernier Festin de Rubin : La critique pleine de saveurs
Film Korea : La critique du Guide du Cinéma Coréen
Agatha All Along : La première paire de fesses féminine du (...)
Le robot sauvage : La critique
Goldorak U : Le bilan de la première saison
The Penguin : Pourquoi on l’appelle jamais Le Pingouin (...)
Shrinking : Nouvelle bande annonce pour la saison 2
Unif’ TV : Visionnez le documentaire Le succès des super (...)
American Horror Stories : La bande annonce de la saison (...)
Brèves : Les informations du 05 octobre
Until Dawn : La critique du remake PS5
Apple TV+ - Bandes annonces : 05 octobre 2024