Le tombeau des lucioles (Blu-Ray) : Le test

Date : 06 / 06 / 2013 à 20h10
Sources :

Source : Unification France


Le Tombeau des Lucioles


Disponibilité : 7 mai 2013
Distributeur : Kazé



Ce qu’ils en disent


Japon, été 1945. Les bombardiers américains arrosent Kōbe de bombes incendiaires. Un jeune adolescent et sa petite sœur perdent leurs parents. Ils se réfugient dans leur famille proche mais cruelle. Leur quête désespérée d’un monde meilleur les amènera à traverser les ruines du Japon ensanglanté par la fin de cette guerre.

Cette œuvre du studio Ghibli est un merveilleux plaidoyer pour l’humanité.

Ce qu’on en pense


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« La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort... » Ainsi débute Le Tombeau des Lucioles, cet extraordinaire dessin animé d’Isao Takahata pour les studios Ghibli, sorti en 1988 et magnifiquement restauré pour une sortie en Blu-ray en mai dernier chez Kazé. C’est sur la mort du personnage principal que le film démarre, le ton est donné et il faut s’accrocher, le plus dur est à venir.

Retour en arrière et c’est la panique pour Setsuko (4 ans) et son frère Seita (14 ans) qui se retrouvent sous un bombardement américain. Kōbe, leur ville est mise à feu et à sang par les bombes incendiaire des américains. Effrayés, ils fuient pour trouver un endroit où ils pourront être sains et saufs. Séparés de leur mère et leur ville en cendre, il vont se rendre à l’école pour tenter de la retrouver. Malheureusement la mère très grièvement blessée va finir par mourir laissant les 2 enfants seuls avec un père parti combattre pour défendre son pays.

Seuls, ils vont se rendre chez une tante et Seita va vouloir, dans un premier temps cacher la mort de sa mère à sa petite sœur pour la préserver... Préserver son innocence. Mais la vie n’est pas facile, il faut se reconstruire chez cette tante qui a du mal elle aussi à joindre les 2 bouts et à comprendre que ces 2 enfants puissent ne rien faire pour gagner leur riz. Puis les premières tensions commencent à se faire ressentir. La vie se complexifie avec la tante qui leur fait remarquer qu’ils sont un poids pour elle. Ils sont de trop et vont partir, persuadé qu’ils vont pouvoir s’en tirer seuls.

C’est dans un abri de fortune qu’ils vont trouver refuge mais seuls, bien que la vie semblait plus facile, elle n’en est pas plus aisée pour autant et ce qu’ils avaient, les seuls richesses ou provisions vont vite s’amenuiser. Il va falloir faire preuve de ressources inédites pour Seita pour nourrir sa sœur et la guérir.

Le film raconte avec beaucoup de réalisme la déchéance de ces milliers d’enfants pendant la guerre qui ont vécus/survécus en vagabonds. Il montre aussi la dureté de la vie à ce moment là de l’histoire avec une vie ponctuée par les raids aériens et le rationnement des vivres. Takahata traite de cette période délicate pour les japonais, il met en avant les horreurs de la guerre, la misère, le désespoir, la maladie, mais affiche toujours un optimisme et l’espoir de son personnage face au malheur, qui espère toujours avoir des nouvelles de son père parti au front, qui préfère toujours voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide : « on a tout perdu mais on est vivants c’est ça qui compte, » explique Seita. Mais il le fait pour elle et c’est quand elle n’est plus là qu’il abandonne lui aussi.

Le dessin est sublime, d’un réalisme incroyable (rappelez-vous le film remonte à 1988 et tout est fait à la main) le quartier de Kōbe dans lequel vivent les protagonistes avant les bombardement est fidèlement reconstitué. L’animation est elle aussi d’excellente qualité. Je dois avouer ne pas être bon client de ce genre de films animés mais je dois admettre que j’ai été happé par cette magnifique histoire, très dure, bouleversante et poétique de ce frère qui fera tout pour sa petite sœur ne laissera, forcément, pas indifférent. Et les lucioles ? Ce sont les anges gardiens... Éphémères comme leur pauvre existence sur Terre... Mais pas comme eux qui sont encore là à veiller sur leur ville des décennies après leur drame. C’est un film émouvant d’un onirisme poétique poignant, une bonne claque à laquelle on ne s’attend pas. Et voir le film dans ces conditions optimale est un peu régal.

Autour du film
Adaptation d’un roman, Le tombeau des Lucioles (lequel a été mal traduit en France, Hotaru no Haka pourrait plutôt signifier "La tombe aux lucioles") est un long métrage d’animation japonais qui a marqué tout ceux qui l’ont vu. Si l’animation japonaise n’a jamais joui d’une bonne image médiatique, le fait est que les films du Studio Ghibli, avec les réalisateurs Hayao Miyazaki et ici, Isao Takahata, font tous exception. Le film est poignant, un drame qu’il aurait sans doute été compliqué d’adapter en prise de vue réelle, ou alors avec moins d’efficacité. Aucun adulte n’en réchappe sans verser sa petite larme et les enfants, étrangement, en ressortent curieux et pas le moins du monde traumatisé (testé et approuvé lors du passage du réalisateur, fin des années 90, au Festival d’Aubervilliers).

Le film a commencé sa carrière dans l’hexagone dans les festivals, comme celui d’Annecy, avant de sortir au cinéma, en vidéo et même multi-rediffusé sur Arte dans les années 90 et 2000. Il fait partie des titres les mieux vendus par Kaze, qui l’a dans son catalogue depuis plus de 15 ans, et cette sortie en Blu-ray est une bénédiction, bien qu’on regrettera l’absence de bonus inédits au Japon, made in France, inclus dans une édition très complète en DVD, laquelle contenait aussi le roman original.

Le tombeau des lucioles est sorti au Japon en même temps que Mon voisin Totoro (par Miyazaki) au Japon ce qui explique le temps relativement court des deux films. Réalisé après Le château dans le ciel (Tenku no Shiro Laputa, 1986) qui est la premier long métrage animé sorti estampillé Studio Ghibli (fondé après le succès de Nausicaä de la vallée du vent en 1984), ce film d’Isao Takahata est de loin le plus connu du réalisateur bien que sa carrière remonte aux années 60. Son dernier film en date est Nos voisins les Yamada, sorti en 1999, mais son activité au sein du Studio Ghibli n’a jamais cessé. On attend un prochain film de ce grand monsieur pour 2014.

Visuel

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Caractéristiques techniques


• Format image : 1.77 - 1080p - 16/9 compatible 4/3
• Format son : Japonais et Français DTS-HD High Resolution Audio 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 85 minutes
• Prix public indicatif : 25,45 € le Blu-ray

C’est lorsque l’on voit les images (non restaurées) dans les bonus que l’on prend conscience de la qualité de la restauration. On est habitué aux images cristallines qui vont avec tous les films animés récents mais il faut se souvenir que celui là remonte à 1988. L’image restaurée est de toute beauté, la colorimétrie d’origine est conservée avec les tons (pastels principalement) bien particuliers et sciemment choisis. L’image est très nette sans aucune saleté à l’écran, très précise et très juste. Les noirs très profonds ne souffrent d’aucun défauts et l’image elle-même propose une profondeur de champ incroyable.

Nous ne sommes pas en présence d’une piste qui permettra de calibrer votre installation 5.1 mais nous bénéficions de 2 pistes sonores tout en finesse. Les aficionados préféreront la piste VO mais les non-initiés se rabattront sur un doublage VF de très grande qualité. Les dialogues sont privilégiés au reste sans oublier une musique sublime omniprésente et envoûtante. Le tout donne une piste très dynamique mais très subtile, qui colle parfaitement au film mais qui restera dans les frontales. Les bombardements et autres affres de la guerre seront les moments forts (entendez par là puissants) de cette édition.

Bonus


• Interview de M. Katahata (26’40)
Le réalisateur parle de son enfance, durant la guerre, des bombardements qu’il a lui aussi connu comme ses héros. Il y parle de la nature, de tradition, d’influences, d’histoires, de ses œuvres et bien évidemment plus particulièrement de celle-là... Intéressante interview qui permet de connaitre un peu plus le réalisateur qui se livre un petit peu, avec beaucoup de franchise, dans cet exercice difficile au vue des questions.

• Entretien avec l’équipe (16’30)
C’est en fait une interview audio qui démarre par le réalisateur qui explique comment ils ont pu construire un tel film avec son équipe, les recherches documentaires sur l’époque, le roman d’origine... Viennent ensuite le directeur artistique, le directeur de l’animation et la responsable de couleurs qui expliquent leurs choix sur les dessins, les couleurs et les techniques d’animation. Le directeur son et le compositeur concluent l’interview sur le travail avec les comédiens doubleurs te la musique du film.

• Vidéo promotionnelle (7’19)
Petit module dans lequel l’auteur du roman et le réalisateur parlent du film.


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