Star Trek Into Darkness : La critique
SYNOPSIS
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos…
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive.
Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.
NOTRE AVIS
Enseignes Eric et Frank au rapport !
De retour du Pathé Quai d’Ivry, où l’avant-première française de Star Trek Into Darkness a eu lieu, nous vous proposons, comme pour le premier film il y a 4 ans, une critique à plusieurs mains.
Pour info, nous avons mis les spoilers en fin de critique avec une balise.
Cela fait à peu près 6 mois que les équipes de J.J. Abrams et de Paramount, après un blocus d’informations pendant le tournage, nous abreuvent quasi quotidiennement en bandes annonces, extraits, affiches, photos et interviews à la gloire d’Abrams 1er, pape de la geekitude, entre publi-information voire désinformation. Le but est clair, faire franchir un palier à la franchise Star Trek, celle des blockbusters mondiaux qui écrasent toute concurrence sur leur passage.
Et le film a des arguments. Les bandes annonces et extraits n’ont pas menti aux spectateurs. Star Trek Into Darkness est un film ultra spectaculaire. ILM a encore frappé un grand coup. Les effets spéciaux sont efficaces et superbes. Les villes du futur, vaisseaux, débris spatiaux, paysages de planète hostile, tout cet univers est tangible, vrai.
A la mise en scène, J.J. Abrams fait ce qu’il sait faire de mieux, nous emmener dans des montagnes russes émotionnelles. A des scènes d’action dantesques succèdent des moments plus intimistes où au plus près de ses acteurs, il montre émotions, doutes, colères... Si vous ambitionnez de voir autre chose que des explosions, c’est assurément le point fort du film. On savait le créateur de Lost peu attiré par la 3D, ardemment souhaitée par Paramount, il nous livre en définitive une 3D de bonne facture, très efficace à quelques moments furtifs (vaisseaux spatiaux en mouvement, courses poursuites, surf intersidéral entre des débris), et plutôt calme quand on n’en a pas besoin.
Coté casting, le principal atout du film est bien entendu Benedict Cumberbatch. Le charismatique acteur de Sherlock joue sa partition brillamment et fait totalement oublier la prestation fantomatique d’Eric Bana (Nero) dans le premier opus, il est vrai peu aidé par le scénario. Face à un antagoniste fort, il faut du répondant. Chris Pine et Zachary Quinto ont la lourde charge d’assurer face à Cumberbatch. Pine nous a d’ailleurs semblé un peu plus dans le ton qu’un Quinto un peu empâté.
Le reste du casting est égal à lui-même. Uhura (Saldana) est souvent mise en avant par rapport à son histoire avec Spock. Bonne présence à l’écran de Karl Urban (Bones) et de Simon Pegg (Scotty), même si cela manque un peu de consistance. Comme pour le premier, John Cho (Sulu) et Anton Yelchin (Chekov), figurants de luxe, sont entre le transparent et l’inexistant (avantage Cho, tout de même). La bonne surprise est une utilisation plutôt bien vue, et en tout cas au-delà du caméo des excellents Bruce Greenwood (Pike) et Peter Weller (Amiral Marcus). Au contraire d’un autre caméo qu’on ne vous dévoilera pas ici et qui, s’il est sympathique et pas totalement inutile, n’est pas assez fort narrativement parlant pour justifier son existence. Quant à Alice Eve (Carole Marcus), elle arrive quand même à dépasser le simple statut de blonde bombasse, mais d’un cheveu...
Avant de passer à la partie spoilers, quelques généralités sur le scénario. En sortant de la projection, nous nous sommes demandés si cet opus serait assimilable facilement par une personne n’ayant jamais eu affaire à Star Trek ou tout du moins au premier d’Abrams. La réponse serait plutôt oui même si nombre de références à la franchise risque de leur passer à 2 années lumières au-dessus de la tête. Et en parlant d’événements référentiels, on a eu tendance à être saturé par ce qui nous a semblé être comme des décalquages du premier film. En vrac : Enterprise qui sort des nuages comme il sortait des anneaux de Saturne, le saut orbital, des réactions de personnages identiques dans les deux films etc. etc.
ATTENTION SPOILERS MAXIMUS
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Quand on sème autant d’indices, il ne faut pas s’étonner que les cancans fonctionnent à plein régime depuis les premières infos sur le film.
John Harrison, un nouveau personnage jamais rencontré dans l’univers Trek ? La bonne blague ! Il n’y a donc aucune surprise de ce côté-là, Benedict Cumberbatch est donc bien Khan Noonien Singh. Si l’utilisation de ce personnage emblématique de l’univers Trek est assez habile et se démarque de l’histoire présentée dans la série originale (1-24 Les Derniers Tyrans - Space Seed) ou dans Star Trek 2 La colère de Khan, c’est quand même une sacrée déception de voir l’incapacité d’Abrams et son équipe de scénariste à voler de leurs propres ailes et nous proposer un voyage vers leur propre vision de Star Trek. Quand les scénaristes soulignent, à longueur d’interviews, combien rebooter la franchise va leur donner une sacrée liberté, il est carrément contrariant de voir à quel point ce deuxième opus ne cesse de regarder dans le rétroviseur de l’autre timeline et du film précédent. Bref, le film a du panache, mais n’explose nullement son agaçant carcan hollywoodien.
Mais à la limite, ce n’est même pas son principal problème. On est, à minima, en droit d’attendre une narration crédible et bien ficelée. Si l’histoire de Star Trek Into Darkness est assez tortueuse pour accrocher sans effort le spectateur, elle n’en est pas moins parsemée de trous et d’incohérences scénaristiques. A la première place du classement, les tenants et aboutissants de l’intervention de l’Enterprise pour capturer Khan sur Kronos, la planète des Klingons, est, on pèse les mots, d’une nullité totale. Le niveau d’enseignement de Starfleet Academy a dû sérieusement baisser sous la direction de l’Amiral Abrams. Quant au niveau minimum requis de cohérence scientifique (même justifié par du technobabble), il n’est jamais atteint. Le summum du n’importe quoi est particulièrement présent dans les domaines de la loi de l’attraction universelle et des propriétés de la médecine génétique.
Il ne faut pas se voiler la face, l’ambition scénaristique qui faisaient partie de l’ADN du Star Trek de Gene Roddenberry a définitivement été remisée au placard au profit de l’évident talent de narration d’Abrams, dès qu’on lui colle une caméra dans les mains. Reste donc un très agréable divertissement qui sans aucun doute trouvera un large public tant les ingrédients proposés répondent à la perfection à ce que la majorité des spectateurs réclame.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 09
Titre original : Star Trek Into Darkness
Date de sortie : 12 juin 2013
Réalisateur : J.J. Abrams
Scénariste : Roberto Orci, Alex Kurtzman et Damon Lindelof
Interprètes : Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch, Simon Pegg, Zoe Saldana, Karl Urban, Anton Yelchin, Alice Eve, John Cho, Bruce Greenwood et Peter Weller
Directeur photo : Daniel Mindel
Musique : Michael Giacchino
Décors : Scott Chamblis
Costumes : Michael Kaplan
Producteur : J.J. Abrams, Bryan Burk, Alex Kurtzman, Damon Lindelof et
Roberto Orci pour Paramount Pictures, Bad Robot, Kurtzman/Orci et Skydance Productions
Distributeur : Paramount Pictures France
LIENS
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PORTFOLIO
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