Boss (coffret DVD saison 1) : Le test

Date : 06 / 03 / 2013 à 20h10
Sources :

Source : Unification France


Boss
L’intégrale de la saison 1


Disponibilité : 2 janvier 2013
Distributeur : Seven7



Ce qu’ils en disent


Maire de Chicago, Tom Kane vient d’être diagnostiqué de démence à corps de Lewy, un grave trouble neurologique. Souhaitant rester en place, l’homme à poigne fait contraindre son médecin, le Dr Ella Harris, à l’isolement et ne se confie qu’à sa fille avec laquelle les relations semblent pourtant chargées d’un long passif. Sa femme, Meredith, fille de l’ancien maire, et ses proches conseillers, Kitty O’Neill et Ezra Stone, sont témoins de légers symptômes tout en n’osant lui en parler frontalement. Dans l’ombre de ce maire omnipotent et autoritaire se déroulent nombre corruptions qu’un journaliste local tente d’éclaircir et une campagne au poste de Gouverneur de l’Illinois qui voit s’affronter deux générations : l’actuel gouverneur en poste et le jeune et habile Trésorier de L’Illinois, Ben Zajac.

Ce qu’on en pense


"La démence à corps de Lewy", c’est la maladie dégénérative, insidieux mélange de Parkinson et d’Alzheimer, qui est diagnostiquée à Tom Kane, le maire de Chicago. Mais sa fonction de Maire ne peut être entachée d’une telle faiblesse, ainsi sa maladie sera tenue secrète, même pour ses plus proches conseillers. Respecté, il est également redouté de tous et dirige sa ville et ses administrés avec une poigne de fer indéfectible. Alors qu’il doit gérer cette nouvelle situation imprévue dans la plus grande discrétion qui s’ajoute à tous ceux existants, notamment toutes les questions que se pose sa famille, politique, les adversaires qui n’ont d’yeux que pour son poste, il va poser son dévolu sur Zajac, un jeune "chien fou" ambitieux prêt à tout pour réussir. Zajac sera là pour se présenter aux primaires pour le poste de gouverneur de l’Illinois avec pour objectif d’évincer l’actuel gouverneur pas suffisamment loyal au gout de Tom Kane.

Mais lorsque la corruption, les manipulations, le pouvoir et autres enjeux s’en mêlent, les batailles se transforment en guerre où tous les coups sont permis. Et les conflits ne proviennent pas toujours du camp adverse : c’est un journaliste qui va découvrir et mettre au grand jour un important scandale de décharge de produits toxiques, qui a pollué depuis des années les eaux d’une ville avoisinante et qui mettra à mal la popularité du Maire de Chicago, c’est la loyauté de certains qui fera défaut, ce sont les délicates relations avec sa fille et sa femme qui seront dévoilées… et bon nombre d’autres problèmes qui seront autant d’embuches sur le parcours du maire.

La série décrit les dessous de la politique, les coulisses peu resplendissantes de ce monde tant cruel que pervers. On y découvre le quotidien de cet homme de pouvoir isolé, magistralement interprété par Kelsey Grammer. Autant l’acteur est habité par le rôle, autant son personnage est dépeint par les auteurs tel un individu totalement imprégné par son mandat, inébranlable, qui traverse les crises avec un aplomb hors pair, qui utilise tous les tours possibles et les manipulations nécessaires pour afin d’éviter des retombées dangereuses qui pourraient lui nuire et ainsi ne jamais perdre la face.

On découvre au sein de cette série divers types de personnages : membres de la mafia locale, petits délinquants, gros bonnets, journalistes zélés qui ne veulent qu’exercer leur métier et délivrer la vérité sur les exactions des gens de pouvoir. La série est découpée de manière à s’intéresser autant à la vie politique, mondaine et intime du Maire, de son épouse mais aussi de sa fille marginalisée, de ses collaborateurs dans leur travail et dans leurs relations, aux reporters qui gravitent autour de ce monde de pouvoir mais aussi aux alliés et ennemis politiques du Maire. Et ce sont toutes ces relations transversales qui sont intéressantes à découvrir. Les sourires de façade, les embrassades, les cocktails, les discours qui ponctuent les épisodes et tiennent une place importante dans la vie politique parce qu’ils permettent d’annoncer des nouvelles, d’expliquer et de rassurer les électeurs.

Hormis les thèmes de l’environnement, de l’éducation, des travaux publics, de la santé publique, la série traite aussi de la dégradation de l’état physique du maire (que l’on apprend dès le tout début de la série) et mental qui entraîne certains interrogations quant à la capacité des dirigeants à gouverner malgré leurs santé vacillante. On assiste ainsi à des complots de la part de la cour et des vassaux visant à renverser le souverain. On est en plein drame Shakespearien et c’est d’ailleurs ainsi que le définissent les auteurs dans les bonus, faisant ainsi participer le téléspectateur à la déchéance du roi qui ne tombera pas sans se battre mais qui comme toujours se retrouve seul, c’est aussi cette solitude du pouvoir qui est étouffante avec toujours des ennemis qui sont partout et pas uniquement dans le camps adverse et tous aux aguets, prêts à prendre sa place comme Zajac qui sera prêt à se corrompre et trahir sa loyauté pour obtenir le pouvoir. C’est aussi cette loyauté qui est décrite, la loyauté des gens qui l’entourent, ceux qui partent quand le navire commence à chavirer.

Même si le personnage pourrait paraître répugnant et manipulateur (il l’est), il est également attachant et émouvant. Certaines scènes avec sa fille sont très touchantes, même si le twist final la concernant est assez incroyable. C’est là que réside toute la force de la série permettant de nous informer, de nous surprendre avec une émotion certaine, parfois même nous décevoir et insister également sur certaines excès de violence dont il peut faire preuve tant dans ses actes que dans ses paroles. La série s’intéresse aux instants intimes de la vie du Maire, aux moments tendres qui dévoilent la face cachée du personnage, ses fêlures, ses faiblesses, lequel au final est en pleine souffrance face à la solitude et à ses relations avec son entourage. Des relations plutôt froides dans l’intimité avec son épouse, ambigües face à ce rapprochement avec sa fille, ou celles avec le monde extérieur qui l’épie, ou encore la presse, ses administrés, son staff, l’opposition. On note un contraste flagrant entre sa femme, calme et posée, et lui même plus exubérant et tous deux dotés d’une certaine froideur l’un envers l’autre quand ils sont ensemble dans l’intimité. Mais il ne faut montrer aucune faiblesse, c’est donc un couple uni qui est présenté au public.

Boss est une excellente série, maitrisée de bout en bout, terriblement accrocheuse, dont il est impossible de se contenter d’un seul épisode, série comme on en connaît peu et malheureusement trop courte. Mais il s’agit là du format idéal, 8 épisodes, suffisamment de temps pour développer les personnages (et c’est idéalement fait ici) et juste assez pour ne pas lasser le téléspectateur et le tenir en haleine, surtout pour une série quasiment dénuée d’action mais dont certaines scènes de sexe sulfureuses au sein de chaque épisode renforce cet aspect authentique. La série est tournée au plus près des acteurs permettant de capturer toutes les émotions subtiles ou non, les changements d’attitudes, les regards. (Le plus souvent, l’image est floue en arrière-plan de façon à laisser le téléspectateur se focaliser sur les acteurs, leurs regards, leurs expressions faciales.

D’une qualité hors du commun tant au niveau de l’écriture très juste et maîtrisée de A à Z, la saison était écrite entièrement dès son commencement, que des dialogues toujours justes et percutants, du jeu d’acteurs de premier ordre ou de la réalisation exemplaire, toujours très proche des acteurs comme pour nous plonger au cœur du sujet. On frôle ici la perfection, on se laisse entraîner avec beaucoup de curiosité et de plaisir dans un tourbillon politique aussi précis qu’inquiétant et il est très compliqué de savoir dans quelle mesure de telles situations peuvent se dérouler en dehors de la fiction.

La seconde saison est attendue avec une impatience non dissimulée. Mais il semblerait que l’on doive se contenter seulement de deux saisons, les américains ayant décidé que ce genre de série n’était pas pour eux (peut-être trop réaliste ?) et la chaîne n’a pas reconduit la série pour un troisième mandat. La rumeur parle d’un téléfilm qui permettrait aux auteurs de donner une conclusion à leur histoire.


le visuel DVD


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Caractéristiques techniques


• Format image : 16/9ème Anamorphique (compatible 4/3) - Format 1.77
• Format son : Dolby Digital 5.1 Anglais et Français
• Sous-titres : Français
• Durée : 440 minutes - 8 épisodes de 55’ environ

C’est une image esthétiquement très travaillée, avec des gros plans sur les acteurs, des floutés et bien d’autres trouvailles qui font l’identité visuelle de la série. La série se déroulant à Chicago, les couleurs sont froides et s’accordent à merveille avec la froideur de l’histoire. Elle reste toutefois très claire et très belle avec un très léger grain qui accompagne une image froide. Le choix de filmer très proche des acteurs nous plonge en plein complot politique. L’impression "d’y être" est flagrante.

Le rendu de la qualité des dialogues est d’excellente qualité, que ce soit en anglais ou en français. Le mixage VO est forcément de meilleur qualité et l’ambiance sonore est parfaire pour ce genre de série. Pas d’explosions, pas de coups de feu incessants, juste le bruit de la ville, le bruit des bureaux, les dialogue concoctés aux petits oignons. Bref que du bon pour les oreilles.

Bonus


• Commentaires audio des épisodes 1 et 8
- Commentaire épisode 1 : Farhad Safinia le créateur, scénariste et producteur exécutif de la série ainsi que Kasper Tuxen, le directeur photo de la saison une.
- Commentaire épisode 8 : Farhad Safinia avec Richard Levine, producteur et scénariste

Aussi intéressants que puissent être ces deux commentaires pour la technique expliquée et tous les détails donnés, ils restent à réserver aux gens très à l’aise avec l’anglais puisqu’ils sont fournis sans sous-titres.

• Le maire et son créateur (15’59)
Un passionnant face à face entre Kelsey Grammer, le maire de Chicago dans la série et Farhad Safinia le créateur de la série et scénariste d’Apocalypto). Les deux hommes racontent leur rencontre et ce qu’ils ont voulu faire de la série et du personnage.

C’est dommage parce que c’est trop peu pour une aussi bonne série, on aurait aimé un making-of, des coulisses, des scènes supplémentaires...

On en a parlé


Boss : La nouvelle série évènement disponible en DVD et Blu-ray le 2 janvier


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