Spirou et Fantasio #53 - Dans les griffes de la Vipère : La critique

Date : 01 / 02 / 2013 à 20h05

Sources :

La critique du 53^ème tome des aventures de Spirou et Fantasio qui vient de sortir chez Dupuis toujours sous la plume de Vehlmann et le crayon de Yoann.

Les aventures de Spirou et Fantasio
n°53 : Dans les griffes de la Vipère

• Éditeur : Dupuis
• Scénario : Vehlmann
• Dessins : Yoann
• Collection : Dupuis "Tous Publics"
• Sortie le : 11 janvier 2013
• Format : 56 pages
• ISBN : 9782800154343
• Prix : 10 € 60

Catastrophe : Le journal de Spirou est menacé de faillite suite à un procès retentissant ! Le rédacteur en chef, Fantasio, ne veut pas laisser mourir son magazine. Mais il n’est pas le seul : Gil Cœur-Vaillant, le célèbre détective-explorateur et admirateur des exploits de Spirou, va venir à sa rescousse. Il va trouver un fonds d’investissement, la VIPER, qui va renflouer le journal. Ouf ! Le célèbre hebdomadaire est sauvé ! Pas tout à fait, car Spirou est en fait tombé dans les griffes d’un milliardaire sans scrupules. Prisonnier dans une villa de rêve sur une île paradisiaque, notre héros ne va pas supporter longtemps cette vie oisive. Il va se rebeller, ignorant qu’il va ainsi précipiter ses amis dans de terribles ennuis...

Décryptage
Cette nouvelle aventure de Spirou (la 53^ème de notre jeune homme) commence mal avec Spirou et Fantasio qui se retrouvent au tribunal jugés pour la violence qu’ils véhiculent aux yeux du jeune public, dans leur aventures. Mais voilà que le procès met nos 2 héros et leur journal dans une bien fâcheuse position. C’est la crise économique pour tout le monde et sans aide extérieure, le journal risque de couler. C’est un fond d’investissement étranger appelé VIPER qui va miraculeusement leur venir en aide et qui va investir dans le journal pour le renflouer en injectant beaucoup d’argent. Trop surs d’eux et surtout très mal conseillés, Spirou et Fantasio vont plonger tête baissée et très vite déchanter et c’est là que les ennuis vont débuter.

3^ème tome du rajeunissement de la franchise par Yoann et Vehlmann, et c’est un ton dessin résolument plus moderne qui est utilisé dans cette BD où l’on peut y voir le pouvoir corrupteur de l’argent. En effet tout s’achète, mais là, Spirou a vendu son âme au diable et se démène comme il le peut pour se défaire de son emprise. Les riches d’un côté possèdent l’argent et le pouvoir de faire ce qu’ils veulent avec, de tout acheter ; et de l’autre côté, ceux qui gravitent autour d’eux et qui profitent ou non de cet argent. Ici donc le grand méchant est un milliardaire qui s’ennuie ferme et qui, pour tuer l’ennui, dépense son argent pour faire sien tout ce qu’il convoite. On y traite de ce fait de la misère que peut provoquer l’argent et de ces gens qui se payent ce qu’ils veulent puisque chaque chose a son prix.

C’est une histoire sur la reconnaissance avec un Spirou flanqué de sa jeune admiratrice Ninon (qui jouera un rôle important) mais aussi d’un Spirou qui rencontre Gil Cœur-Vaillant l’aventurier qu’il vénère. C’est aussi une histoire de duperie, de tromperie et de confiance, qu’il ne faut malheureusement pas donner n’importe comment à n’importe qui. Vont s’en suivre des courses poursuite, un complot d’ordre international et financier ainsi qu’une très grande dose de paranoïa. C’est donc une histoire rythmée qui est proposée, c’est une véritable chasse à l’homme qui est lancée contre Spirou pour les hommes de l’odieux VIPER lorsqu’il s’est enfin enfui et qu’il essaie de s’extraire de leurs griffes.

C’est une histoire plutôt réussie, plus terre à terre et très moderne dans son déroulé, son action et ses dialogues. Plutôt amusante, rythmée avec quelques clins d’œil (dont un énorme clin d’œil à Hergé et Tintin), des passages très drôles (la petite vieille qui coince Spirou via Twitter) et plein de petites choses assez amusantes (le vieux Batman bedonnant). C’est un tome résolument moderne avec ce qu’il faut de technologie et de fluctuations boursières qui font évoluer le monde. Le dessin est plus moderne aussi, tout aussi réaliste que l’histoire, il s’adapte à l’époque et à l’histoire tout en gardant sa touche originelle en fourmillant de détails. 75 ans plus tard, notre groom est reconnaissable (sauf quand il se déguise pour passer inaperçu). L’action est au rendez-vous mais malheureusement le coup de théâtre final est peut-être un peu trop "théâtral" et trop vite bâclé mais qu’importe, l’aventure est belle et le moment passé à la lecture agréable alors n’est-ce pas là le principal ?