Papeete, 1914 : La critique du livre I

Date : 31 / 01 / 2013 à 20h05
Sources :

Source : Unification France



Papeete, 1914
Livre I - Rouge Tahiti

• Éditeur : Editions Emmanuel Proust
• Scénario : Didier QUELLA-GUYOT
• Dessins et couleur : Sébastien MORICE
• Genre : Aventure maritime Policier
• Collection : Atmosphères
• Sortie le : 20 octobre 2011
• Format : 56 pages
• Taille : 23 x 31mm
• ISBN : 9782848103587
• Prix : 15 €

L’histoire
Quand en cette année 1914, Simon Combaud arrive à Tahiti pour élucider un meurtre, perpétré 15 ans plus tôt à Paris, vahinés, militaires et colons ne prennent surtout pas la guerre au sérieux, ne changeant rien à leurs habitudes festives. Or, soudain, l’atmosphère dans l’île paradisiaque devient irrespirable ! Papeete est bombardée par deux croiseurs allemands, tandis que l’on découvre plusieurs meurtres de femmes…

A partir d’un fait historique méconnu (l’attaque des croiseurs allemands), et sur fond de guerre, colonisation, racisme, art, les auteurs réalisent un récit policier totalement dépaysant, aussi intense que surprenant.

Décryptage
C’est en 1914, alors que l’ombre de la grande guerre gronde sur l’Europe, que débarque Simon Combaud à Tahiti. Tout de suite accueilli par la population locale et les européens installés là pour les plaisirs qu’offrent l’île, Combaud tente de trouver sa place. La nouvelle tombe et c’est officiel, l’Europe est en guerre et les informations arrivent au compte goûte. Le peu de soldats sur place vont organiser la défense de Papeete.

Tandis qu’une première vahiné meurt dans un accident tragique sur un sentier de montagne, très vite suivie d’une seconde, les accidents se mettent finalement à ressembler à des homicides. Simon Combaud, qui était là pour enquêter sur une affaire similaire mais beaucoup plus ancienne va prendre les choses en main. Mais la poudre va parler dans l’archipel, les navires allemands s’approchent et la terreur va s’emparer des îliens.

Combaud va déterrer d’anciens et lourds secrets qui vont semer le trouble dans cette île paradisiaque. Si le démarrage était lent et permettait de bien s’imprégner de l’ambiance lancinante inhérente à cette partie du monde et de découvrir les personnages et leurs vies sur l’île, la suite est beaucoup plus sombre et plus tendue avec le spectre de cette guerre qui plane sur l’ile et ces meurtres qui tout à coup changent la donne sur l’île.

Le dessin retranscrit à merveille l’ambiance à la fois languissante, moite et légère qu’il règne sur l’île. Ce parfum de paradis que tous recherchent à tout prix. Le scénario, très habille, jongle entre l’enquête menée discrètement par Combaud sur ces meurtres qui dérangent les habitants et le récit historique fort bien documenté avec le démarrage de cette guerre que tout le monde croyait très courte et de l’entrée en guerre de ces îles polynésiennes.

Mais le trait est aussi mis sur la société coloniale, raciste pour la plupart, qui s’est installée là-bas avec ses us et coutumes, loin de la métropole et loin des soucis, libre de profiter de tous les plaisirs qu’offre l’île. La BD étudie aussi les relations entre les blancs colonisateurs et le peuple Polynésien qui tente aussi de retirer ce qu’il peut de cet arrangement.

C’est aussi et surtout une galerie de portraits (clichés mais bien menés) de personnages hauts en couleur que l’on croise sur l’île : le curé qui se frotte les mains, pensant que la guerre va remplir son église, l’enquêteur fraîchement débarqué de la capitale pour son enquête qui va goûter avec délices aux plaisirs de l’île, le peintre venu de Paris chercher l’inspiration, les agents administratifs de l’île, les vahinés... Le tout donne un cocktail très frais, très dépaysant dans un décor paradisiaque de plages de sable fin, de forêts luxuriantes, de mer émeraude où il ferait forcément bon vivre avec une pincée de coquinerie juste sans vulgarité. Ce décor de carte postale exotique fait naturellement rêver, c’est un dépaysement assuré.


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