Les folies bergères : La critique

Date : 03 / 06 / 2013 à 20h00
Sources :

Source : Dargaud



Les Folies Bergères


• Éditeur : Dargaud
• Scénario : ZIDROU
• Dessin : PORCEL FRANCIS
• Sortie le : 28 septembre 2012
• Format : 92 pages
• ISBN : 978-2505013907
• 32 x 25 cm
• Prix : 16€45

La guerre 14-18. Les tranchées. Des soldats sont confrontés à la souffrance et à la mort. Considérés comme de la chair à canon par leurs chefs, ils tentent de survivre.

La guerre 14-18. Pour défier la mort, les soldats appellent leur compagnie "Les Folies Bergère" et se donnent à chacun un surnom. Dans les tranchées, ils se serrent les coudes. Plaisantent. Dessinent. Gardent espoir. Et se battent. Meurent dans d’atroces souffrances. Se suicident ou perdent la raison. L’un d’eux est condamné au peloton d’exécution et... en réchappe. C’est un miracle. Jusqu’à ce qu’on lui amène sa fillette égarée sur les terres de personne. Le propos est désespéré et les personnages sont tragiques, attachants. Les dialogues vont à l’os et le dessin, réaliste, est très éloquent.

Décryptage :
Dans les tranchées, les soldats, pauvres hommes qui servent de chair à canon, attendent leur heure, chargent lorsqu’on leur commande à coup de sifflet et vont mourir indéniablement. Et le sang coule, rouge sous le feu nourri de l’ennemi, les boches. La guerre a ça d’horrible que même les gens d’un même camps s’entretuent quand certains décident de ne plus rentrer dans le rang. La guerre a ça de cruel, c’est qu’elle mène à la mort.

Sauf que ça se complique lorsque l’un d’eux refuse de mourir malgré les balles. Comme un miraculé, comme s’il n’avait pas du être là, comme si son heure n’avait pas encore sonnée. Enfin après plusieurs balles dans la poitrine et une dans la tête, ça tient plus de la sorcellerie que du miracle. Maurice, capitaine dans l’armée française montre à son frère l’aumônier auprès de l’Etat Major, le miracle dont il a été le témoin. Alors qu’il aurait du mourir sous le coup de 7 balles, Rubinstein, appelé Roubignoles est bel et bien là, debout et en vie et bien parti pour être exécuté une seconde fois.

Pendant ce temps et dans l’attente interminable de la prochaine charge, il faut bien que les hommes passent le temps et se divertissent. C’est pour cela qu’ils ont créé "Les Folies Bergères", un endroit à eux, hors du temps, qui leur permet de s’évader ne serait-ce qu’un instant, d’oublier la boucherie qui les attend. Mais la guerre rend fou et le seul moyen de ne pas sombrer complètement dans la folie, de préserver le peu d’humanité qu’il leur reste, c’est de se raccrocher à ceux qui sont restés derrière, ceux qui les attendent, la famille, l’amour... Et ces passages hors du temps, que ce soit ce capitaine en permission ou ce petit garçon qui croise Monet entrain de peindre des nenuphares et lui conseille de mettre des grenouilles, permettent de souffler dans ce récit glauque et étouffant, de cette barbarie sans nom qu’était cette guerre des tranchées.

C’est un récit presque surnaturel que nous servent Porcel et Zidrou, qui raconte ces hommes meurtris dans leurs corps et dans leurs âmes, qui tentent d’échapper à l’horreur le temps d’une rasade, d’une boutade, d’un sketch ou même d’un rêve. Ils dépeignent l’atrocité que vivaient ces soldats. L’horreur s’habille en noir et blanc et en sépia avec de temps en temps une touche de rouge ou quelques couleurs pour rappeler la réalité, pour rappeler cette époque lointaine. C’est extrêmement bien construit, très détaillé et on sort bien mal à l’aise de cette lecture qui fait froid dans le dos. C’est une véritable claque, d’un réalisme et d’une violence autant psychologique que physique, c’est cru et pesant comme la mort qui rode dans les tranchés et qui empêchera ces hommes de réaliser leur rêve.

Une fois n’est pas coutume, je dois avouer que ce qui m’a attiré dans cette BD c’est, dans un premier temps, l’aspect extérieur de l’ouvrage. Un magnifique crayonné morbide sur une couverture cartonnée très épaisse. Cette pépite n’est pas forcément à laisser entre toutes les mains mais elle ne vous laissera pas indemne à la fin. Perturbant...


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