Une place à prendre : La critique

Date : 26 / 10 / 2012 à 20h05

Par : Marie-Laure Dasse

Sources :

Source : Unification France

Une place à prendre

• Auteurs : J.K. Rowling
• Éditeur : Grasset
• Nombre de pages : 682
• Prix de vente : 24 €
• Date de sortie : 28 septembre 2012
• N°ISBN : 978-2246802631

Décryptage
JK. Rowling, créatrice du personnage Harry Potter et auteur des 7 livres de la saga, « tourne la page » de la fantasy avec ce nouveau roman sympathique, relativement réaliste et à la noirceur forcée. Il n’était donc pas facile et donc osé d’enchaîner avec cet ouvrage, même si où on y reconnaît bien son style, sans bien sûr la magie qu’on lui connaissait jusqu’alors.

Roman assez critique et cru, essentiellement axé sur un état des lieux cruel de la petite bourgeoisie anglaise que l’auteur, pour y avoir grandi et vécu, connaît plutôt bien.

On se retrouve à Pagford, petit village anglais imaginaire, doté d’un Conseil paroissial (presque aussi important qu’un gouvernement fédéral), présidé par Howard Mollison avec son plus grand opposant Barry Fairbrother, très apprécié, et dont le décès brutal d’une rupture d’anévrisme secouera un grand nombre d’habitants, laissant ainsi une place vacante.

Ce village imaginaire ressemble à un monde que JK Rowling connait bien puisqu’il se nourrit de ses souvenirs d’enfance et d’un passé relativement proche avec beaucoup de misère et de pauvreté. Village en apparence parfait, puisque tous se connaissent, de nombreuses générations interviennent, notamment des adolescents en crise malmenés, et dans lequel règnent de nombreux conflits et de violentes tourmentes, de la jalousie, des histoires extra-conjugales… et qui basculera dans la tragédie.

Ce roman, plutôt audacieux et doté d’un humour noir, est cette fois-ci destiné à un public adultes, et traite principalement des fractures existantes au sein de la société britannique, associées aux inégalités sociales, le tout dans un style fluide et direct avec certains passages au langage dur et « fleuri », parfois vulgaire et très incisif au travers des thèmes abordés, tels que la drogue, les mensonges, le racisme, la maltraitance, les viols, les violences familiales, etc. au sein de tous milieux sociaux.

Très peu de fantastique ici, simplement l’illusion d’un « fantôme », un petit manque de suspense même si intrigue il y a, un récit sans grande surprise même s’il reste agréable et nous dépeint tout simplement la vie, d’où ce constat d’un important décalage à côté de l’humour et de la magie connus précédemment.

Le talent de l’auteur se retrouve notamment au travers d’une excellente description des nombreux personnages - que l’auteur n’épargnera pas - pouvant paraître attachants au départ mais que l’on pourrait presque haïr au fil de l’histoire.

On lira bon nombre de critiques négatives mais il n’en demeure pas moins que ce roman - qui aurait mérité une fin plus surprenante et mieux aboutie - est cependant bien écrit mais… pour l’apprécier davantage, peut-être devrait-on parvenir à mettre un peu de côté l’Univers d’Harry Potter …

Il reste néanmoins un bon roman même si on ne peut pas le cataloguer d’extraordinaire.

Présentation de l’éditeur
Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… Et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.

Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps.