L’âge des miracles : La critique

Date : 29 / 08 / 2012 à 20h05
Sources :

Source : Unification France


Et si nos journées commençaient à s’allonger, d’abord de quelques minutes, puis de plusieurs heures, jusqu’à ce que le jour devienne la nuit et la nuit le jour ?


L’âge des miracles

• Auteur : Karen WALKER
• Éditeur : Presse de la cité
• Nombre de pages : 331
• Traduction : Alice DELARBRE
• Prix de vente : 19 € 90
• Format : 135 x 215 mm
• Date de sortie : 16 Mai 2012
• N°ISBN : 2-221-13059-6

Présentation de l’éditeur :

Une journée d’octobre apparemment comme les autres, l’humanité découvre avec stupeur que la rotation de la Terre a ralenti. Les jours atteignent progressivement 26, 28 puis 30 heures. Tandis que certains voient dans ce changement inexpliqué un signe que la fin est proche et cèdent à la panique, d’autres, au contraire, s’accrochent coûte que coûte à leur routine, comme pour nier l’évidence.

Bientôt, la gravité est modifiée et certaines personnes sont touchées par un syndrome provoquant des malaises à répétition, les oiseaux sont désorientés et s’écrasent, les marées se dérèglent et les baleines s’échouent...

En Californie, Julia est le témoin de ce bouleversement, et de ses conséquences sur la communauté, sa famille, et elle-même. Adolescente à fleur de peau, elle entre dans l’âge ou son corps, son rapport aux autres et sa vision du monde changent : l’âge des miracles.

Entre roman d’anticipation et d’apprentissage, L’âge des miracles est un livre visionnaire sur la capacité d’adaptation de l’Homme, poussée ici à son paroxysme.

Décryptage :

Forcément, lorsqu’on annonce à la population mondiale que les journée se sont indéniablement allongée de 56 minutes puis de 1 h 37 et ainsi de suite assez régulièrement jusqu’à ce qu’une journée dépasse les 30 heures, c’est la panique et l’incompréhension qui s’empare des gens, de la société et de l’économie. Tout est chamboulé.

La narratrice s’appelle Julia et n’a que onze ans au démarrage de l’histoire et c’est à travers ses yeux de petite fille, pré-adolescente que va nous être contée cette bien étrange histoire. Julia fait parti de la catégorie des gens invisibles à l’école, elle n’est pas pom-pom girl, elle n’est pas extravagante, elle est "normale", voir même très timide, réservée et solitaire.

Ce ralentissement de la Terre qui va s’accentuer ne restera pas sans conséquence pour la planète et pour ceux qui y vivent. La gravité est la première chose qui change de manière notable puis peu à peu les gens eux-aussi vont commencer à changer. La paranoïa va commencer à s’installer et on va suivre le quotidien de Julia et de sa famille lors de ces bouleversements et cette nouvelle vie qui commence pour les gens sur Terre, ses expériences, ses peurs, ses questionnements, sa vie de famille, sa découverte de l’amour...

La première étape classique est l’incompréhension, puis vient le temps du questionnement et ensuite la panique, ils vont réagir comme en temps de guerre dévaliser les magasins et les pompes à essence puis enfin les gens finissent par se résigner et cherchent à s’adapter.

Puis la vie des gens reprend un cours "normal", et cette tentative de "normalité" sera ponctuée par les (mauvaises) nouvelles qui continuent à affluer. La Terre continue à se ralentir, accroissant ainsi les tranches horaires de jour comme de nuit. Tout étant désorganisé à cause de ces journées qui s’allongent (économie, santé, école...) le gouvernement décide de revenir à des "journée" balisées de 24 h, à un système horaire imposé de 24 h pour tenter de retrouver un ordre dans toutes les activités qui font tourner la société. Mais c’est une catastrophe autant psychologique, qu’économique et écologique qui s’abat sur la population mondiale, qui va commencer par perdre les oiseaux, puis les baleines... allant crescendo vers une fin entendue.

Mais une frange de la population va décider de calquer sa vie aux rythme de la vitesse de rotation de la terre. Et bien entendu ceux qui ne se rangent pas dans le rang son marginalisés et isolés, voire même deviennent la cible et la risée des autres. La différence fait peur. Ils sont appelés les partisans du temps réel et son traités comme des illuminés.

C’est un livre au concept intéressant qui nous permet de nous interroger sur notre capacité d’adaptation face à une telle situation et même au-delà il sème dans notre esprit cette petite question dans tous les gestes quotidiens : que ferait-on dans une telle situation surtout quand tout se dégrade au fur et à mesure.

Mais c’est aussi un livre sur l’enfance, les blessures de l’adolescence qui déjà sont dures mais seront amplifiées dans ce contexte particulier. Mais aussi la vie quotidienne d’une famille "normale" dans un contexte extraordinaire avec ses problèmes qu’il faut continuer à gérer. Mais au delà du message d’alerte écologique évident du roman, c’est l’aspect humain aussi qui est étudié comme la capacité d’adaptation et d’acceptation des gens ainsi que la capacité à mentir ouvertement ou non.

L’âge des miracles n’est ni plus ni moins celui de l’adolescence encore plus compliquée à gérer dans un contexte tel que celui-là. Le livre laisse un goût amer d’apocalypse imminente, réaliste et inquiétante (surtout en cette période de canicule). Mais n’est-ce pas à cela que l’on reconnaît un bon livre, celui qui sait provoquer un sentiment qui perdure même une fois le livre terminé, même s’il s’agit d’y suivre les premiers émois amoureux de notre jeune héroïne plongé dans un contexte hors du commun.

C’est très bien écrit, très émouvant par moments, l’apocalypse est présente et angoissante ; on arrive à être mal à l’aise pour eux, même si cela n’est (pour le moment) qu’une fiction. Si le livre peut nous permettre de nous interroger sur notre avenir et celui de notre planète, déjà il aura atteint un de ses buts.


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