Chronicle (blu-ray version longue inédite) : Le test

A la suite d’une mystérieuse découverte, trois ados se mettent à développer des superpouvoirs. Au départ utilisés pour jouer des tours à leurs proches, ces dons sont démultipliés à mesure qu’ils les utilisent. Rapidement dépassés par les événements, Matt et Steve décident alors d’imposer des règles. Mais Andrew n’est pas tout à fait d’accord…

Andrew Detmer est un garçon plutôt solitaire et perturbé, il veille sur sa mère malade et supporte mal les humiliations d’un père alcoolique et violent. Il décide de s’acheter une caméra pour filmer sa misérable existence et tenter ainsi de lui donner un sens. Du coup, toutes les images du film, à quelques exceptions près, seront issues de la caméra d’Andrew. On est donc ici, une fois de plus en présence d’un "found footage" mais pour une fois utilisé pour autre chose qu’un film d’horreur.

C’est lors d’une soirée, alors qu’il traîne avec son cousin Matt, qu’ils vont découvrir avec Steve (le garçon le plus populaire du lycée) dans une grotte, un bien étrange objet qui va leur donner un bien étrange pouvoir. On les retrouve 3 semaines après à s’interroger sur leur pouvoir naissant qu’ils essayent de canalyser : La télékinésie. Il va falloir apprivoiser ce nouveau pouvoir, sans en parler à personne, en commençant par déplacer des objets... Jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que ce pouvoir est quasi illimité et qu’il leur permet même de voler. Et parti de là tout est possible. C’est tout un monde de possibilités nouvelles qui s’ouvre à eux. Tout est possible, leur force s’en trouve décuplée, ils vont aller de plus en plus haut de plus en plus fort jusqu’au jour où Andrew envoi une voiture dans un ravin et blesse quelqu’un. Ce qui débutait par des plaisanteries d’adolescents potaches va se terminer en catastrophe. À partir de là, Matt et Steve vont décider de s’imposer des règles, qui ne vont pas plaire à Andrew qui va développer un complexe de Dieu et qui va utiliser son pouvoir à des fins maléfiques. En bref, il pète un plomb et se laisse dépasser par un pouvoir qu’il ne contrôle plus. Mais il faut comprendre qu’avec un tel pourvoir entre ses mains, il est tentant d’en profiter... qui n’a jamais rêvé de voler pour éviter les embouteillages ou se retrouver à l’autre bout du monde en un clignement d’œil ?

Là où se trouve la force du film c’est que ses héros sont des adolescents avec des préoccupations d’adolescents qu’ils doivent gérer en même temps que ce nouveau pouvoir. Celui-ci va même leur permettre de régler certains problèmes mais ici point de monde à sauver, point de jeune femme en péril, point de super-héros en collants, ici juste des gens "normaux" avec des préoccupations "normales" qui essaient de rentrer dans l’âge adulte. Andrew allant même jusqu’à utiliser son pouvoir lors d’une fête de l’école pour attirer l’attention vers lui, pour devenir comme Steve, un garçon qui compte aux yeux des autres. Et tout est là, le sens qu’ils donnent à leur vie et la reconnaissance sont bien au centre du film. Il s’agit là des chroniques d’une jeunesse américaine en plein désarroi dans une première partie touchante sur cette jeunesse américaine, les relations qu’ils peuvent entretenir entre eux ou avec leurs parents. Et là au niveau d’Andrew, c’est plutôt compliqué mais tout ce qu’il fait, il le fait au final pour sa mère, par amour pour elle. On commence par un film très intimiste, un "teen movie" comme on dit dans le milieu qui traite du mal-être de l’adolescence, puis petit à petit, le film va prendre une nouvelle dimension et le réalisateur va évoluer et avancer en même temps que son "héros" qui plonge à plein pieds dans son complexe de Dieu.

Techniquement, le film est très bien pensé, avec de bonnes trouvailles pour les différents cadreurs du film (kasey qui filme aussi ce qui permet de prendre le relais), même si les images sont principalement celles de Andrew, qui peut faire flotter sa caméra alors à partir de là tout est possible dans les prises de vue. Le réalisateur fait preuve d’une mise en scène très intelligente tout le long de son film et signe là un des meilleurs films de l’année doté d’un budget de 12 millions de $ et qui en a rapporté 10 fois plus.

Et bien évidement la scène de conclusion du film se déroulera au Tibet comme promis. C’est un très beau film, un film très émouvant et très dur sur la dureté de la vie, la complexité des relations, les choix que l’on fait et les barrière qu’il faut savoir se mettre. Un véritable film atypique mais très complet, doté d’excellentes trouvailles et d’une fin plutôt dévastatrice. On avait la série Heroes sur des gens "normaux" dotés de pouvoir extraordinaire et nous avons maintenant Chronicle qui déboulonne tout et fait passer Heroes pour les aventures de La petite maison dans la prairie. On est véritablement passé au niveau au dessus même si certains effets spéciaux restent non pas tirés par les cheveux mais plutôt étonnants parce qu’inédits (leur manière de voler par exemple) mais l’objectif du film n’est pas là et de toute manière le tout fonctionne bien. N’hésitez pas jetez-vous dessus.

• Format image : 1.85 - 1080p AVC - 16/9^ème natif
• Format son : Anglais DTS Master Audio 5.1 et Français DTS 5.1
• Sous-titres : Français
• Durée : 1h24

Une image magnifique, une finition impeccable, surement très loin de ce que devrait donner celles issues de la caméra d’Andrew, mais qui voudrait voir un film avec une image de mauvaise qualité ? Partant de là, on plonge littéralement dans le film avec beaucoup de bonheur grâce à cette image très propre aux contrastes magnifiques

Une bande son tonitruante lors des passages d’action et toute en finesse lorsque c’est nécessaire. Mais on garde cet aspect son amateur pris au micro des caméras, qui rend le tout plus réaliste encore. Mais l’immersion est totale et surtout sur les 20 minutes qui servent de final au film, une régalade. Jetez vous sur la piste VO et oubliez la piste VF qui reste plutôt poussive avec un doublage qui l’est tout autant.

• Le blu-ray comprend la version cinéma ainsi que la version longue du film

• Scène coupée : Matt et Casey dans la cuisine (1’10)
Sympathique scène qui aurait pu se retrouver dans le film mais qui aurait pu être redondante avec celle de la salle de bain.

• Pré-visualisation (7’48)
La scène de leur premier vol et la scène de fin en ville en prévisualisation pour apprécier le rendu avec des scènes non finalisées et en image de synthèse. Une sorte de copie de travail. Intéressant de voir le travail accompli entre ces scènes et les scènes du métrage.

• Test Caméra (3’58)
La scène de la fourchette, du restaurant, de la voiture dans le parking avec d’autres acteurs... ils ont bien fait de garder ceux du film...

• Bande-annonce

Quel dommage d’avoir si peu d’infos et donc de bonus sur ce film. C’est trop léger et dommageable au disque.

On est ici en présence d’un film très fort, impressionnant visuellement, qui va marquer sa génération de par son traitement original du super-héros "normal". Mais quel talent de la part du réalisateur et on attend du coup son prochain métrage avec impatience pour voir ce qu’il fera de cette nouvelle notoriété. On parle de lui pour le reboot des 4 Fantastiques ou encore l’adaptation du jeu vidéo Shadow of the Colossus, du lourd en perspective dans les 2 cas.

Chronicle : La critique cinéma
La rubrique Chronicle

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