[REC³] Genesis (blu-ray) : Le test

Un virus s’invite au mariage de Koldo et Clara. En quelques instants, une terrifiante vague de violence s’abat sur la fête, et le rêve vire au
cauchemar… Séparés au milieu du chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leurs vies, dans une quête désespérée pour se retrouver.

Autant vous épargner tout de suite un suspense insoutenable, ce 3^ème volet est tout aussi bon et inventif que les deux précédents. Premier constat, il renouvelle la franchise qui se renouvelait déjà avec le second volet. Nous sommes ici en présence d’une franchise qui, comme d’autres films comme la série des Paranormal Activity sont des "found foutage", des bandes de cinéastes, amateurs ou non, qui sont retrouvées et utilisées telles quelles. Souvenez-vous le premier volet, nous suivions une jeune journaliste et son caméraman lors d’un tournage d’une émissions sur les pompiers dans un immeuble "infecté" qui était mis en quarantaine par la police. Dans le second volet, c’est la police qui investissait les lieux et nous avions le droit au point de vue des caméras embarquées des policiers, dans un genre très FPS (jeu vidéo de tir à la première personne), très original et très convainquant. Et là... tout change.

Pour éviter de se répéter, il faut se renouveler mais rester cohérent à son univers. Cet exercice demande de trouver de nouvelles idées et de nouvelles situations. Et quoi de mieux qu’un mariage puisque dans un mariage, il y a tout le temps quelqu’un qui filme. [REC³] est, aussi étonnant soit-il, une très belle histoire d’amour jusqu’à la dernière seconde et quoi de mieux qu’un mariage pour parler d’une histoire d’amour. Sauf que, à ce mariage vont s’inviter des zombies. D’où viennent-ils, comment arrivent-ils à s’immiscer dans cette belle fête ? On le découvrira tout le long du film.

Le film nous propose une héroïne tour à tour tendre, douce et aimante puis battante, violente et surtout muée par une envie de vivre et de survivre avec son amoureux (et maintenant mari) depuis que son mariage a tourné au génocide. La jeune femme déploie un jeu subtil, tout en douceur et tendresse sur tout le début du film et se métamorphose en jeune femme forte que rien n’arrêtera, une héroïne forte comme on les aime. Et pour ce rôle, Leticia Dolera est divine. Elle est accompagnée de Diego Martín qui joue le bien-aimé qui lui aussi s’en sort largement avec les honneurs. Les autres acteurs jouent à la perfection cette famille réunie pour le mariage et tout aussi bien les zombies qu’ils deviennent par la suite.

Tout est excellemment bien fait, la portion mariage est réalisée avec beaucoup de talent, on est vraiment immergé dans ce mariage, aussi authentique qu’un vrai mariage dont il reprend sans vergogne tous les clichés. On a tous vécu ce genre de mariages et c’est là que le film prend toute sa force, dans la véracité de cette première partie. Le film bascule lorsque la caméra se casse sur le sol après 22 minutes de mariage et de début d’apocalypse. On est alors plongé dans un autre film, filmé comme un vrai film, plus de caméra à l’épaule mais un vrai spectacle avec une image sublime et des ambiances très travaillée. Le film passe en mode "survival" classique avec deux petits groupes de survivants qui vont tenter de se trouver, de survivre et qui vont fondre comme neige au soleil.

Ici le réalisateur peut enfin donner plus de champ à son talent, qu’il a en grande quantité. Et ce changement permet en effet de ne pas s’enfermer dans ce concept réducteur qu’il faut sans cesse renouveler. Du coup, le film est beaucoup plus clair et plus lumineux que les 2 premiers qui se déroulent aussi la nuit. Mais l’accent est véritablement mis ici vers une plus grande clarté et pureté de l’image.

Chronologiquement, le film se déroule au même moment que les événements de Rec¹ et Rec², on peut même voir les infos sur une télé qui montrent l’immeuble des 2 premiers volets en quarantaine. Une certaine progression et une certaine logique sont donc respectées. Le film reste très drôle tout du long, que ce soit dans la partie mariage que dans celle de l’attaque des zombies. On a toujours droit à des moments, des situations ou des personnages comiques. Un humour souvent noir mais toujours très drôle comme le déguisement de chevalier qui fait penser à Don Quichotte ou encore la tronçonneuse, hommage non déguisé à Massacre à la tronçonneuse. Toute la partie zombie est très gore - mais aussi très réussie - mais ne reste pas l’essentiel du film.

Et pour terminer de compléter le tableau, il faut savoir que Rec est une production Ibérique... et là il faut dire chapeau parce qu’ils n’ont définitivement rien à envier aux Américains dans ce domaine là, le genre change de camps et les maestros de notre époque sont Espagnols sans aucun doute. On attend la suite [REC] Apocalypse avec grande impatience.

• Format image : 2.35 - Résolution film : 1080 24p
• Format son : Espagnol & Français DTS Master Audio 5.1
• Sous-titres : Français
• Durée : 1 h 20
• Prix public indicatif : 24,99 Euros le Blu-ray

Techniquement, il n’y a rien à redire, l’image est juste sublime en seconde partie du film (la partie vrai film) et très bonne autant qu’elle puisse l’être vu les sources vidéo utilisées pour la première partie du film (la partie mariage). Mais il est vrai que la seconde partie est une petite pépite de clarté, de profondeur, de dynamisme. Les contrastes, les couleurs et la définition sont de très haut niveau.

Les deux pistes sont en DTS Master Audio 5.1 de très bon niveau également. La VO, même si c’est de l’espagnol, est à privilégier pour garder l’authenticité du jeu d’acteur et cela même si l’on est pas familier de la langue, elle reste très chantante et très agréable à écouter. La VF s’en sort pas mal à son tour. La musique et les effets sont très dynamiques sur les enceintes et on ne regrettera pas d’avoir poussé un peu fort le son pour se faire encore plus peur.

• Les préparatifs d’un mariage saignant (112’55)
Attention, très gros morceau de près de 2 heures qui est un making-of aussi complet que long ; c’est bien simple il est plus long que le film. On y parle du succès des 2 premiers volets, du concept de chacun des films
Paco Plaza. Le réalisateur nous guide tout le long de ce reportage passionnant dans tous les secteurs du films avec tous les intervenants techniques de chaque secteur, l’image, le son, les musiques, les décors, les costumes, les acteurs principaux et secondaires, les effets numériques et autres, la chorégraphie des scènes... Ça n’en finit plus, c’est juste énorme comme making-of avec énormément de scènes de tournage sur les plateaux et d’interviews comme un commentaire audio mais avec les images et les explications des intervenants. Et pour les moins patients il existe le même en beaucoup plus court de 22 minutes, mais tout est bon à garder dedans. Plus long que le film c’est un compagnon indispensable pour tout savoir sur le film. Attention à l’indigestion...

• Making-of (22’)
La même chose que le précédant mais en version courte, édulcorée sur 22 minutes au lieu de 2 heures. A garder et à regarder si on veut faire court sinon il faut absolument regarder le premier.

• Scènes coupées (23’)
La scène d’ouverture alternative, une scène inédite avec la mariée avant la cérémonie chez elle avec Rafa, une scène différente de la chanson dans l’église, une scène beaucoup plus longue dans le jardin avant le diner, la scène de la première danse légèrement différente. Une scène alternative de la fuite par la bouche d’aération et la chapelle. Une scène alternative de l’après morsure de Rafa. La scène alternative du départ de Clara et Koldo. Si certaines scènes ne rajoutent pas grand chose, certains éléments auraient mérités de se retrouver dans le métrage final.

• Entretien avec Paco Plaza et Leticia Dolera (26’52)
Le réalisateur et l’actrice du film expliquent leur collaboration et c’est passionnant comme s’ils étaient tous les 2 habités par le film. C’est une discussion à bâton rompu : ils parlent du film, des personnages, du cinéma de genre, du cinéma espagnol, des émotions qu’ils voulaient faire passer... Les écouter est un véritable régal parce qu’ils sont très instructifs et souvent très drôles, surtout dans la petite partie en français.

• Bêtisier (2’57)
Le seul bonus sans intérêt, d’ailleurs il dure moins de 3 minutes pour quelques scènes ratées, sans intérêt elles aussi.

• Bandes-annonces Rec 1, Rec 2 et Rec 3
Idéal pour se remémorer les deux premiers films.

• La copie numérique à télécharger

Wild Side nous propose là une version sans défaut du film, une édition techniquement impeccable bardée de bonus pour un film qui n’a rien à envier aux épisodes précédents de la série, il se pourrait même qu’il en soit le meilleur.

• [REC3] Genesis : La critique
• [REC3] Genesis : En DVD & Blu-ray le 8 Août 2012

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