Making-off (DVD) : Le test

Cédric Dupuis, rêvant de célébrité, décide de réaliser le plus grand film d’horreur de tous les temps avec ses amis, mais découvrant à ses dépens les joies d’un tournage et d’une équipe non professionnelle, il va, dans un excès de colère tuer sa femme, Aline. Désormais, il n’a plus d’autre solution que de réaliser son propre documentaire.

Attention OVNI cinématographique... Sous le prétexte de réaliser "Le plus grand film d’horreur de tous les temps", Cédric Dupuis nous propose ici le making-of (avec un seul "F") de son film en cours de production qui comme il ne se déroulera pas forcément comme il s’y attendait, ne verra jamais le jour. Restent ces images chocs du making-of... le premier film "found foutage" français ?

Avant de se lancer dans le tournage de son film d’horreur "parfait" appelé Devil Darck Week-end (oui, le "c" est bien là ce n’est pas de ma faute, voyez directement avec eux), Cédric Dupuis nous présente son projet dans une introduction amusante où il indique que "ceci n’est pas un film". Puis s’enchainent les images de tournage ainsi que la présentation des rushs. Tout démarre dans le chaos, les acteurs, qui sont des potes, sont tous mauvais mais y mettent du cœur pour faire plaisir à leur pote et c’est amusant ici de voir de bon acteurs (puisqu’ils le sont) jouer des acteurs débutants de seconde zone. L’histoire est plutôt maigre et seul le réalisateur semble prendre son projet au sérieux, les autres étant là plus pour lui faire plaisir qu’autre chose. Mais là est tout le fond du film. Il est prêt à tout pour être célèbre et en passe même par des étapes glauques et plutôt horribles (je pense au chat par exemple...).

Tout ne se déroulant pas comme il le souhaite, le réalisateur totalement pathétique et mégalomane, est habité par son projet et va péter véritablement les plombs, il ne dort plus, ne vit plus que pour son film et va éliminer (littéralement) tout ce qui se met en travers de son chemin. Et là, le film tourne au "snuff movie", au film d’horreur gore très réaliste. Et on va assister à sa descente aux enfers puisqu’il s’agit bien là d’un pétage de plomb en règle.

C’est très drôle, souvent border-line mais toujours à jouer avec l’auto-dérision, le cigarettes et les bières floutées comme pour se moquer des censeurs omniprésents à la télé. Et au final, c’est très intelligent et très fin, c’est à revoir plusieurs fois pour dépasser le cadre, je suis plié en 2 tellement c’est drôle et tenter de capter les messages. Le film est un véritable coup de cœur, c’est novateur, très drôle tout du long. Extrêmement bien réalisé, très bien pensé et très bien joué. Mais c’est quoi le but au final ? Ah oui, être célèbre, mais à quel prix ? Emylia a bien vu le potentiel de ce réalisateur qui pour son premier film nous propose une œuvre graveleuse et gore mais qui laisse transparaître un potentiel énorme. Il mériterait cette célébrité derrière laquelle court son personnage. Donnez lui un budget conséquent et il vous refait un Dexter sous amphétamine. Mais attention c’est à réserver à un public averti c’est ultra gore mais aussi ultra bon. Et pour 10 € la galette, franchement il ne faut pas se priver.

• Vidéo : 1.78 - 16/9 Anamorphique (compatible 4/3)
• Audio : Français Dolby Digital 5.1
• Sous-Titres : Anglais
• Durée : 78 min

Question vidéo c’est très soigné et on est là en présence de vidéos "retrouvées" de qualité pas forcément exceptionnelle mais c’est là tout le concept du film et c’est très très soigné. La piste son est du même acabit, c’est propre et soigné, rien à redire : ça colle parfaitement au film.

• Contient le DVD et la copie digitale illimitée (Mac/PC) du film

• Commentaires du réalisateur, des acteurs et du producteur
Très instructif, plutôt drôle aussi, un excellent complément au film.

• Bêtiser (5’20)
Sorte de making-of amusant de Making-off, on peut y découvrir de nombreux loupés très drôles d’un tournage qui a duré 10 jours et au budget ultra minimaliste mais qui n’a pas dû être triste.

• Scènes coupées (5’57)
La scène d’ouverture alternative, une scène dans le bain, la scène d’après le bar alternative aussi et la scène du réveil alternative... rien de très croustillant à se mettre sous la dent et c’est bien dommage.

• Explication des FX (2’57)
Les effets spéciaux décortiqués sur quelques scènes clés, trop court mais très bon.

Une fois n’est pas coutume mais Emylia propose ici quelques bonus, trop courts mais ils sont là et c’est déjà une très bonne chose.

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