Absolution : Critique du tome 1

Date : 22 / 07 / 2012 à 20h05
Sources :

Source : Unification France



Absolution
Tome 1


• Scénario : Christos Gage
• Dessin : Roberto Viacava
• Traduction : Benjamin Rivière
• Collection : Comics
• Date de sortie : 30 mai 2012
• Nombre de pages : 192
• ISBN : 9782723488662
• Format : 17,3 x 26,5 cm
• Prix : 14€95

Imaginez un superhéros aux pouvoirs extraordinaires qui se comporterait comme Dexter…

John Dusk est un super héros qui a beaucoup vécu dans sa carrière de Justicier. Epuisé par la lourdeur du système qui pèse sur ses épaules, il ressent une lassitude grandissante dans sa vie, vis-à-vis du train-train qui s’est installé, et subit de plus en plus mal le manque de reconnaissance de ses concitoyens. Un jour, fatigué et accablé par le poids de sa tache, il laisse mourir un criminel… et se rend compte qu’il aime ça. Il décide alors de franchir la ligne rouge et d’appliquer SA vision de la loi. Jusqu’où va l’amener cette soif de justice expéditive et cette surenchère dans la violence ?

Sur le thème du superhéros qui pète les plombs et qui passe du coté obscur (un thème cher aux scénaristes de comics contemporains : Nemesis de Mark Millar, Black Summer de Warren Ellis, Incorruptible de Mark Waid...), Christos Gage se risque à créer son propre héros déviant et s’impose d’emblée comme l’un des plus doué dans le domaine : Absolution est un récit original et brillant qui apporte un point de vue nouveau et des idées inédites. Un récit formidablement bien écrit et construit, plein de surprises, et la démonstration éclatante de tout le talent d’un auteur qui s’invite dans la cours des grands avec un comics musclé qui fera date.

Absolution est une saga prévue en deux tomes.

Décryptage :
Absolution fait parti de la seconde fournée de la collection Comics de Glénat avec le tome 3 de Wolf-Man. Changement de décors, changement d’ambiance. Ici c’est une histoire plus sombre avec un héros plus sombre et plus torturé.

John Dusk est un super-héros qui travaille en collaboration « étroite » avec la police et plus particulièrement avec Karen, jeune femme inspectrice dans les forces de police. Mais John est un héros fatigué, désabusé et hanté par les horreurs qu’il doit gérer au quotidien et un système qui se dégrade au jour le jour et qu’il s’est pourtant engagé à servir et à défendre.

Après 8 ans à courir derrière des atrocités pour tenter de rendre la justice, John laisse aller un jour ses pulsions et décide de rendre la justice qu’il pense être plus juste mais qui n’est pas forcément la même justice que celle des tribunaux. Sa seule règle, ne tuer que des gens qui le méritent, tout du moins de son point de vue. Criminels, anciens criminels, tous ont déjà eu à faire à la justice ou risquent de perpétrer de nouveau crime en récidivants. Cette nouvelle « activité » lui permet de soulager sa conscience, se dire que grâce à lui le monde est plus sûr.

John affine ses meurtres avec le temps pour éviter de se faire attraper mais tout son beau plan risque de s’effondrer avec l’arrivée du « technocrate » qui va vouloir l’utiliser en le faisant chanter. Forcément, un jour, et assez rapidement d’ailleurs, son beau plan sera dévoilé et il va lui falloir faire face à la justice et à ses collègues et amis qui, même s’ils le comprennent, ne cautionnent pas ses actes.

Alors forcément le parallèle avec Dexter est très vite fait. Un policier serial killer qui ne s’en prend qu’à des gens qui méritent de mourir (pour lui en tout cas), des gens qui arrivent à passer à travers un système. Mais ici, la question se pose de savoir si on peut donner à un seul homme, le triple rôle que s’octroie John : juge, juré et bourreau. Ce titre illustre bien la dualité du problème, de la justice, savoir où s’arrête le bien et où commence le mal. Un meurtrier, violeur, un nazi… mérite t-il de vivre ? Un super-héros comme John mérite t-il notre support ou notre dégout ? Devient-il aussi mauvais que les méchants qu’il tue ? Ou alors a-t-il carte blanche tant qu’on ne sait pas ce qu’il fait ?

C’est une remise en cause du système judiciaire américain, les prisons pleines, les meurtriers relâchés alors qu’on sait qu’ils vont recommencer. En cela, Absolution est une œuvre intéressante même si elle n’est pas (très) originale quand on la compare à Dexter ; mais elle l’est sûrement dans ce contexte de super-héros qui décide d’appliquer SA propre justice, celle des Hommes étant bien trop timide envers les criminels. C’est assez nouveau ici et ça rend le personnage surement plus attachant et surement plus humain même si ce héros passe du mauvais côté de la barrière...

Le style graphiques et coloré est très classique et s’accorde bien à l’histoire qui mélange ces superhéros qui luttent tous contre le crime en plein jour avec l’aide des forces de police. L’horreur et la violence sont au rendez-vous. L’ouvrage se termine par une trentaine de pages appelées « archives » qui regroupent de sublimes planches et des fiches présentant les personnages. Une très bonne BD qui (pour une fois) permet de se poser quelques questions intelligentes sur le système et la conscience de ces héros du peuple. A suivre donc dans de nouvelles aventures ou peut-être pourra-t-il sévir en plein jour...


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