Ritter Germania : La critique
Rittergermania
• Éditeur : Akileos
• Scénario : Vincent Brugeas
• Dessin : Ronan Toulhoat
• Série : Block 72
• Sortie le : 19 avril 2012
• Format : 64 pages
• Taille : 225x300
• ISBN : 978-2-35574-104-3
• Prix : 14€25
Février 1950, Wilhelm Frick, Reichsleiter, est découvert pendu dans une ruelle de Berlin. Le crime est clairement signé : Rittergermania. Frick
est le deuxième haut fonctionnaire du régime à être victime de l’ancienne « star » du Reich et tout laisse à penser qu’il ne sera pas la dernière. L’affaire ne pouvant plus être laissée aux services de police, le Reichsführer Reinhardt Heydrich s’en empare et confie l’enquête au SS-Brigadeführer Henning Von Tresckow. La chasse à l’homme est
alors lancée...
Décryptage :
Ritter Germania est le cinquième volume à se dérouler dans l’univers de uchronique de Block 109. Pour rappel, l’action se déroule dans un univers différent du nôtre, dans lequel l’Allemagne sort vainqueur de la seconde guerre mondiale et les nazis prennent petit à petit leur place dans le monde.
Ritter Germania est une invention de la propagande Allemande pour motiver les troupes sur les fronts, donner aux gens un héros pour les rassurer. Mais ce héros et son image vont échapper à leur contrôle pour déraper. Ce qui devait être juste un vengeur pour ne s’attaquer qu’aux petits malfrats, va devenir un meurtrier fugitif : "Joachim Stadler, ex-célébrité, alcoolique notoire et drogué présumé". Ses dérives font de lui l’homme à abattre, l’homme qui dérange. Sans motivation apparente, il se met à assassiner des membres importants et influents du gouvernement Allemand. Mais ne pourrait-il pas tout aussi bien être la marionnette de quelqu’un ?
Cette BD, comme les précédentes s’insère dans un monde uchronique totalement maitrisé, elle est dotée d’un background incroyablement complet et d’une Histoire qui se tient complètement. L’histoire (celle avec le petit h) se tient très bien, elle est même complexe par moment et on est happé dans le tourbillon des courses poursuites dans un Berlin que la plume de Ronan Toulhoat (qui va quitter la série à notre plus grand regret) magnifie. Il capture la noirceur des personnages et de lieux avec beaucoup de réussite. Les personnages sont encore plus réussis et très facilement identifiables. On retrouve ici une ambiance policière des années 40 / 50 ou des films d’espionnage de l’époque de la seconde guerre mondiale. Le suspense est total, jusqu’au bout, les retournements de situation présents et l’enquête sur l’identité du tueur (que connait le lecteur très rapidement) rondement menée. On est en plein complots politiques où s’enchainent les trahisons et les machinations au plus haut niveau du Reich. Le récit nous entraine donc dans les arcanes du pouvoir.
Le rythme est soutenu et il n’est pas question ni de bailler ni de fermer cette BD avant la fin. Le seul et unique défaut que l’on puisse formuler à l’encontre de ce nouveau tome, est le même qu’à tous les autres (excepté le premier) : ils sont beaucoup trop courts. On est plongé dans une ambiance hyper prenante et originale et hop à peine 70 pages après tout s’arrête et il faut attendre le prochain, c’est trop dur... mais il faut avouer que déjà ces 70 pages sont excellentes, alors profitons-en.
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