Hunger Games : La critique

Date : 16 / 09 / 2012 à 20h05

Par : Elodie

Sources :

Source : Unification France

Les Hunger Games ont commencé. Le vainqueur deviendra riche et célèbre. Les autres mourront...

Hunger Games
• Auteur : Suzanne COLLINS
• Editeur : Pocket Jeunesse
• Nombre de pages : 400
• Traduction : Guillaume Fournier
• Prix : 17,90 €
• Format : 140 x 225 mm
• Date de sortie : 1^er octobre 2009
• ISBN : 978-2-266-18269-0

Présentation de l’éditeur
Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur.
Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l’arène : survivre, à tout prix.
Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n’hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. À seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature... Même les âmes sensibles ne seront pas épargnées.

« Hunger Games est un livre incroyable. Je ne pouvais plus m’arrêter de le lire. » Stephenie MEYER

« Impossible de lâcher ce livre ; c’est comme si votre vie en dépendait. » Stephen KING

Décryptage

« Copier-coller de Battle Royale ! » voici ce que vous devez entendre le plus souvent lorsque l’on vous parle de Hunger Games. Il y a des similitudes avec le roman de Toshun Takami, c’est un fait, mais l’œuvre de Suzanne Collins s’attarde davantage sur les personnages, la grande omniprésence du pouvoir (incarné par le président Snow) sur les districts et leurs habitants, l’espoir et le désespoir, critique ouvertement la culture des apparences, la téléréalité et l’injustice qui règne entre les districts les plus pauvres et les plus riches. Et le style d’écriture de l’auteur ne fait pas dans la dentelle.

La narratrice de Hunger Games n’est autre que l’héroïne elle-même : Katniss Everdeen, rendant ainsi le public proche d’elle et de sa situation. L’ouvrage se divise en trois parties distinctes : Les Tributs , Les Jeux et Le Vainqueur. Dès les premières phrases du roman, le ton est donné : à situation désespérée, remède désespéré. Katniss a beau être l’aînée de sa famille, c’est pourtant elle qui fait tout pour que sa sœur et sa mère survivent malgré leurs conditions de vie épouvantables. Tour à tour révoltée, épuisée, désemparée, Suzanne Collins maîtrise habilement la protagoniste en lui proposant un partenaire de choix qui arrive à la faire réagir de bien des manières et la stratégie de son collègue masculin (Peeta) du district 12 va lui être vitale - même si le jeu des apparences et de la stratégie ne lui plait pas du tout - mais également dévoiler une vulnérabilité chez elle à cause de la relation complexe (et non en mode bisounours) qu’elle entretient avec Peeta en dehors et dans l’arène.

L’autre force de Hunger Games, c’est cette immense palette de personnages : certains qui cachent leur jeu, certains en qui on peut avoir confiance, ceux qui nous touchent, d’autres qui se montrent sans pitié, d’autres qui se montrent machiavéliques... Parmi eux, il y a la jeune Rue qui se montre très maline et sera une aide très précieuse pour Katniss dans l’arène - et comme Katniss, difficile de ne pas penser à Prim, la sœur de Katniss qui a bien failli faire partie des Jeux si cette dernière n’était pas intervenue ; Haymitch, ancien vainqueur des Jeux devenu alcoolique et qui a pourtant toute sa tête ; Cinna, styliste de Katniss, un des seuls en qui elle peut avoir confiance et qui lui apporte un peu de réconfort pendant cette période de folie ; Ceasar Flickerman, présentateur loufoque des Hunger Games ; Gale, le meilleur ami de Katniss avec qui elle peut s’évader de son « quotidien »...

L’aspect dramatique du roman n’est pas négligé au cours des vingt-sept chapitres. Entre les bains de sang, les blessures graves, des tribus attaqués par des mutations génétiques, ou des moments bouleversants lors de la Moisson ou dans l’arène. Dans Hunger Games, pouvoir rime avec apparence, stratégie, efforts surhumains de dissuasion et emprise. Si le public n’arrive pas à vous apprécier, pas de sponsors et qui dit pas de sponsors, dit aucun moyen pour les tribus de survivre, sauf s’ils font partie des tribus de carrière (en somme les tribus proches du Capitole). Bien entendu, le public doit regarder les Hunger Games comme le stipule le Capitole et il n’y a rien de pire pour les proches que de voir un des leur mourir des mains d’un autres, rien que pour le spectacle ! Car pour le gouvernement de Panem, les Hunger Games sont une manière de rappeler au peuple que c’est le Capitole qui dirige tout. Qu’il s’agisse de la période pré-Hunger Games ou pendant les Hunger Games, le Capitole est partout, y compris dans les districts les plus pauvres (le onze et le douze où réside Katniss, Gale, Peeta et leurs familles) en forçant les adolescents à prendre des tesserae (nourriture peu nourrissante) en échange de leur nom pour la Moisson... Et encore...

Mais le bras de fer engagé entre la détermination de Katniss - La Fille du Feu et le Capitole ne fait que commencer...

Addictif, écrit avec une main de maître, bouleversant, Hunger Games ne vous laissera pas indifférent. Il s’adresse à un public large et vous n’aurez qu’une hâte, lire sa suite L’Embrasement, que l’éditeur a eu l’excellente idée d’introduire avec le tout premier chapitre.