Ignition City : La critique

Date : 15 / 05 / 2012 à 20h05
Sources :

Source : Unification France



Ignition City


• Scénario : Warren Ellis
• Dessin : Gianluca Pagliarani
• Traduction : Alex Nikolavitch
• Editeur : Glénat Comics
• Collection : Comics
• Date de sortie : 18 avril 2012
• Nombre de pages : 144
• ISBN : 978-2-7234-8829-7
• Format : 17,3 x 26,5 cm
• Prix : 14€95

1956. Une attaque Martienne a interrompu la Seconde Guerre mondiale, et le monde a changé. Apportant leur technologie, les aliens ont rendu possibles les voyages dans l’espace. Des bases spatiales se sont développées un peu partout. La plus importante d’entre elles s’appelle Ignition City, la porte des étoiles. C’est un spatioport cosmopolite et malfamé qui porte bien
son nom, car une simple étincelle pourrait embraser cet endroit où gravitent des gens peu fréquentables…

Mary Raven, la fille du légendaire pilote Rock Raven, débarque à Ignition City pour découvrir les raisons de la disparition de son père. Dans les affaires de celui-ci, la jeune femme met au jour un journal de bord qui va lui révéler bien des secrets - et commencer à lui attirer des ennuis. Car à Ignition City, on n’aime pas les questions, et encore moins les réponses. Mais Mary n’est pas du genre à se laisser faire… Ignition City est une uchronie steampunk magnifiquement illustrée par Gianluca Pagliarani, qui marie l’univers de Jules Verne et l’un des thèmes récurrent de Warren Ellis, la conquête spatiale. Un western spatial d’une intelligence rare et d’une tension palpable.

Décryptage :

Ignition City est la seconde BD de Warren Ellis, après Anna Mercury à paraitre chez Glénat Comics et nous sommes ici en présence d’un one shot, c’est à dire une BD en une seul volume. Pas de suite pas de trilogie, juste une seule BD du célèbre auteur britannique.

C’est une atmosphère rétro-futuriste (comme aime à l’appeler l’éditeur) qui plane sur cette BD dont l’action démarre à Berlin en 1956 dans un univers uchronique où les extraterrestres ont mis fin à la seconde guerre mondiale et changé le cours de l’histoire. Tout commence au club des explorateurs où notre nouvelle héroïne Mary, rousse et pulpeuse, apprend la mort de son père. Terrassée par la perte de cet être cher, elle décide de se rendre à Ignition City, le dernier spatioport sur Terre, chercher ses affaires personnelles mais aussi quelques réponses.

C’est surtout une atmosphère steampunk qui règne dans cette BD avec des ballons volants, des avions très étranges et des flingues de fous qui désintègrent un gars et une voiture en même temps, des jetpacks et une géopolitique différente de notre réalité. Nous voilà en pleine uchronie et ça tombe bien parce qu’on est clients.

Tous les personnages ont des gueules burinées, du style a avoir bourlingué et ici en l’occurrence c’est dans l’espace qu’ils ont trainée leurs guêtres. Tous y sont allés un jour et tous rêvent comme Mary d’y retourner pour échapper à la grisaille du monde ici-bas qui les empêche de repartir. Tous les personnages sont des gloires déchues de l’exploration spatiale. Et dans ce no-man’s land que Mary va chercher ses réponses en enquêtant sur la mort de son père au milieu de nulle part parmi cette population aussi glauque que leur environnement. Eux, anciennes gloires de la conquête spatiale ou des guerres extraterrestres, héros déchus, se retrouvent relégués au rang d’exclus de la société qui n’a plus rien à faire d’eux et qui les parque à Ignition City.

Autant Anne Mercury était un récit plus léger, plus porté sur l’action, autant celui-ci, qui n’en est pas dénué, est un peu plus profond. C’est une belle histoire parce que l’on ressent la détresse de cette jeune femme en quête de vérité qui fait tout pour redorer un peu le blason familial. C’est un western rétro-futuriste qui emprunte plus à l’univers steampunk qu’à l’univers comics et c’est ce qui en fait là son originalité et sa force avec un très beau dessin même si certains visages sont maladroitement dessinés parfois, des couleurs qui s’accordent à l’environnement sale et déprimant. Très détaillé, le dessin est rempli de petites choses amusantes à découvrir et nous offre un huis-clos étouffant avec une ambiance bien amenée et très particulière, qui est aussi un bel hommage aux BD pulp de science-fiction des années 20 et 30 et à ses héros comme Flash Gordon ou encore Buck Rogers grâce à des personnages aux noms déguisés rappelant ces héros. Les personnages sont tous bien travaillés, drôles et souvent immoraux comme le monde dans lequel ils évoluent.

L’auteur déroule son histoire comme une enquête policière mais c’est aussi un récit plein de tendresse de cette fille pour son père dans un monde de brutes. C’est un pur mélange de style avec le western prédominant, les règlements de compte, le saloon, les rues désertes, les affrontements et les bons mots. Mais c’est au final une enquête classique, rondement menée avec un rebondissement final, des dialogues ciselés, du suspense, des personnages attachants, très humains au final, avec leurs démons et leurs histoires mais tous très justes et tout aussi bien imaginés.

C’est donc un excellent western de science-fiction uchronique rétro-futuriste steampunk bien conçu et très agréable à suivre. Décidément la collection Comics de chez Glénat démarre très bien.


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