Super Ca$h Me (DVD) : Le test

Date : 01 / 05 / 2012 à 20h10
Sources :

Source : Unification France


Super Ca$h Me


Disponibilité : 2 mai 2012
Distributeur : Emylia
Ce qu’ils en disent


Après avoir exposé la malbouffe dans Super Size Me (nominé aux Oscars 2005), Morgan Spurlock s’attaque à son gagne-pain en révélant tous les vilains petits secrets d’Hollywood ainsi que tous les stratagèmes utilisés pour convaincre les annonceurs de placer leurs produits dans les films ou à la télévision. Ce fou de documentaires controversés utilise son sens inimitable de la comédie pour s’infiltrer dans les salles de conférence de grandes entreprises et les réunions brainstorming d’agences de publicité afin de les pousser à dévoiler la face cachée du monde publicitaire… Succès garanti !

Ce qu’on en pense


"En 2010, plus de 412 milliards de dollars ont été dépensés en pub et en marketing dont 75 % étaient détenus par seulement 5 sociétés."

La publicité est partout, intrusive et de plus en plus visible et c’est ce que veut nous (dé)montrer Morgan Spurlock, qui après s’être attaqué aux méfaits de McDonalds sur l’organisme va montrer ici la toute puissance des sociétés de publicité qui font la pluie et le beau temps dans de nombreux domaines et plus particulièrement dans l’industrie du divertissement.

Le film de Morgan Spurlock est un film sur le placement de produits. Les marques placent leurs produits dans des films ou des séries et tout en dictant leurs conditions, paient pour que leurs produits soient mis en avant et participent ainsi au financement des œuvres. Et la bonne idée de Spurlock est de faire un film qui posera la question : Est-il possible de financer par la publicité un film qui parle de la publicité dans l’industrie du divertissement ? L’objectif sera donc de démarcher les sociétés pour financer son film. Il va s’attaquer aux "grandes firmes" qui vont bien évidement lui claquer leurs portes au nez, à cause de sa réputation sulfureuse.

Mais certaines sociétés, plus petites, vont voir là une occasion de faire parler d’eux et c’est là que le film devient drôle, c’est dans la manière dont Spurlock exagère les placements des produits mais pas tant que ça en y réfléchissant bien. Voyez comment sont montrés à l’écran les ordinateurs, les voitures ou encore les boissons, voyez comme l’objet est montré à l’écran, rien n’est caché, tout est montré et souvent exagérément. Mais lui n’exagère pas tant que ça, il met en avant une pratique qui souhaiterait rester "cachée" et c’est la force du film. Montrer ce que les grandes sociétés font ouvertement tout en souhaitant rester discrets.

Le documentaire montre l’influence des marques sur les films ou les séries, le pouvoir qu’elles peuvent avoir sur tel ou tel sujet. Leur toute puissance et les dollars qu’ils injectent leur permettent de faire à peu près tout ce qu’ils veulent. Ce sont les nouveaux pouvoirs qui grâce à leur argent arrivent à manipuler l’industrie et à la faire plier. Pas de marque, pas de publicité. Pas de publicité, pas de financement. Pas de financement, pas de film. C’est aussi simple que ça.

Déjà bombardé de publicité à la télévision (rappelons que le public américain voit des pubs tous les quart d’heure sur une série télé par exemple), le public l’est encore plus avec ces publicités qui envahissent les films et les séries mais qui servent aussi à les payer, c’est l’effet pervers et les compromis que doivent faire les cinéastes/producteurs sont souvent atterrants. Le film démontre la corruption du monde du marketing. Mais ce qui peut nous sembler choquant pour nous européens doit l’être moins pour le public américain qui baigne dans la pub.

Morgan Spurlock en profite pour montrer l’exemple de Sao Polo qui tente de s’affranchir de la publicité et a fait supprimer toutes les affiches publicitaires sur les murs de la ville. Et 90 % des gens de la ville sont satisfaits. Il démontre là l’excès dans lequel on peut tomber sans vraiment s’en rendre compte comme par exemple les nouvelles cibles des publicitaires : les plus jeunes. Ou comment des panneaux publicitaires peuvent compléter, voir remplacer une partie du budget des écoles. Et on voit bien que la publicité est partout, l’objectif étant de toucher un maximum de gens et cela commence par les ados ou les plus jeunes avec les pubs à l’école.

Alors attention, le film va très très vite, les dialogues nombreux, il faut s’accrocher pour suivre la VO mais au final c’est très intéressant de comprendre ce système corrompu jusqu’à l’os, le plus triste étant ces réalisateurs qui en parlent et qui expliquent ne pas avoir véritablement le choix, c’est comme ça que fonctionne l’industrie du cinéma, c’est la seule solution pour financer un film.

Aussi indispensable que Super Size Me en son temps qui dénonçait les méfaits de la malbouffe, Super Ca$h me nous montre un système dont on soupçonnait l’existence tellement elle devenait de plus en plus évidente au sein des séries et des films mais on osait à peine y croire. Mais là il démontre l’ampleur et l’emprise de telles entreprises de publicité sur l’industrie du cinéma. Comme il faut savoir que McDo est mauvais pour la santé si on en abuse, il faut savoir aussi comment les publicitaire manipulent les films et les séries. Et le film montre avec intelligence, beaucoup d’humour et d’ironie qu’ils sont les nouveaux décideurs. Et là encore Spurlock s’investit à 100 % dans sa nouvelle quête. Il ne vit et ne respire plus que par et pour la pub. Heureusement que les dégâts pour sa santé sont moins visibles que ceux des nombreux repas pris chez Mc Donalds.

La phrase du film :
"Soyons honnêtes, la pub c’est de la manipulation..."

Caractéristiques techniques


• Vidéo : 1.85, 16/9ème
• Audio : Français et Anglais DD 2.0
• Sous-Titres : Français
• Durée : 84 min

C’est un reportage donc l’image est celle d’un reportage, pas plus pas moins. On ne peut donc pas attendre de prouesses techniques mais elle est suffisamment belle pour le format.

Il en va de même pour le son, pas besoin d’un 7.1 DTS ou autre. Ici point d’explosions sur toutes les enceintes, un son minimaliste mais largement suffisant pour ce qu’il est supposé faire. Le côté reportage va jusqu’au bout dans la VF qui chevauche la VO.

Bonus


• Film annonce (2’22)
Rien لا شيء niets
Nothing ezer nic
Nada intet inget
Nichts τίποτα kitu
Ничто| niente ไม่มีอะไร
何もです nihil niks

Visuels DVD/Blu-ray


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Au final


Après s’être attaqué à la malbouffe, Morgan Spurlock touche dans le mille en s’attaquant au tout puissant lobby de la publicité et au final leur main mise sur le système est effrayante.

Portfolio


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