Papillon (Blu-ray) : La critique

Papillon est condamné au bagne de Cayenne à perpétuité pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Son seul espoir : l’évasion. Sur le navire qui l’emmène à Cayenne, il se lie d’amitié avec le faussaire Louis Delga. L’un possède la force physique, l’autre le pouvoir de l’argent. Après plusieurs tentatives d’évasion avortées et des conditions de détension infernales, Papillon réussira enfin à s’échapper sur un simple sac de noix de coco…

Papillon est ce qu’on appelle un classique de l’histoire du cinéma. Sorti en 1973 soit il y a presque 40 ans, il nous plonge dans l’aventureuse histoire vraie mais vraisemblablement romancée d’Henri Charrière, appelé Papillon à cause d’un tatouage qu’il avait sur le torse. Petit malfrat condamné à tort à perpétuité, dès son arrivée au bagne, il n’aura de cesse de tenter de clamer son innocence et de tenter de s’échapper. Sauf que s’évader de Cayenne est plutôt mission impossible.

Mais rien ne semble l’arrêter puisqu’il va tenter de nombreuses fois de s’échapper malgré les années d’isolement que vont lui récolter ces tentatives, mais elles donneront lieu à d’impressionnantes scènes dans le film qui relancent à chaque fois le rythme. Le film est aussi un film d’aventure qui se déroule dans des décors superbes et pas uniquement dans une prison même si c’est là le sujet central du film. C’est aussi une histoire d’amitié entre 2 hommes dépendants l’un de l’autre, l’un cherche une protection, l’autre un moyen de s’évader. Ils vont, malgré l’adversité, tout faire pour s’arranger l’un l’autre, devenir amis et tenter de s’évader ensemble.

Magistralement interprété par deux monstres du cinéma américains : Dustin Hoffman et Steve McQueen, c’est le film ultime sur les prisons et les évasions, peu s’en sortent aussi bien, on peut citer L’Evadé d’Alcatraz mais les autres font bien pâles figures devant celui-ci. Les deux acteurs sont grandioses dans leurs rôles, l’alchimie entre les deux hommes est palpable et renforce l’impression que les rôles étaient taillés sur mesure. La consécration pour l’un (McQueen) et la reconnaissance pour l’autre (Hoffman).

Ce film décrit avec une véracité incroyable les conditions de vie des bagnards qui étaient envoyés à Cayenne. C’est aussi par l’écrit que Papillon va tenter de s’évader ou tout du moins de dénoncer tout d’abord l’erreur judiciaire dont il est victime et ensuite les conditions déplorables de détentions des détenus. Le film est avant tout un brûlot sur le pouvoir français de l’époque qui ne savait pas gérer ses bagnes et encore moins ses bagnards. Un grand film à voir et revoir dans d’aussi bonnes conditions.

• Vidéo : 1080p AVC - 2.40 - 16/9 natif
• Audio : Français et Anglais 5.1 DTS-HD Master Audio
• Sous-Titres : Français
• Durée : 151 min

Quel bonheur, une fois de plus, de retrouver un tel classique du cinéma dans de telles conditions techniques. Malgré un grain prononcé sur certaines scènes, l’image est magnifiquement restaurée, les couleurs sont éclatantes, très lumineuses et nuancées. On se noierait facilement dans le bleu des yeux de Steven McQueen et les gros plans restent impressionnants. Encore une fois l’image profite d’une incroyable profondeur de champs.

Les deux pistes en DTS-HD Master Audio s’en sortent très bien et la musique de Jerry Goldsmith prend ici toute sa dimension avec une spacialisation bien maitrisée qui démultiplie la puissance évocatrice du film. La bataille fait rage entre VF et VO, les gens comme moi qui ne connaissent le film qu’en VF vont redécouvrir ce chef d’œuvre du 7ème art. Elles sont toutes les 2 de très bon niveau, très nuancées et bien réparties. Les séquences en extérieurs illustrent très bien le travail impeccable de restauration et de spacialisation.

Étant donné l’âge du film, il faut reconnaitre que le travail effectué est d’une grande beauté sans être parfait non plus. Mais ils sont partis de loin et le travail n’en est que plus méritant.

• Cayenne-Hollywood : Les véritables histoires de Papillon (52’01)
La véritable histoire et l’incroyable parcours de René Belbenoit et de Henri Charrière qui furent forçats au bagne de Cayenne à base d’images d’époque, d’interviews et d’un petit docu-fiction. Il nous est conté les destins atypiques de ces deux hommes, leurs jeunesses, les méfaits qui les ont conduits en Guyane. L’enfer du bagne, leur vie en prison, leur combat contre l’administration pénitentiaire qui passe par l’écrit et les nombreuses tentatives d’évasion puis la reconstruction jusqu’au film avec Dustin Hoffman et Steve McQueen.

• Robert Watts : Mes souvenirs de Papillon (20’45)
Futur producteur de Star Wars et d’Indiana Jones, Robert Watts revient sur sa carrière et plus particulièrement sur Papillon et sur son tournage compliqué et mouvementé. Il revient sur les lieux de tournage, le scénario, le tournage, les acteurs... Il offre des tonnes d’anecdotes sur le film et l’homme est juste passionnant à suivre, tellement il revit ce qu’il raconte, on ressent la passion qui l’anime, on pourrait l’écouter parler du film pendant des heures comme lors d’un commentaire audio par exemple.

• The Magnificent Rebel : making of (11’51)
Reportage d’époque sur le film avec des images du tournage avec Henri Charrière racontant son expérience. Très axé (trop peut être) sur Charrière, il reste intéressant de voir comment étaient conçus les reportages sur les films, il y a de cela 40 ans.

• Bande-annonce originale (3’51)

Il y a des films que l’on n’oublie plus une fois qu’on les a vu et Papillon fait parti de ceux là : un chef d’œuvre du cinéma américain qui reçoit ici un traitement à la hauteur de sa qualité.

• Papillon : En version restaurée en Haute définition le 7 décembre

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