Un monstre à Paris (Blu-ray) : La critique

Date : 17 / 04 / 2012 à 20h10
Sources :

Source : Unification France


Un monstre à Paris


Disponibilité : 15 février 2012
Distributeur : FPE
Ce qu’ils en disent


Une terrifiante créature (M) sème la panique dans tout Paris. Poursuivie sans relâche par le redoutable préfet Maynott, elle va trouver refuge dans le cabaret où chante Lucille, la belle au grand cœur. Émile, un timide projectionniste de cinéma et Raoul, un inventeur exubérant, se retrouvent aussi propulsés dans la chasse au monstre. Mais si, derrière ces apparences trompeuses, le monstre n’était pas celui qu’on croit ?

Une épopée virevoltante pleine d’aventure et de suspense, sublimée par de magnifiques chansons.

Ce qu’on en pense


"Une histoire d’amour fraternelle entre une jolie chanteuse de cabaret avec un fort caractère et un monstre qui a une âme d’enfant, ne demande qu’à découvrir le monde et adore la musique..." C’est la description donnée à son film par Bibo Bergeron, le réalisateur. Et il tient là une description juste de son film qui se déroule à Paris en janvier 1910 lors de la grande crue de la seine.

On y découvre Émile, projectionniste amoureux de cinéma (et aussi secrètement amoureux de la jolie ouvreuse), timide et ami de Raoul, un livreur maladroit. C’est lors d’une livraison de terreau avec son ami Raoul chez un scientifique et suite à une expérience qui tourne mal, qu’ils libèrent un monstre effrayant, une puce qui est transformée en un monstre géant.

Qui dit monstre géant dit population effrayée et qui dit population effrayée dit force de l’ordre en action et le préfet Maynott en tête pour libérer Paris de la bête et se servir de ce fait d’arme pour faire avancer sa campagne pour l’élection à la mairie de Paris. Il trouvera refuge à "L’Oiseau Rare", le cabaret où se produit Lucille, jeune chanteuse parisienne et bien évidement le monstre (appelé Francœur et interprété par Mathieu Chédid) va rencontrer la belle Lucille (interprétée par Vanessa Paradis) qui tombera sous son charme et débutera entre eux une histoire d’amour fraternelle. La traque commence et nos amis vont tout faire pour éviter la mort à notre puce devenue grande.

Et puis il y a Paris... Paris qui est un personnage à part entière. Paris qui est sublime et sublimée dans ses décors de début de siècle, que l’on traverse au gré d’une course poursuite en voiture ou à bord du dirigeable, vue du ciel lorsque la "puce" fait ses bonds de géants. Et enfin une tour Eiffel (ma favorite) où se déroule le final, juste sublime. Le réalisateur aime Paris et on aime la manière dont il nous le rend à l’écran.

Le film est un véritable régal, assez classique dans sa construction mais très original dans son traitement et dans son message. Tout est magnifique à l’écran, tout est extrêmement détaillé, que ce soit les décors ou les personnages. Il est rempli de petit clins d’œil comme celui fait à M., l’alter ego de Francœur lors de l’essayage de la la perruque, à Bourvil et son vélo, la réflexion "ah mon Dieu, ah mon diable"... Tout cela participe à l’humour d’un film qui en est pas mal doté. Les personnages sont justes et beaux, l’alchimie entre les personnages et la musique est parfaite, personne n’en fait trop, le juste équilibre est trouvé et l’hommage aux peintres impressionnistes fait par Bergeron assez marqué.

Les personnages, tout comme la ville sont caricaturés pour leur donner un aspect cartoon du plus bel effet et cette apparence caricaturée les rend encore plus attachants et plus humains. En dehors du monstre, ils sont tous des gens normaux, des gens à qui on pourrait s’identifier et c’est là aussi une force du film.

C’est un judicieux mélange du Fantôme de l’opéra, de La belle et la bête et de Notre Dame de Paris où le monstre séduit la belle par ce qu’il a en lui, l’humanité qu’il dégage plutôt que son apparence. C’est donc un film qui parle des différences, du jugement sur l’aspect extérieur plutôt que sur l’âme de la "personnes". Une fois grimé en humain, Francœur ne fait plus peur et devient même beau par ce qu’il exprime. C’est un film très positif et très poétique qui au final même s’il aborde quelques sujets sérieux comme la politique de la terreur, est un film sur l’amour, l’acceptation de soi, de l’autre, sur l’amour fraternel entre Francœur et Lucille et au final, on se rend compte que le monstre n’est pas celui qu’on croit.

Il en reste donc un très bon film, original, divertissant et fantaisiste (oui au final c’est tout de même une puce qui chante) doté d’une très belle bande originale qui ne se contente pas d’accompagner uniquement le film mais qui en est une partie intégrante, de très beaux morceaux de M qu’il confie à Vanessa Paradis pour des duos aussi beaux que tendres et légers.

La phrase du film :
"... c’est quand le peuple a peur qu’il a besoin de protection, qu’il a besoin d’un homme sur qui il peut compter, d’un homme en qui il a confiance, d’un saveur, d’un héros. En d’autres termes, il a besoin de moi."

Caractéristiques techniques


• Vidéo : 1080p AVC - 1.77 - 16/9 natif
• Audio : Français 5.1 DTS-HD Master Audio
• Sous-Titres : Français
• Durée : 90 min

On savait que Bibo Bergeron avait du talent mais cette nouvelle galette le confirme un fois de plus si on avait besoin de s’en assurer. Techniquement le film est magnifique au point de vue de l’image. Les détails foisonnent à l’écran, la profondeur est exemplaire, la mise en scène fluide et très belle. Bergeron nous montre malgré les scènes d’action un Paris magnifiquement représenté. Tout y est très beau et les différentes teintes soigneusement choisies éclatent à l’écran.

Au niveau du son, même si le film a été "tourné" en anglais (plus pratique pour l’export), c’est uniquement une version Française que l’on a là et c’est tant mieux puisqu’elle profite ici d’une spacialisation exemplaire. Subtile et très fine, la piste son sait aussi donner dans la voix lorsque cela est nécessaire. La part belle est bien évidement faite à la musique et aux chansons.

Bonus


• Vanessa Paradis et -M- chantent "La Seine" (3’18)
Superbe clip vidéo des 2 artistes qui prennent beaucoup de plaisir et s’amusent énormément dans cette recréations de la scène du film.

• La chorégraphie de Lucille et Francoeur (3’04)
Les explications données par Bibo Bergeron (le réalisateur) sur la chorégraphie, avec des images des danseurs en parallèle de celles du film.

• Petit laboratoire du son interactif (1’58)
Très intéressante idée que de nous montrer la scène d’ouverture du film et de pouvoir choisir sa piste son pour expliquer comment est sonorisé une scène... mais c’est super court.

• En coulisses avec les bruiteurs (2’11)
Les gens de Digital Factory nous montrent comment ils ont procédé pour bruiter la même scène... et là c’est très intéressant, mais trop trop court.

• Interview de Bibo Bergeron, le réalisateur (8’32)
L’origine du film, l’amour de Paris, les prouesses techniques, les personnages, il explique tout avec François Moret, le directeur artistique.

• Interview de -M- & Vanessa Paradis (6’46)
Les explications de M sur la musique et les mots qu’il a mis sur ce film, de Vanessa Paradis qui parle de son personnage.

• Les voix du film (11’58)
Le bonus du film, intéressant et marrant avec tous les acteurs français qui ont fait le doublage, François Cluzet, Bruno Salomone, Julie Ferrier, Ludivine Sanier, Gad Elmaleh et les autres.

• Une expérience 3D inédite et interactive au cinéma (3’03)
La présentation de l’expérience 3D proposée par EuroparCorp et Dassault dans les salles de cinéma.

• Un monstre apparu (2’24)
Les protagonistes du film parlent de leurs peurs.

C’est très frustrant parce que beaucoup trop court, sur un film aussi bon, on aurait aimé pouvoir rêver encore plus longtemps avec des making-of, des scènes inédites... il y a tellement choses à montrer, le travail des décorateurs, des animateurs... et on est habitué à beaucoup mieux même si ce qu’on a déjà là est de très bonne qualité.

Au final


Un monstre à Paris est un magnifique film d’animation français avec tout le savoir faire que cela implique doté d’une musique envoutante... "La Seine, La Seine... La Seine..."

Portfolio


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