The Woman (Blu-ray) : La critique
Distributeur : Emylia
Ce qu’ils en disent
La femme évoquée par le titre est la dernière survivante d’un clan qui a erré sur la côte nord-est des Etats-Unis depuis des décennies. Elle demeure seule, gravement blessée et vulnérable. Christopher Cleek, avocat brillant et père de famille sérieusement perturbé s’embarque, poussé par ses idéaux tordus dans un projet détraqué : celui de capturer et « civiliser » cette femme, une décision qui mettra bientôt en danger les vies de tous les membres de sa famille.
Ce qu’on en pense
Etrange ambiance que cette ambiance de départ, Chris Cleek est un avocat respecté dans sa petite ville du Massachusetts mais très vite, en faisant connaissance du personnage et de sa famille, on se rend compte que quelque chose cloche, un malaise plane dans cette famille et qu’on est face à un homme perturbé. Despote au sein de sa famille, il mène tout le monde a la baguette mais avec une force tranquille et comme si tout était normal, la famille obéit à toutes ses demandes d’une seule voix. Cette famille modèle de l’extérieur est malsaine forcément, les enfants et la femme aux ordres du père, corvéables à merci. Malheureux à l’école, asociaux, solitaires, les enfants sont brisés, le garçon est très attentif aux attentes du père son modèle, la fille semble résignée mais rongée par un mal invisible et la femme est soumise. Tous sont mal dans leur peau, effrayés par le père et ses réactions qui est le mâle dominant dans toute sa splendeur.
Mais c’est lors d’une partie de chasse, seul, qu’il va tomber sur la jeune femme du titre, une enfant loup qui, on l’imagine, a survécu toute seule depuis sa petite enfance. Intrigué, il va la suivre, la traquer, la capturer et l’enfermer dans une cave qu’il va aménager pour elle. Il va en faire sa chose, l’élever et tenter de la dresser comme on peut le faire avec un animal sauvage. Et c’est à partir de là que la famille va imploser. La mère va forcément être jalouse, le fils va tenter de ressembler à son père...
C’est bien évidement malsain parce qu’il y a aussi cette histoire d’inceste que l’on soupçonne depuis le départ, la violence physique et surtout psychologique de cet homme sur sa famille. L’étreinte psychologique qu’il a sur eux est sans borne. Et ça le rend d’autant plus dangereux qu’il pense qu’il a raison et qu’il fait ce qui est bon pour lui et pour sa famille, et qu’il a tout sous contrôle. La violence, la domination, le viol (parce qu’une jeune fille comme ça lui sert aussi de jouet sexuel) sont des sujets au centre de ce film qui est écrit par Jack Ketchum (Morte saison, Une fille comme les autres, Fils unique) qui est loin d’être un novice dans l’art d’écrire des thriller malsains. Le film est fort, violent et sanglant ; mais c’est la violence psychologique qui est la plus intense. Ce n’est pas tant la violence qu’il peut infliger à la sauvageonne mais celle qu’il inflige à sa famille qui intéresse le réalisateur (elle n’est finalement là que pour la vengeance) et au final, la nature reprendra ses droits, mais de quelle manière ?
Le film est quasiment passé inaperçu en France malgré toutes les participations très remarqués aux différents festivals. Il reste surprenant, gênant et malsain, mais ne laisse pas indifférent.
Caractéristiques techniques
• Vidéo : AVC 1080p/24 [1.85]
• Audio : Français et Anglais 7.1 DTS-HD Hi-Res Audio
• Sous-Titres : Français
• Durée : 93 min
Sans prouesses extraordinaires, Emylia nous offre toutefois avec The Woman une belle édition techniquement parlant avec une image suffisamment maitrisée. De belles couleurs, des noirs un peu limites mais rappelons-le, nous sommes ici en présence d’un film à petit budget qui au final ne s’en sort pas trop mal.
Les 2 pistes audio s’en sortent particulièrement bien, même si, là encore, ce n’est pas un film qui pousse le son de vos satellites dans ses retranchements. Mais les voix sont très bien restituées et la musique (excellente, en tout cas bien dans le ton du film) enveloppe convenablement la pellicule.
Bonus
• Scènes supprimées (5’40)
2 véritables scènes qui mettent bien l’accent sur la relation entre Chris et sa famille et l’emprise qu’il a sur sa femme et une autre qui dévoile Carlee Genevieve Raton jouée par Carlee Baker, qui joue la professeur de Peggy, sous un autre jour.
• Making-of "Malam Domesticam" (23’46)
La construction des décors, la recherche de lieux de tournage, les acteurs, le son, la musique et beaucoup d’images de tournage sont au menu de ce sympathique making-of qui n’est malheureusement pas sous titré comme les scènes supplémentaires.
Au final
C’est un film dérangeant que nous propose Emylia mais encore une fois c’est un film atypique, malsain encore plus effrayant quand on sait que c’est adapté (très librement) de faits réels et que cet homme pourrait très bien être votre voisin...
Visuels DVD et Blu-ray
On en a parlé
• The Woman : En DVD et Blu-ray depuis le 1er mars
Portfolio
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